“Ces pratiques, si elles sont avérées, sont inappropriées et inacceptables entre pays alliés et amis” , a commenté le ministère des Affaires étrangères espagnol. Lors de l’entretien entre l’ambassadeur américain, James Costos, et le secrétaire d’Etat espagnol pour l’Union européenne, Iñigo Mendez de Vigo, ce dernier a “sommé les autorités des Etats-Unis de fournir toutes les informations nécessaires sur les supposées écoutes réalisées en Espagne” , rapporte Le Monde.
Selon les Echos, c’est le quotidien espagnol El Mundo qui a dévoilé lundi que les Etats-Unis ont espionné plus de 60 millions de communications en Espagne entre décembre 2012 et janvier 2013, dont “plus de 3,5 millions d’appels pour la journée du 11 décembre” . Selon le journal, la NSA “n’a pas enregistré le contenu des appels, mais le numéro de série des téléphones, le lieu où ils se trouvaient, le numéro de téléphone des cartes SIM utilisées et la durée de l’appel” .
Le Point ajoute que l’Agence nationale de la sécurité américaine (NSA) aurait également espionné du personnel et des membres du gouvernement espagnol, dont l’ancien Premier ministre, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, selon les révélations vendredi du quotidien El País.
Pour autant, le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, a réagi prudemment à ces révélations, soulignant qu’il n’envisageait pas “pour l’instant” d’adhérer à l’initiative franco-allemande pour demander des “clarifications” à Washington sur le travail de ses services secrets. Il a rappelé que Madrid restait “partenaire et allié” des Etats-Unis [Le Monde].
En parallèle, une délégation du Parlement européen est arrivée pour trois jours aux Etats-Unis afin d’entamer des discussions sur “l’impact des programmes de surveillance sur les droits fondamentaux des citoyens de l’UE, en particulier le droit à la vie privée” , note Libération. Selon le quotidien, la Maison Blanche a assuré pour sa part lundi que les opérations de surveillance devaient avoir pour but la sécurité des Américains, et démenti que les activités de la NSA aient eu des visées de renseignement économique.