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Guerre en Ukraine : la Commission européenne intègre l’embargo sur le pétrole russe dans son 6e train de sanctions

Cette nouvelle série de sanctions présentée hier matin devant le Parlement européen à Strasbourg par Ursula von der Leyen renforce encore les divisions entre les Vingt-Sept au sujet du pétrole russe.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté un sixième paquet de sanctions contre la Russie devant les députés européens, mercredi 4 mai 2022 à Strasbourg - Crédits : Dati Bendo / Commission européenne
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté un sixième paquet de sanctions contre la Russie devant les députés européens, mercredi 4 mai 2022 à Strasbourg - Crédits : Dati Bendo / Commission européenne

Soyons clairs, cela ne sera pas facile”. La phrase, rapportée par Politico, a été prononcée par la présidente de la Commission, hier matin, devant les députés européens. Ursula von der Leyen leur a présenté un nouveau paquet de sanctions contre la Russie qui contient “une décision inédite : renoncer, d’ici six mois, à l’ensemble des importations européennes de pétrole russe” [Le Parisien].

Il s’agit d’un “embargo total sur le pétrole russe”, explique RFI, “mais qui nécessitera une mise en œuvre progressive”, nuance Euronews. La Commission a en effet proposé de cesser “les importations de pétrole brut russe d’ici à six mois et celles des produits raffinés d’ici à la fin de l’année”, explique Politico. Une décision qui intervient après un embargo sur le charbon décidé le 7 avril dernier et qui doit “faire payer le prix fort” à Vladimir Poutine selon Ursula von der Leyen [Le Monde].

Oppositions

Mais des pays s’y opposent déjà. La Hongrie, notamment, “refuse cette mesure”, note La Tribune. En tout cas, “dans sa forme actuelle”, selon le ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjártó, cité par Euronews. La Slovaquie conteste également cet embargo, ajoute Le Monde. Alors même que la Commission “propose un délai plus long, jusqu’à la fin 2023, pour ces deux pays, qui n’ont pas d’ouverture sur la mer, ne sont reliés à aucun oléoduc européen et sont donc exclusivement dépendants du pétrole russe”, analyse Virginie Malingre pour le quotidien.

Jugeant ce délai insuffisant, Budapest et Bratislava réclament “cinq ans de plus”. Une demande suivie par la Bulgarie et la République tchèque qui “ne voient pas pourquoi elles ne seraient pas traitées comme leurs partenaires hongrois et slovaque” [Le Monde]. A l’inverse, des Etats membres comme la Pologne ou les pays baltes “traditionnellement très hostiles à la Russie, souhaitent que l’embargo sur le pétrole s’applique immédiatement et ne souffre aucune dérogation”, complète le journal.

A noter, comme le mentionne Politico, que “la Russie est le premier fournisseur de pétrole et de gaz de l’UE. Selon le Centre de recherche sur l’énergie et la pureté de l’air, le 27 avril, l’Union européenne avait importé pour environ 44 milliards d’euros de combustibles fossiles de Russie par bateaux et par pipelines depuis le début de l’invasion”. Autant de “revenus [qui] contribuent à financer la guerre de Poutine”, souligne le journal en ligne.

Banque, patriarche et propagande

En plus de cet embargo sur le pétrole, la Commission a également annoncé “l’exclusion de trois nouvelles banques russes du système de paiement international Swift, dont la Sberbank, qui représente à elle seule 37 % du marché bancaire national”, explique Libération.

La liste noire des personnalités russes sanctionnées par l’UE s’allonge aussi, alors qu’actuellement “1 093 personnes sont actuellement visées par une interdiction d’entrer sur le territoire européen et par un gel de leurs avoirs”, écrit France info. Si 58 personnalités impliquées dans le conflit ukrainien doivent intégrer cette liste noire, un nom retient particulièrement l’attention : “la Commission européenne propose de sanctionner le patriarche de Moscou” Kirill, chef de l’Eglise orthodoxe russe, relève La Croix.

Pour la première fois dans l’histoire, un haut responsable religieux est mis en cause par l’Union européenne”, note le quotidien. Le patriarche est considéré comme “ ‘l’un des plus importants soutiens de l’agression militaire russe en Ukraine’ et un acteur clé dans l’amplification de la rhétorique du président russe Vladimir Poutine”, selon un document du Service européen d’action extérieure consulté par Politico.

Enfin, la Commission propose de continuer sa lutte contre la propagande médiatique russe. Après avoir suspendu, début mars, “les activités de diffusion des chaînes Sputnik et Russia Today”, l’exécutif européen demande la coupure de “l’accès aux ondes européennes […] à trois grands radiodiffuseurs d’Etat russes. Ces derniers se verraient interdits de distribuer leurs contenus dans l’UE par câble, satellite, internet ou applications sur smartphone”, rapporte France info. Il s’agit de “Rossiya RTR/RTR Planeta, Rossiya 24 et TV Centre International”, précise Politico.

Dans le même temps, Ursula von der Leyen a annoncé se rallier à l’idée d’un “programme financier en faveur de l’Ukraine, destiné à reconstruire le pays et à remodeler son économie une fois la guerre contre la Russie terminée”, indique le média européen.

Le projet de la Commission européenne est désormais entre les mains des Etats membres, auxquels il a été “soumis dans la nuit de mardi à mercredi” [Le Monde]. Il doit être “approuvé à l’unanimité”, rappelle le quotidien, qui poursuit : “des noms peuvent être retirés et des propositions atténuées, a-t-on expliqué de source diplomatique. L’objectif affiché est une entrée en vigueur pour la célébration de la 72e Journée de l’Europe, le 9 mai”.

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    Eliopatchikov

    Accelerons la transition énergétique et optimisons les rendements des différentes pistes.…