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En Albanie, l’Union européenne veut resserrer les liens avec les Balkans occidentaux

Les dirigeants des Vingt-Sept sont présents à Tirana mardi 6 décembre pour un sommet UE-Balkans occidentaux. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, les Européens cherchent à renforcer leurs liens avec les six pays de la région qui espèrent depuis longtemps adhérer à l’UE.

Le président du Conseil européen Charles Michel a notamment accueilli à son arrivée le dirigeant serbe Aleksandar Vučić qui avait longtemps fait plané le doute sur sa participation au sommet
Le président du Conseil européen Charles Michel (au centre) a notamment accueilli à son arrivée le dirigeant serbe Aleksandar Vučić (à droite) qui avait longtemps fait plané le doute sur sa participation au sommet - Crédits : Conseil de l’UE

Les drapeaux européens […] pourraient être hissés dans les rues de Tirana aujourd’hui”, entame Politico dans sa newsletter matinale. Dans la capitale albanaise, les dirigeants des Vingt-Sept se réunissent mardi 6 décembre pour un sommet UE-Balkans occidentaux dont “la priorité […] est de resserrer les liens géopolitiques avec cette région clé”, écrit La Libre. “Pour la première fois, le rendez-vous est donné dans les Balkans”, note le journal belge.

Les Echos rappellent que si cette réunion “n’est pas un sommet sur l’élargissement de l’Union”, “les six pays se sont vu accorder une perspective européenne depuis longtemps et que quatre d’entre eux ont démarré leurs négociations d’adhésion (Serbie, Monténégro, Albanie, Macédoine du Nord)”. La Bosnie-Herzégovine et le Kosovo ont quant à eux un statut de “candidat potentiel”.

Dans le contexte de la guerre en Ukraine, ce sommet est l’occasion pour les Européens de réaffirmer leur engagement dans la région”, note RFI. L’objectif visé est aussi l’apaisement car les deux parties restent sur “un rendez-vous raté [au] mois de juin dernier” [Les Echos]. A l’époque, “plusieurs dirigeants des Balkans avaient manifesté à Bruxelles leur exaspération face aux lenteurs de l’UE à les intégrer”, précise le quotidien économique.

L’ombre de la Russie

Parmi eux, Aleksandar Vučić. En raison d’un différend avec l’UE sur le Kosovo, le président serbe a dans un premier temps “refusé avec colère de participer au sommet UE-Balkans de Tirana” avant de faire “volte-face”, précise Balkan Insight. Pour autant, la Serbie est dans une position délicate. Celle-ci “a beau être le pays à plus haut revenu parmi ceux des Balkans candidats”, elle n’a cependant instauré aucune sanction économique contre Moscou et conserve une liaison aérienne avec le pays [Les Echos].

La question russe apparaît centrale dans les discussions qui s’annoncent. “Au cours des derniers mois, la guerre en Ukraine a créé un sentiment d’urgence du côté des Vingt-Sept à l’égard de cette région entièrement entourée par l’Union […] mais perméable à l’influence déstabilisatrice de puissances hostiles (Russie, Chine, voire Turquie) et route de transit des migrants irréguliers”, écrivent Les Echos dans un autre article. “La réticence [de l’UE] à s’étendre à l’est a des conséquences géopolitiques croissantes, créant un vide que la Russie et la Chine cherchent déjà à combler”, enchérit Politico.

Pour La Croix, “l’UE soigne les Balkans pour contrer la Russie”. Le quotidien estime que “le développement d’une stratégie anti-Kremlin sera au cœur du sommet”. Ainsi, “parmi les points à l’ordre du jour de ce mardi figurent la lutte contre la manipulation des informations étrangères et l’amélioration de la cybersécurité”, relate Politico. Pour le média, “l’UE perd les batailles de communication lorsqu’il s’agit de vendre son histoire aux pays des Balkans occidentaux”. Et “des médias proches du Kremlin, comme le site russe Sputnik, ont contribué à alimenter un discours pro-russe dans la région” [Politico].

Les Européens pas venus “les mains vides

Les Vingt-Sept ne se rendront pas à Tirana les mains vides, l’enjeu étant de donner à ces pays une sorte d’avant-goût d’appartenance européenne”, souligne La Libre. Politico rapporte ainsi qu’ ”un accord sur l’allègement des frais d’itinérance sera signé”. Les pays des Balkans ont aussi récemment été “intégrés à l’initiative pour former des alliances entre universités européennes” [La Libre]. Enfin, un milliard d’euros devrait être mis sur la table “pour amortir le choc de la crise énergétique : 500 millions pour les ménages vulnérables et les PME, 500 millions pour des investissements fléchés vers l’indépendance énergétique et la décarbonation” [Les Echos].

Un autre point devrait enfin faire son apparition au menu des discussions : la migration. “Ce sujet sera ‘l’éléphant dans la pièce’ de cette réunion, indiquent même plusieurs sources” interrogées par La Libre. Lundi 5 décembre, à la veille du sommet, “la Commission européenne a présenté […] un ‘plan d’action’ visant à faire face à l’augmentation du nombre de migrants entrant dans l’UE par cette région”, relève Euractiv. En accord avec les gouvernements locaux, “l’UE prévoit de déployer ses agents frontaliers dans les Balkans occidentaux”, indique le Financial Times. Le journal économique affirme que “c’est la première fois qu’elle installe des agents Frontex en dehors de sa juridiction”.

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