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TGV Lyon-Turin : les opposants se font entendre

Initialement prévue comme une simple action de protestation contre la construction de la ligne à grande vitesse reliant Lyon à Turin, la manifestation qui s’est déroulée dimanche 3 juillet dans le Piémont s’est transformée en un affrontement violent entre participants et forces de l’ordre, provoquant 200 blessés légers.

Décidée en 2001 par un accord franco-italien, la construction d’un tronçon de ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin s’inscrit dans le projet de corridor transeuropéen Lisbonne-Kiev. Objectif affiché : acheminer 40 millions de tonnes de marchandises par an et cinq millions de voyageurs, en réduisant de trois heures la durée actuelle du trajet entre Paris et Milan qui est de sept heures.

Présenté par ses défenseurs comme une nécessité pour mettre fin à la domination du fret routier, ce projet se veut compatible avec les préoccupations environnementales exprimées par nombre d’habitants des zones concernées. La construction prévue d’un tunnel de base d’une longueur de 57 km pourrait être complétée par un second de 11 km, puis d’autres plus courts.

Le coût total du projet s’élève à 15 milliards d’euros, un tiers de la partie internationale de la construction étant pris en charge par l’UE. Le reste sera financé par les gouvernements français et italiens, ainsi que par le biais de partenariats publics-privés. Après plus de 10 ans de travaux, la mise en route devrait être effective en 2023.

Mais le chantier ne cesse d’être retardé en raison de l’opposition déterminée de nombreux habitants de la vallée de Suse, dans le Piémont, épicentre des mouvements de protestation depuis le début des années 2000. Depuis, de nombreuses actions ont été organisées dont certaines réunissant plusieurs dizaines de milliers de participants.

Selon la police, 6000 manifestants venus d’Italie, de France, d’Autriche et même d’Espagne ont pris d’assaut le 3 juillet le chantier de Chiomonte, dans la zone de la Maddalena. La majorité a manifesté dans le calme avec le soutien de 23 maires de la région. Certains se sont néanmoins montrés agressifs, s’en prenant physiquement à l’installation ainsi qu’aux forces de l’ordre. Policiers français et carabiniers italiens ont quant à eux fait usage de grenades lacrymogènes.

Au cœur des revendications, le coût jugé exorbitant d’un projet considéré comme inutile au vu de la fréquentation envisagée, ainsi que l’atteinte à la protection de l’environnement montagneux. Les militants du “No-TAV” (treno a alta velocità, TGV en italien) ont obtenu le soutien d’une partie de la gauche italienne, qui a toutefois condamné les violences qui ont émaillé cette dernière manifestation.

Une tension qui s’explique également par la pression exercée par Bruxelles. L’Union européenne exhorte en effet le gouvernement italien à engager rapidement le chantier, sous peine de retirer son aide financière qui s’élève à plusieurs centaines de millions d’euros. Mais les anti-LGV ne sont pas prêts à baisser les bras, quelques jours à peine après l’annonce de l’abandon d’une ligne à grande vitesse en Espagne, faute de bénéfices suffisants.

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