Dans tous les territoires de l’ex-URSS, “la guerre en Ukraine crée des remous et fait craindre à certains pays d’être la prochaine cible de Moscou”, explique RFI. Après que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé le 28 février une intégration “sans délai” de son pays à l’UE via “une nouvelle procédure spéciale”, cette demande d’adhésion est “suivie quelques jours plus tard par la Géorgie et ce jeudi [3 mars] par la Moldavie”, indiquent Les Echos.
Le quotidien explique également que la guerre en Ukraine a bouleversé l’agenda des responsables politiques de l’UE. Présidé par la France, un premier débat est organisé aujourd’hui à Arles “entre les ministres des Affaires européennes sur la demande d’adhésion de l’Ukraine mais aussi de la Géorgie et de la Moldavie”. “La réponse s’annonce aussi urgente que complexe”, note le journal.
La question de l’adhésion de l’Ukraine
Comme le précise L’Express, “l’intégration à l’UE est un processus au long cours” qui exige de rapprocher la législation du pays candidat du droit européen et qui “nécessite des négociations complexes” ainsi que “des critères difficiles à respecter”, tels que la stabilité politique et une économie viable. Dans cette procédure comportant plusieurs étapes, l’ ”aval unanime des 27 pays membres” est obligatoire, rappelle l’hebdomadaire. Les pays reconnus comme candidats à une adhésion à l’UE doivent ainsi mener souvent “des réformes majeures pour atteindre les normes européennes [Euractiv].
Les Echos rapportent que les ministres des Affaires européennes des Vingt-Sept sont invités par Clément Beaune ce vendredi 4 mars pour réaliser “un premier tour de table” sur le sujet du “renforcement de [la] relation [de l’UE] avec l’Ukraine”. Le quotidien économique annonce par ailleurs que “les dirigeants européens […] se saisiront de la question lors des prochains sommets européens des 10 et 11 mars et des 24 et 25 mars”. L’UE a déjà “déclaré qu’elle examinerait sérieusement la demande [d’adhésion] de l’Ukraine”, tout en “reconnaissant le poids politique et les circonstances dramatiques de cette démarche”, fait savoir Euractiv.
Courrier international met en évidence que “l’admirable résistance des Ukrainiens et l’habile communication de Volodymyr Zelensky” convainquent l’UE que “l’Ukraine […] fait partie intégrante de l’Europe”. En outre, “huit Etats membres - la République tchèque, la Lettonie, la Lituanie, la Bulgarie, l’Estonie, la Pologne, la Slovaquie et la Slovénie - ont immédiatement appuyé […] cette demande d’adhésion de l’Ukraine” [Les Echos].
La Géorgie et la Moldavie frappent aussi à la porte
Jeudi 3 mars, “la Géorgie et la Moldavie ont [également] déposé […] leur candidature pour intégrer l’Union européenne” [RFI]. La Géorgie, “petite république du Caucase du Sud de 3,7 millions d’habitants”, a “été envahie par l’armée russe en 2008, pour des raisons quasi identiques à l’Ukraine aujourd’hui”, note RFI. Après avoir signé sa demande d’adhésion, le Premier ministre géorgien Irakli Garibachvili a qualifié dans une déclaration l’intégration de la Géorgie à l’Union d’ ”objectif stratégique” pour son pays [Le Figaro]. Le quotidien indique que l’offensive de Moscou a “créé une fenêtre d’opportunité pour l’aspiration de la Géorgie à intégrer l’UE - un objectif inscrit dans sa constitution”. Tbilissi demande à l’UE “d’examiner d’urgence” sa demande et de “prendre la décision d’accorder à la Géorgie le statut de candidat” [Euractiv].
La Moldavie, “pays de quelque 2,6 millions d’habitants” figurant “parmi les plus pauvres de toute l’Europe”, “a également demandé ce jeudi son adhésion à l’UE”, une semaine après le début de l’attaque russe [L’Obs]. Un pays “victime d’une émigration massive en raison d’un chômage endémique”, qui avait auparavant “signé un accord d’association avec Bruxelles, qui n’offre cependant aucune garantie d’intégration ultérieure”, indique RFI.
L’adhésion de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie devrait être longue, voire très longue. Le directeur de recherche au CNRS Olivier Costa estime notamment qu’on “ne peut pas imaginer que les pays de l’ex-URSS qui sont des pays gangrenés par la corruption puissent intégrer tout l’acquis [communautaire] en l’espace de quelques années” [Les Echos].
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