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Crise ukrainienne : l'armée russe est entrée dans les territoires séparatistes du Donbass

Après la reconnaissance par Moscou, lundi 21 février, de deux “Républiques” autoproclamées de l’est de l’Ukraine, des troupes russes y ont pénétré ce matin sous couvert de “maintien de la paix”.

 

L'Ukraine est en conflit armé depuis 2014 contre les séparatistes du Donbass, soutenus par la Russie - Crédits : Anthony Jones / Flickr
L’Ukraine est en conflit armé depuis 2014 contre les séparatistes du Donbass, soutenus par la Russie - Crédits : Sgt. Anthony Jones - 7th Army Training Command / Flickr CC BY 2.0

Huit ans après la séquence diplomatique ouverte par les accords de Minsk, “Vladimir Poutine [a choisi] de passer à l’offensive” en signant lundi 21 février l’acte de reconnaissance des deux territoires séparatistes du Donbass en Ukraine [Le Monde]. “Je juge nécessaire de prendre cette décision qui était mûre depuis longtemps : reconnaître l’indépendance de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Louhansk”, a déclaré le président russe lors d’une allocution télévisée [France 24].

Dans la nuit de lundi à mardi, des témoins ont rapporté que “des véhicules blindés avaient pénétré dans l’est de l’Ukraine depuis la Russie” [Politico]. Une information confirmée depuis par de nombreux diplomates : “des troupes russes sont entrées en territoire ukrainien”, a notamment affirmé le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères Josep Borrell, ajoutant qu’il ne s’agissait pas à ce stade d’une “invasion de grande ampleur” [France info]. Le Kremlin justifie cette intervention en déclarant assumer “les fonctions de maintien de la paix” [Le Figaro] dans ces territoires qu’il contrôle déjà “de facto” [Politico].

Alors que le président français Emmanuel Macron annonçait encore dimanche 20 février “la possibilité d’un prochain sommet entre Joe Biden et Vladimir Poutine, dans l’espoir de parvenir à une désescalade”, le président russe a “choisi de défier les Occidentaux”, soutiennent plusieurs médias dont La Croix.

Réactions internationales

Rapidement, “les pays européens, l’ONU, et les Etats-Unis ont condamné ce qu’ils considèrent comme une violation du droit international” [Le Figaro]. Cité par le quotidien, le secrétaire général de l’ONU António Guterres a dénoncé la décision russe comme étant “incompatible avec la Charte des Nations Unies”. Tandis qu’une majorité de membres du Conseil de sécurité de l’organisation, réunis lundi soir, ont “condamné la décision de Vladimir Poutine” [20 Minutes].

Les Etats-Unis ont déjà “interdit tout nouvel investissement, échange ou financement par des personnes américaines à destination, en provenance ou dans les régions prorusses de Donetsk et Louhansk” [Le Figaro]. Ils doivent annoncer de nouvelles mesures dans la journée.

L’UE doit également “prendre des sanctions contre la Russie ce mardi”, qui devraient être adoptées lors d’une “réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l’UE” [L’Obs]. Le président français Emmanuel Macron, dont le pays assure actuellement la présidence du Conseil, “s’est entretenu avec ses homologues européens” avant de demander des “sanctions européennes ciblées”, relate Ouest-France.

Selon Politico, les Vingt-Sept sont susceptibles “d’imposer des sanctions limitées - telles que l’inscription d’un plus grand nombre d’individus sur la liste et la réduction du commerce avec les ‘républiques’ séparatistes”. Un geste que le média qualifie de “symbolique étant donné que ces régions sont déjà sanctionnées”.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a quant à lui déclaré, ce mardi, qu’il suspendait l’autorisation du gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l’Allemagne. “Sans cette certification, Nord Stream 2 ne peut pas être mis en service”, a précisé le chef du gouvernement cité par France info.

Zone d’incertitudes

Ces derniers événements constituent évidemment une “mauvaise nouvelle pour l’Ukraine”. Si jusqu’à maintenant les républiques autoproclamées ne contrôlent guère “plus d’un tiers” des régions “de Donetsk et Louhansk”, elles revendiquent l’ensemble de ces territoires, détaille Courrier international.

Plus largement, l’escalade “plonge l’Ukraine et l’Europe entière dans une zone d’incertitudes et de turbulences”, alerte Le Monde. “Les troupes de Poutine s’arrêteront-elles à la ligne de contact, ou ouvriront-elles le feu […] et pénétreront-elles dans les zones tenues par les Ukrainiens - déclenchant une nouvelle guerre totale en Europe ?”, s’interroge Politico. “Ce matin, la réponse n’était pas encore claire, mais aucun rapport ne faisait encore état de combats majeurs sur la ligne de contact”, précise le site en ligne.

Avec “cette reconnaissance aux allures d’annexion”, “l’initiative prise par Vladimir Poutine met définitivement fin […] à l’espoir d’un règlement pacifique et politique de ce conflit”, prévient Le Monde.

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