“Un pas en avant, un pas en arrière”, résument Les Echos. “Trois mois après leurs réouvertures, les frontières de l’Union européenne devraient bientôt se refermer pour les voyageurs non vaccinés en provenance des Etats-Unis”, poursuit le journal économique.
Six pays retirés de la liste
C’est en tout cas l’objet de la recommandation publiée lundi 30 août. Six pays “ont été retirés de la liste pour lesquels l’UE recommande la levée des restrictions pour les voyages non essentiels”, détaille Libération. Outre les Etats-Unis, France 24 précise que “le Kosovo, Israël, le Monténégro, le Liban et la Macédoine du Nord” sont également concernés.
Le 30 juin 2020, le Conseil avait en effet adopté une recommandation relative à la levée progressive des restrictions temporaires aux voyages non essentiels dans l’UE. Un texte s’accompagnant d’une liste de pays “actualisée tous les quinze jours selon l’évolution de la pandémie”, font savoir Les Echos. Le journal belge La Libre précise que “la liste des pays tiers pour lesquels l’UE recommande la levée des restrictions de voyage comporte actuellement 17 pays plus la Chine (sous réserve de réciprocité) ainsi que les régions administratives spéciales de Hong Kong et Macao et le territoire de Taïwan”.
Si cette préconisation du Conseil “n’est pas contraignante pour les États membres”, comme l’indique le quotidien espagnol El País, “l’institution prévient qu’un État ne devrait pas décider de lever les restrictions de voyage pour les pays ne figurant pas sur la liste sans une décision coordonnée de l’UE”. Les gouvernements nationaux conservent néanmoins “la possibilité de lever ces restrictions […] pour les personnes totalement vaccinées” [France 24].
Avant la décision du Conseil, “plusieurs Etats membres, dont l’Allemagne et la Belgique, classaient déjà les Etats-Unis sur une liste ‘rouge’, exigeant des tests de dépistage et des périodes d’isolement pour les voyageurs en provenance du pays” [Le Monde]. A l’inverse, la France ou les Pays-Bas considéraient les Etats-Unis comme territoire sûr.
Absence de réciprocité
Cette décision européenne est motivée par des considérations sanitaires. “Les pays figurant sur la liste de l’Union européenne doivent avoir enregistré 75 infections ou moins pour 100 000 personnes au cours des 14 derniers jours”, explique Politico. Or, “le variant Delta a également provoqué une hausse considérable des contaminations aux Etats-Unis, en particulier dans les Etats du sud du pays, plus réticents aux mesures sanitaires”, relève Le Monde. Ce qui place le pays de l’oncle Sam au-dessus du seuil.
Si la recommandation du Conseil répond à des critères épidémiologiques, “elle a aussi une sonorité politique”, considèrent Les Echos. Car “depuis juillet, l’Europe presse sans succès l’administration Biden de jouer la réciprocité en ouvrant ses frontières aux ressortissants de l’UE vaccinés”, rappelle le quotidien. Toutefois, et ce “malgré les progrès de la campagne de vaccination dans les pays de l’UE” [El País], “les frontières américaines restent pour l’instant fermées aux voyageurs internationaux, qu’ils soient testés ou vaccinés”, rapporte France 24.
Le président Joe Biden avait pourtant assuré mi-juin, lors de sa venue sur le Vieux Continent, que les Européens pourraient se rendre plus facilement sur le territoire américain. Washington “dit depuis des semaines étudier les conditions de réouverture de ces frontières”, relève La Libre. Mais les règles d’entrée aux Etats-Unis n’ont pour l’heure pas évolué et “le refus de l’administration Biden de lever les restrictions de voyage a créé une certaine frustration” côté européen, assure Politico. La décision du Conseil va peut-être changer la donne : les autorités américaines ont “pour la première fois lundi [30 août] laissé entrevoir les conditions que pourraient poser les Etats-Unis aux voyageurs étrangers, dont les Européens” [La Libre].
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