“Les Berlinois en sont bien conscients : c’est uniquement parce que la visite du roi Charles III a dû être annulée à Paris pour cause de mouvements sociaux que la capitale allemande a droit à cet honneur”, résume Le Point. Mercredi 29 mars, le souverain “est arrivé en Allemagne […], entamant ainsi son premier voyage à l’étranger” [Deutsche Welle], un privilège initialement réservé à la France. Un déplacement à forte charge symbolique, “quelques semaines avant son couronnement, qui aura lieu le 6 mai à Londres” [Le Point].
Charles III a débuté ses trois jours de visite par une cérémonie au pied de la porte de Brandebourg, accueilli par le président allemand Frank-Walter Steinmeier. Un événement médiatisé devant “quelques centaines de curieux […] autorisés à pénétrer sur la Pariser Platz fermée après des contrôles de sécurité très stricts”, relate Der Tagesspiegel.
Le séjour se poursuit jeudi 30 mars en compagnie du chancelier Olaf Scholz notamment. “A la mi-journée, le roi Charles [prononce] un discours devant le Bundestag. C’est la première fois qu’un monarque est autorisé à s’exprimer devant le Parlement allemand”, souligne Le Point. Par la suite, il “rencontrera des réfugiés ukrainiens pour s’informer de l’aide qu’ils reçoivent depuis leur arrivée”, note la BBC.
Le Point fait savoir que “Charles est un routinier de l’Allemagne. Il y a déjà effectué plus de 40 visites en tant que prince”. “Cela montre, bien sûr, l’importance que j’accorde à nos relations, mais aussi, je le crains, l’ancienneté de ma présence sur le terrain”, s’est amusé l’intéressé [Die Zeit].
Un “geste européen fort”
La presse britannique voit dans ce voyage plus qu’une simple visite d’Etat. Pour la BBC, “le choix de l’Allemagne - et à l’origine de la France - comme première destination étrangère visitée par le monarque sera perçu comme une priorité dans le renforcement des relations avec les voisins européens”. L’accueil porte de Brandebourg en est un exemple selon Le Figaro : c’est “la première fois qu’un invité d’État bénéficie en ce lieu, autrefois symbole de la partition de l’Europe, d’une telle marque de distinction”.
Surtout, le calendrier est loin d’être anodin. Il s’agit même d’ ”une date hautement symbolique puisque c’est le 29 mars 2017, il y a tout juste six ans, que le gouvernement britannique [annonçait] au Conseil européen sa décision d’enclencher le Brexit” [Le Point].
Pour le président allemand Frank-Walter Steinmeier, le choix de son pays est un “grand geste personnel” et aussi un “geste européen fort”, rapporte Die Zeit. “Nous ouvrons un nouveau chapitre. […] Les liens entre nos pays sont désormais trop forts, les amitiés entre les hommes trop étroites, l’œuvre de réconciliation après deux guerres mondiales trop précieuse” pour que le Brexit abîme cette relation, a ainsi mis en avant le chef d’Etat [Die Zeit].
Ukraine et climat à l’agenda
Outre le réchauffement des relations germano-britanniques, la visite de Charles III permet d’aborder deux thèmes principaux : l’Ukraine et le climat.
Le roi se rendra jeudi après-midi “au centre d’accueil pour les réfugiés ukrainiens établi dans l’ancien aéroport désaffecté de Tegel” [Le Point]. Mercredi soir, à l’occasion d’un dîner de gala organisé au château de Bellevue, il “a exprimé sa reconnaissance à l’Allemagne pour avoir accueilli plus d’un million de personnes ayant fui l’Ukraine”, explique Der Tagesspiegel. Les deux pays ont “récemment coordonné étroitement leurs réponses à la guerre russe”, précise Deutsche Welle.
Agé de 74 ans, le monarque est également “engagé de longue date en faveur de la protection de l’environnement”, indique France 24. “Je suis absolument convaincu que les liens qui nous unissent seront de plus en plus forts à mesure qu’ensemble, nous poursuivrons un avenir plus durable, plus prospère et plus sûr”, a ainsi déclaré ce dernier hier soir, lors de la réception qui était consacrée aux défis climatiques [BBC]. Pour sa dernière journée en Allemagne vendredi, il “ira [d’ailleurs] prendre connaissance d’un projet de production d’énergie renouvelable dans la ville portuaire de Hambourg” [France 24].
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