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Entre espoir et méfiance, les dirigeants de l’Union européenne accueillent Joe Biden

Après le G7 et le sommet de l’Otan, Joe Biden poursuit sa tournée européenne et rencontre ce mardi 15 juin les présidents de la Commission et du Conseil européens. Les dirigeants tenteront de renouer les liens transatlantiques, distendus après quatre années de présidence de Donald Trump.

Le président du Conseil européen Charles Michel et le chef d'Etat américain Joe Biden étaient tous les deux présents au sommet du G7 ce week-end
Le président du Conseil européen Charles Michel et le chef d’Etat américain Joe Biden étaient tous les deux présents au sommet du G7 ce week-end - Crédits : Union européenne

L’Amérique de papa, celle qui a permis à l’Europe de vivre confortablement à l’abri du parapluie de l’Oncle Sam depuis 1945, est-elle de retour ?”, s’interroge Jean Quatremer dans Libération. “Après quatre années de traumatisme marquées par une présidence Trump agressive, le nouveau locataire de la Maison-Blanche […] a fait un choix politique fort en consacrant au Vieux Continent la première de ses tournées à l’étranger”, écrivent pour leur part Les Echos.

Après le sommet du G7 au Royaume-Uni du 11 au 13 juin, puis celui de l’Otan lundi 14 juin à Bruxelles, “c’est [donc] au tour de l’Union européenne de l’accueillir”, poursuit le quotidien économique. Mardi 15 juin, le président américain Joe Biden rencontre Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, puis Charles Michel, à la tête du Conseil européen. “Une première depuis 7 ans” qui plonge “la capitale européenne – et notamment le quartier européen- [en] quasi-état de siège”, relate Le Point.

Cette réunion, qui doit durer deux heures et se conclure “sans conférence de presse commune, est ‘un premier reset de la relation’ “, analyse Ricardo Borges de Castro, directeur associé du think tank European Policy Center, cité par Le Télégramme. “Pas d’annonce tonitruante en perspective” donc, “mais une prise de contacts entre les dirigeants, la définition d’un ordre du jour et d’un programme de travail entre l’Union européenne et les Etats-Unis”, anticipent Les Echos.

A Bruxelles, le regard vers Pékin

Avec les Européens, Joe Biden espère notamment “désamorcer les contentieux afin de se concentrer sur sa priorité, la Chine”, analyse Eric Maurice de la Fondation Schuman [Le Télégramme]. “Washington et Pékin se sont installés dans un climat de confrontation tarifaire et réglementaire qui ne semble plus effrayer personne”, complète Le Figaro. Les capitales européennes vont quant à elle “chercher à savoir quelle est leur marge de manœuvre dans cette alliance contre Pékin”, poursuit le directeur de la fondation.

Le sujet est d’ailleurs au centre de toutes les discussions depuis l’arrivée de Biden sur le Vieux Continent. Dimanche 13 juin, à l’issue d’une rencontre de trois jours en Cornouailles, “les dirigeants du G7 ont accusé Pékin de ne pas ‘respecter les droits humains’ dans le Xinjiang, où vit la minorité ouïghoure, et à Hong Kong”, indique 20 Minutes. Puis, à l’occasion du sommet de l’Otan, également organisé à Bruxelles, l’organisation transatlantique a ” évoqué le ‘défi systémique’ posé par la Chine”, explique L’Echo. Des critiques qui n’ont pas manqué de faire réagir Pékin. Ce matin, “l’ambassade de Chine auprès de l’UE a accusé l’Otan de faire preuve d’une ‘mentalité de guerre froide’ et de chercher à ‘créer artificiellement des confrontations’ “, poursuit le quotidien économique belge.

Dans ce contexte, beaucoup insistent pour que l’Europe continue sur sa lancée et pousse à tout prix son ‘autonomie stratégique’ “, indiquent Les Echos. Parmi ceux-là, le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune. Ce dernier a insisté lundi “sur la nécessité, pour l’Union, de ‘définir ses intérêts sans attendre Washington’ ” [Les Echos].

Enterrer la hache de guerre commerciale

Paris n’est pas la seule à suivre de près la rencontre entre les dirigeants européens et le président américain. “Au siège de Harley-Davidson, à Milwaukee, dans le Wisconsin, on aura le regard braqué vers Bruxelles, ce mardi”, renchérit L’Express. Depuis 3 ans, l’UE impose une taxe de 25 % sur certaines importations, dont les jeans Levi Strauss ou les célèbres motos. “Une mesure de représailles à la décision américaine de taxer les importations européennes d’acier (de 25 %) et d’aluminium (10 %)”, ajoute l’hebdomadaire.

Le litige, qui touche également le secteur de l’aéronautique, a pourtant été “mis sur pause” depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau président américain. “Une trêve, décidée le 5 mars dernier pour une période de quatre mois - elle échoit le 10 juillet - a suspendu toutes [ces] surtaxes” [Le Figaro]. Ce mardi, Joe Biden et les dirigeants européens vont donc tenter “d’enterrer la hache de guerre commerciale”, titre L’Express.

Si la visite du président américain suscite de l’espoir du côté des industriels, les Européens restent néanmoins prudents et attendent cependant du concret de la part du nouveau pensionnaire de la Maison-Blanche. “Il y a rupture dans les paroles mais il faut voir si sur les actes, il y a rupture également”, avertit le commissaire européen à la Justice Didier Reynders, interviewé par la chaîne publique belge RTBF.

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