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En Europe, Joe Biden veut restaurer la confiance dans la relation transatlantique

Mercredi 9 juin, Joe Biden entame son premier voyage international comme président des Etats-Unis, en Europe. Enchaînant les sommets et les rencontres bilatérales, il entend faire front avec les Européens contre la Chine. Mais pour cela, il doit d’abord tenter de regagner leur confiance, érodée par quatre années de présidence Trump.

Le président américain Joe Biden rencontrera Ursula von der Leyen et Charles Michel le 15 juin
Le président américain Joe Biden rencontrera Ursula von der Leyen et Charles Michel le 15 juin - Crédits : US Department of State

America is back”, a déclaré lundi 7 juin le président du Conseil européen, Charles Michel cité par Reuters. Littéralement : pour la première fois depuis sa prise de fonction en janvier 2021, le président américain Joe Biden arrive aujourd’hui en Europe, pour un voyage diplomatique d’une semaine.

[Charles] Michel et la cheffe de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen, rencontreront Biden le 15 juin. Cette rencontre fera suite au sommet du G7 en Grande-Bretagne [du 11 au 13 juin], et à une réunion des dirigeants de l’OTAN à Bruxelles le 14 juin”, poursuit l’agence de presse. Ce séjour se conclura par une rencontre attendue avec son homologue russe Vladimir Poutine, le 16 juin à Genève. La ville “où s’étaient tenues les premières discussions entre Ronald Reagan et Mikhail Gorbatchev, il y a 36 ans”, note CNN. Un agenda chargé donc, et “une chorégraphie hautement symbolique” pour le leader démocrate, poursuit la chaine américaine.

Opération séduction

Les attentes sont en effet élevées. “Près de six mois après son arrivée au pouvoir, le président américain continue de vouloir rassurer ses alliés et faire oublier les quatre années de mandat de Donald Trump” [CNews], “très mal vécu[es]” par l’Europe [RFI]. L’objectif est de montrer patte blanche, et de convaincre les Européens que “le multilatéralisme a survécu”, malgré le mandat de son prédécesseur [Reuters].

Les mains tendues à destination des Européens sont nombreuses : Joe Biden souhaite “rassembler les démocraties du monde autour de l’Amérique”, a-t-il expliqué dimanche dans une tribune publiée par le Washington Post. Tribune dans laquelle “le mot ‘démocratie’ ou ‘démocratique’ apparaît pas moins de treize fois”, note l’éditorialiste du Monde Sylvie Kauffmann. Le pensionnaire de la Maison Blanche pourrait même aider à la médiation sur des questions internes à l’UE. “En marge du G7, (…) le président américain devrait évoquer avec Boris Johnson la situation [en Irlande du Nord], où des violences ont éclaté depuis le Brexit”, indique Courrier International. “En fait, l’UE ne pourrait pas vraiment espérer de politique plus pro-européenne si Angela Merkel elle-même occupait la Maison blanche”, ironise pour sa part Politico.

Renouer de bonnes relations avec le Vieux Continent est essentiel pour le président américain, qui a besoin de “mettre l’Europe de son côté” face à la Chine [L’Opinion], “pièce centrale” de sa politique étrangère [Politico]. “Moins l’UE, premier partenaire commercial des Etats-Unis, est attirée dans la sphère chinoise, mieux c’est” pour Joe Biden, pointe le média. Un point de vue partagé par certains leaders européens, notamment Charles Michel, qui “s’attend à une discussion [sur le sujet] au G7″, indique Reuters.

Restaurer la confiance”, une tâche ardue

Ainsi, là où Donald Trump “se moquait d’avoir des alliés” dans sa bataille contre Pékin, Joe Biden entend “faire front commun”, écrivait Eric Le Boucher dans L’Opinion le 6 juin dernier. Mais s’il semble clair que la relation transatlantique est désormais “subordonnée” au duel avec le pays de Xi Jinping [Courrier International], les Européens, eux-mêmes divisés sur la question chinoise, n’entendent pas “se plier comme des vassaux aux vues américaines” [L’Opinion].

Car les “sujets de discussion âpres et potentiellement clivants ne manquent pas”, souligne le New York Times, cité par Courrier International. “Le retrait américain d’Afghanistan, les dépenses militaires, les relations avec la Russie […], en passant par les accords de commerce, la question du climat ou encore celle de la diplomatie vaccinale” sont autant de pommes de discorde latentes entre les Etats-Unis et l’Europe, poursuit le quotidien américain. Sans oublier les récentes révélations sur l’espionnage de dirigeants européens par Washington, dans lequel l’ex-vice-président aurait été “profondément impliqué”, selon les mots du lanceur d’alerte Edward Snowden [CNews]. Enfin, Joe Biden n’a par ailleurs “levé aucune des mesures douanières que Trump avait mis en place” [L’Opinion]. Ce dernier avait en effet relevé les droits de douane sur certains produits européens, à la suite du conflit opposant le géant de l’aéronautique Airbus à son concurrent américain Boeing.

Joe Biden sera-t-il en mesure de restaurer la confiance auprès des partenaires européens ?”, s’interroge RFI. Cette confiance sera lente à reconstruire. “Plusieurs enquêtes d’opinion menées ces dernières semaines auprès des Européens relèvent que la confiance de ces derniers dans les Etats-Unis a été durablement entamée”, pointe Sylvie Kauffmann dans Le Monde, notant l’absence “d’effet Biden comme il y avait pu y avoir un effet Obama après Bush”.

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