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Guerre en Ukraine : état d’alerte autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia

Dans son rapport dévoilé mardi 6 septembre, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) réclame la mise en place d’une “zone de sécurité” autour de la centrale ukrainienne de Zaporijjia. Occupée depuis mars par les forces russes, les bombardements dont elle est la cible font craindre un accident nucléaire.

Pour des raisons de sécurité, le dernier réacteur de la centrale encore connecté au réseau ukrainien d'électricité a été débranché ce lundi 5 septembre
Pour des raisons de sécurité, le dernier réacteur de la centrale encore connecté au réseau ukrainien d’électricité a été débranché ce lundi 5 septembre - Crédits : igorbondarenko / iStock

Depuis des semaines, la confusion règne autour de la centrale de Zaporijjia”, relate TV5 Monde. Alors que la guerre en Ukraine dure depuis plus de six mois, les conditions de sécurité autour de la plus grande centrale nucléaire d’Europe, au sud-est du territoire ukrainien, se sont récemment dégradées. “Le site a été touché par de multiples frappes aériennes dont Kiev et Moscou s’accusent mutuellement”, poursuit le média.

A tel point qu’après des semaines de tractations, une équipe de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a pu se rendre il y a quelques jours sur place pour évaluer les risques d’accident. Une situation inédite, relèvent Les Echos : il s’agit de “la première fois dans l’histoire de l’AIEA, longue de 65 ans, que des inspecteurs de cette dernière traversaient une ligne de front pour mener leur mission”.

Le 6 septembre, l’agence onusienne a ainsi publié ses conclusions, très attendues. Celles-ci interviennent “au lendemain de la déconnexion du dernier réacteur en fonctionnement dans ce complexe”, et alors que l’Ukraine mène une contre-offensive contre la Russie sur plusieurs fronts, précise en outre Le Monde.

Une situation “intenable

Dans leur rapport de 52 pages, les inspecteurs menés par le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, estiment ainsi que “la situation actuelle est intenable”, notent Les Echos. Ils ajoutent que “les bombardements sur le site et dans les environs doivent cesser immédiatement pour éviter de provoquer de nouveaux dommages aux installations”, poursuit le média.

Si les auteurs des frappes ne sont pas identifiés, le document pointe néanmoins “la présence de soldats et de matériel militaire russes en divers endroits […], dont des véhicules stationnés dans les salles des turbines”. Un constat qui “contredit sur ce point les affirmations de Moscou”, note Reuters.

L’AIEA craint également pour les conditions de travail des quelque 9 000 membres du personnel de la centrale. Celui-ci est, selon l’agence, “constamment soumis à un stress et à une pression élevés, en particulier avec un nombre limité d’employés disponible […]. Cela pourrait entraîner une augmentation des erreurs humaines avec des implications pour la sûreté nucléaire” [Midi Libre].

Urgence à agir

Après plusieurs jours d’observations, l’AIEA estime “urgent de prendre des mesures provisoires” [TV5 Monde]. Elle préconise la mise en place d’une “zone de sécurité” pour prévenir un accident nucléaire, poursuit la chaîne de télévision. “Les bombardements sur le site et dans les environs doivent cesser tout de suite pour éviter de provoquer de nouveaux dommages aux installations”, insiste-t-elle [L’Express]. Des installations qui “ne sont pas conçues pour un scénario de guerre”, rappelle en outre le Corriere Della Sera.

A défaut, les experts craignent que la situation sur le terrain “[n’entraîne] la fusion du réacteur, au risque de la diffusion à l’extérieur d’un nuage radioactif” [Les Echos]. Un nuage qui, selon des modélisations réalisées par le journal, serait “en tout état de cause moins massif que celui de Tchernobyl”.

Des réactions divisées

Si “la balle est apparemment dans le camp du Kremlin” [Les Echos], les réactions des parties prenantes ont été nombreuses dès le début de soirée. “L’ambassadeur russe à l’ONU a regretté lors d’une réunion du Conseil de sécurité que le rapport ne pointe pas la responsabilité de l’Ukraine, que Moscou accuse d’avoir bombardé la centrale nucléaire de Zaporijjia”, rapporte Le Figaro. “De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué le travail de l’AIEA”, poursuit le journal, soutenant “l’appel de l’ONU en faveur d’une zone de sécurité” [BBC].

Les Occidentaux ont, quant à eux, pointé du doigt la responsabilité de Moscou, qui occupe le site depuis le début de la guerre. “La Russie n’a pas le droit d’exposer le monde à un risque inutile et à une catastrophe nucléaire”, a déclaré l’ambassadeur américain en charge des questions politiques spéciales, Jeffrey DeLaurentis, dans des propos recueillis par Le Monde. La nouvelle Première ministre britannique, Liz Truss, a de son côté promis son “soutien total” à l’Ukraine lors d’un appel au président Volodymyr Zelensky [Le Point].

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