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Crise ukrainienne : une semaine de négociations cruciales

Après une première rencontre hier soir à Genève, Washington et Moscou reprennent ce lundi 10 janvier leurs pourparlers au sujet du déploiement massif de troupes russes à la frontière ukrainienne. Bien qu’ils soient les premiers concernés, les Européens peinent à trouver leur place dans ces discussions.

Le haut-représentant de l'Union européenne aux affaires étrangères Josep Borrell (à gauche) a effectué une visite officielle en Ukraine le 6 Janvier dernier pour évoquer le conflit à sa frontière - Crédits : Commission européenne
Le haut-représentant de l’Union européenne aux affaires étrangères Josep Borrell (à gauche) a effectué une visite officielle en Ukraine le 6 janvier dernier, notamment pour évoquer les tensions avec la Russie - Crédits : Commission européenne

C’est une “semaine diplomatique à haut risque” qui s’ouvre sur la question ukrainienne, fait savoir Le Parisien. Celle-ci débute ce matin par une rencontre entre “les vice-ministres des Affaires étrangères des deux puissances rivales, l’Américaine Wendy Sherman et le Russe Sergueï Riabkov” [Le Parisien]. Et se poursuivra avec “une réunion Otan-Russie mercredi à Bruxelles puis une rencontre jeudi à Vienne de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)”, relate le quotidien.

A l’origine de ces pourparlers, la situation explosive le long de la frontière ukrainienne. “Les Occidentaux et Kiev accusent les Russes d’avoir massé près de 100 000 soldats à la frontière ukrainienne en vue d’une potentielle invasion” [France 24]. Pour La Croix, il s’agit ainsi d’ ”une séquence diplomatique […] construite sous la pression du Kremlin, sur un ordre du jour largement dicté par Moscou”.

Début décembre, les membres du G7 - dont l’Union européenne - avaient menacé le président russe Vladimir Poutine de “sanctions ‘massives’ et sans précédent s’il attaquait à nouveau le pays voisin”, indique France 24. “Des mesures qui pourraient aller jusqu’à couper la Russie des rouages de la finance mondiale ou à empêcher l’entrée en fonction du gazoduc Nord Stream 2 cher au Kremlin”, précise la chaîne d’information internationale.

La situation en Ukraine est une source récurrente de tensions entre les Occidentaux et Moscou depuis l’annexion de la Crimée par cette dernière en 2014 et la persistance d’un conflit armé dans le Donbass, à l’est du pays. Les présidents américain et russe en sont ainsi à leur “troisième session du ‘dialogue sur la stabilité stratégique’ lancé […] en juin 2021″ [La Croix].

Absence de compromis

À l’ouverture des pourparlers entre Washington et Moscou pour tenter de désamorcer les tensions sur l’Ukraine, le ton est loin d’être à l’apaisement”, prévient RFI. Côté russe, Vladimir Poutine “réclame comme préalable aux négociations l’engagement par l’Otan de ne pas s’étendre davantage vers l’est, et le retrait des troupes et des armes américaines déployées dans plusieurs pays membres de l’alliance”, rapporte Le Figaro. Le résident du Kremlin a d’ores et déjà prévenu que de nouvelles sanctions seraient une “erreur colossale” et a menacé à son tour d’une réponse “militaire et technique” en cas “de maintien de la ligne très clairement agressive” de ses rivaux, indique Le Parisien.

Pour les Etats-Unis, “le débat sur l’Otan” est surtout une manœuvre orchestrée par Moscou pour détourner l’attention, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken ayant déclaré que “le sujet brûlant [était] son agression contre l’Ukraine” [France 24]. Ainsi, “non seulement les Américains assurent ne pas être prêts à réduire leurs effectifs en Pologne ou dans les pays baltes, mais ils menacent au contraire de les renforcer si les Russes passaient à l’offensive”, complète le média.

Des mises en garde réciproques qui semblent laisser peu de marge de manœuvre. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères “Sergueï Riabkov [a] indiqué qu’en l’absence de progrès lors de la réunion de lundi, la Russie pourrait décider de ne pas poursuivre les négociations” [France 24]. “Je ne pense pas que nous allons assister à une quelconque percée au cours de la semaine à venir”, a quant à lui reconnu Antony Blinken, cité par Le Figaro. Le secrétaire d’Etat américain “espère surtout faire baisser les tensions immédiates à la frontière ukrainienne, et négocier plus tard sur les questions de fond”, selon le quotidien.

Crainte de marginalisation

Si un rendez-vous est prévu jeudi entre la Russie, l’Ukraine, l’Allemagne et la France “dans le cadre du format Normandie” [Euronews], les Européens sont absents du rendez-vous d’aujourd’hui à Genève et “craignent la marginalisation”, analyse RFI.

Vendredi 7 janvier, “la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président français, Emmanuel Macron, ont [ainsi] […] insisté sur la nécessité pour les Européens d’être à la table des négociations avec les Russes et les Américains” à propos de la sécurité sur le Vieux Continent, relate Le Figaro. “Toute la situation géopolitique de la région impose que l’Europe, l’Union européenne, puisse proposer sa vision des choses, agir et se mettre autour de la table avec l’ensemble des parties prenantes”, a notamment souligné le président français.

Or selon Le Monde, “Vladimir Poutine [a insisté pour] tenir les dirigeants européens à l’écart des discussions”. “Il est clair que le président russe cherche à diviser la communauté transatlantique”, juge ainsi la directrice du bureau du German Marshall Fund à Paris, Alexandra de Hoop Scheffer, interrogée par le média.

Une tentative face à laquelle les Européens font front commun. “Il y a une totale unité, quelles que soient les sensibilités, sur le fait qu’on ne peut discuter de notre sécurité sans nous” affirme une source diplomatique européenne citée par Le Monde. Dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne, “les Vingt-Sept devraient également formaliser leurs contre-positions lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union, jeudi 13 et vendredi 14 janvier, à Brest” [Le Monde].

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