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Jean-Christophe Boulanger : “L’Europe : une usine à scoops”

Le site d’EurActiv France vient de s’offrir un relooking. Très appréciée pour sa qualité, moins pour son esthétique, la version de 2007 a été mise de côté au profit d’un nouveau portail : design plus agréable, nouvelles fonctionnalités, et bien sûr analyse toujours pertinente des questions politiques européennes. Son directeur Jean-Christophe Boulanger fait le point sur EurActiv.fr.

Touteleurope.fr : Pour commencer, pouvez-vous rappeler quelle est la vocation d’EurActiv ?

EurActiv fonctionne sur le principe du sponsoring : entreprises et acteurs publics financent le travail de journalistes sur la rubrique de leur choix, en contrepartie d’une visibilité du sponsor sur cette rubrique. EurActiv.fr propose aujourd’hui 8 rubriques financées par 12 partenaires.
Jean-Christophe Boulanger : EurActiv, c’est de la presse professionnelle sur les questions européennes. Plus précisément, sur les politiques européennes : nous fournissons une information spécialisée sur l’actualité législative et politique européenne.

Nous ne sommes donc pas un média destiné au grand public, mais aux professionnels qui, dans le cadre de leur travail, ont besoin de s’informer sur les textes législatifs européens en préparation, les positions des acteurs sur ces textes, ou plus largement l’actualité politique européenne.

EurActiv a été créé en 1999 par un ancien membre de la Commission européenne, Christophe Leclercq. Celui-ci a bouleversé le marché bruxellois de l’information en proposant un journal gratuit sur Internet. A l’époque la presse professionnelle était exclusivement payante : Agence Europe, le Financial Times, European Voice…

EurActiv est aujourd’hui présent dans 11 pays : EurActiv.com (basé à Bruxelles) a donné progressivement naissance à des EurActiv en Europe de l’Est, puis en Turquie, France, Allemagne, Espagne…
L’originalité d’EurActiv est d’avoir développé un réseau paneuropéen, avec l’idée de décentraliser l’information bruxelloise. Notre livre jaune de 2005, le “plan D” (comme décentralisation) répondait alors à une recommandation de la Commission européenne visant à mieux informer le public.

L’objectif pour EurActiv.fr est d’offrir un point de vue français sur les questions européennes, différent de celui des institutions bruxelloises. Parler avec des références françaises, expliquer les positions des acteurs français : entreprises, politiques, associations…

Enfin, la question de la transposition des lois est aussi importante : EurActiv.fr suit plus spécifiquement la mise en œuvre des textes européens dans le droit français.

TLE : Une nouvelle version d’EurActiv.fr a récemment vu le jour : quels sont les évolutions ?

EurActiv.fr, c’est 40 000 visiteurs uniques par mois, 14 000 abonnés aux newsletters, et 2 500 abonnés twitter.
JCB : Le premier site français datait de 2007. A la suite d’une enquête, nous avons vu que beaucoup de nos lecteurs trouvaient le contenu très sérieux et très fiable, mais étaient déçus du design.

Nous avons donc souhaité, sans changer la ligne éditoriale, relooker le site : des polices plus grandes, une place plus importante pour les images et les vidéos, une présentation par onglets des dossiers. Des fonctionnalités nous semblaient également importantes : une amélioration de notre outil de recherche, un flux twitter visible sur toutes les pages du site…

Nous proposons désormais des biographies de tous les eurodéputés et de tous les commissaires, avec des liens automatiques depuis tous les articles qui les concernent. Enfin, le volume d’information étant conséquent, notre principale newsletter est désormais quotidienne et non plus bihebdomadaire.

TLE : Parler d’Europe aujourd’hui, c’est difficile ?

JCB : Pour nous, non ! L’Europe est un échelon essentiel pour les acteurs économiques, et ils l’ont bien compris. Nous n’avons pas l’impression de nous heurter à un désintérêt ou à une méconnaissance. Nos lecteurs en redemandent !

Après, le métier de journaliste européen n’est pas facile. Il faut connaître beaucoup de sujets et savoir se repérer dans un magma d’informations bruxelloises. Mais l’Union européenne est en même temps une “usine à scoops” . Si l’on est compétent, être journaliste européen est fascinant.

TLE : Et être un média en ligne ?

JCB : Non plus ! Nous sommes depuis janvier 2010 un « service de presse en ligne d’information générale et politique », reconnu par la CPPAP, ce qui donne droit à certains avantages fiscaux de la presse traditionnelle. De ce côté, la France est d’ailleurs plutôt en avance, ce statut n’existe pas partout.

Internet constitue une extraordinaire opportunité pour créer de l’information avec un capital de départ plus faible que si l’on doit financer une imprimerie. On peut concentrer l’investissement sur les journalistes ! Et notre format éditorial, basé sur la prise de parole des parties prenantes, n’aurait pas été possible non plus.

Evidemment, Internet n’est pas la panacée : beaucoup de personnes ne sont pas à l’aise avec l’outil et ont besoin de papier. On passe à côté de certains lecteurs. Mais nous ne sommes pas des “ayatollahs” de l’Internet : pourquoi pas évoluer vers d’autres formats…

TLE : Quels sont justement vos projets ?

JCB : Tout d’abord, le réseau EurActiv va probablement s’agrandir, notamment en Europe du Sud. Nous prévoyons également à nouveau un redesign du site d’ici un an, pour aller encore plus loin.

A plus court terme, nous allons proposer des newsletter thématiques, sur les questions d’énergie et sur les collectivités locales, puisque nous avons beaucoup de demandes en ce sens.

Enfin, d’autres évènements auront lieu, sur le modèle du débat avec Michel Barnier qui a réuni 400 professionnels le 17 mars à Sciences-Po.

En savoir plus :

Site d’EurActiv.fr - rédaction française

Site d’EurActiv.com - rédaction bruxelloise

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