“En déplacement en Ukraine, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a promis une réponse rapide aux Ukrainiens concernant leur candidature à une adhésion à l’Union européenne”, rapporte TF1. “Nous voulons soutenir l’Ukraine dans son parcours européen”, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse qui a suivi son entretien avec le président Volodymyr Zelensky, samedi 11 juin [L’Humanité].
“Mais la décision finale se trouve entre les mains des Vingt-Sept”, précise La Libre, ce qui “devrait donner lieu à de vifs débats lors de la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement le[s] 23 et 24 juin” prochains.
Les voyants au vert pour la Commission…
La cheffe de l’exécutif européen “a défendu la candidature de l’Ukraine, affirmant qu’il ne fait aucun doute que le pays appartient à la ‘famille européenne’ “, relate Politico. Un discours appuyé par le chef d’Etat Volodymyr Zelensky : “nous, Ukrainiens, avons prouvé que notre Etat et nos institutions publiques restent durables, que notre peuple est absolument intégré dans l’espace européen” [France info].
“Ce samedi, les voyants sont déjà passés au vert”, souligne Le Figaro, citant les propos de Mme von der Leyen : “j’espère que dans vingt ans, lorsque nous regarderons en arrière, on pourra se dire qu’on a fait le bon choix”. “Les discussions d’aujourd’hui vont nous permettre de finaliser notre évaluation [de la candidature ukrainienne à l’UE] d’ici à la fin de la semaine prochaine”, a-t-elle également confirmé [TF1]. Le Figaro note que l’opinion de la Commission “est attendue vendredi prochain”.
La visite d’Ursula von der Leyen, “autant que l’éventuelle obtention du statut de candidat, tient aussi du symbole pour un pouvoir ukrainien qui fait maintenant face à la perspective d’une guerre de longue durée avec la Russie”, ajoute La Croix. D’autant que pour Kiev, il s’agit d’une “manière de sécuriser le soutien à long terme des pays occidentaux face à Moscou”, poursuit le journal.
… mais le chemin promet d’être très long
Malgré les signaux positifs envoyés par la dirigeante de la Commission, celle-ci a “pris soin d’équilibrer sa position” : “vous avez fait beaucoup, mais il y a encore beaucoup à faire. Le chemin vers l’UE est basé sur le mérite”, a-t-elle insisté [Le Figaro]. Ainsi, “l’avis favorable de la Commission européenne sera accompagné de fortes conditions, liées notamment à l’état de droit et à la lutte contre la corruption”, fait savoir le quotidien.
Certains Etats membres de l’UE “jugent les institutions ukrainiennes trop fragiles”, constate France info. Selon des informations du groupe Bloomberg rapportées par La Croix, les Pays-Bas et le Danemark “se seraient en particulier opposés initialement à l’obtention par l’Ukraine du statut de candidat, en évoquant notamment le bilan contrasté du pays en matière de lutte contre la corruption”. Le pays se situe à la 122e position au classement de perception de la corruption établi par l’ONG Transparency International, indique le journal. “L’Ukraine a depuis 2014 créé un écosystème de lutte contre la corruption en partant de zéro”, tempère le directeur de l’organisation dans le pays Andreï Borovik, interrogé par le média ukrainien Oukraïnska Pravda. Mais l’Etat “a encore des efforts à faire”, reconnaît-il [La Croix].
La déclaration d’Ursula von der Leyen sur le “mérite” des pays candidats, “à savoir [leur] capacité à intégrer l’acquis européen”, est une “façon de rassurer les pays les plus sceptiques comme les Pays-Bas, le Danemark ou la Suède”, analyse La Libre. L’Allemagne et la France avaient aussi “plutôt douché les espoirs de Kiev” peu après sa candidature en rappelant qu’il “n’existe aucune procédure ‘accélérée’ d’adhésion à l’UE”, lit-on dans L’Humanité, contrairement à ce qu’avait demandé le président ukrainien.
Alors que “les 27 pays adhérents de l’UE sont divisés sur le dossier”, L’Humanité rappelle que “l’expérience montre [que la procédure d’adhésion à l’UE] peut durer des années, et plus d’une décennie : la Hongrie et la Pologne ont fait la demande en 1994 et ne sont rentrées qu’en 2004 ; la Roumanie et la Bulgarie ont dû attendre douze ans avant l’adhésion en 2007″.
Enfin, quelques pays dont les Pays-Bas, le Danemark, la Suède et le Portugal “redoutent que l’indulgence envers l’Ukraine, mais aussi la Moldavie et la Géorgie, ne porte atteinte aux règles et standards européens”, ajoute Le Figaro. Car “pour certains, privilégier ces pays par rapport à ceux des Balkans (qui attendent parfois depuis plus d’une décennie), enverrait un signal erroné, plaçant le conflit et non les réformes politiques et économiques au cœur de l’attention de l’Europe” [Le Figaro].
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