Le 2 mai prochain, le coup d’envoi officiel des discussions sur l’avenir du budget européen pour l’après-2020 va être donné par la Commission européenne. A cette date, Bruxelles doit en effet officialiser ses propositions pour les finances de l’UE pour la période 2021-2027 et alors que le retrait du Royaume-Uni va engendrer une baisse des contributions nationales d’environ 12 milliards d’euros par an pour le budget commun.
Cadre financier pluriannuel
Or si rien n’est encore formellement acté, des modifications significatives sont régulièrement évoquées concernant la structure de ce prochain cadre financier pluriannuel européen. Une réduction des dépenses pour la politique agricole commune et la politique de cohésion, de loin les deux lignes budgétaires les plus importantes, est en effet envisagée, afin de financer de nouvelles actions communes, notamment en matière de gestion des migrations et de lutte contre le terrorisme.
Cette perspective, le Parlement européen la rejette assez largement. Si les eurodéputés ne sont en rien rétifs à l’établissement de nouvelles politiques européennes, ces derniers sont une majorité à plaider en faveur du maintien en l’état, voire du renforcement des champs d’action historiques de l’UE. Quitte à augmenter l’ampleur du budget total. Celui-ci s’élève à l’heure actuelle à 1% du PIB des Etats membres européens et pourrait ainsi être porté à 1,3%.
C’est dans cet esprit que le Parlement européen a voté à une large majorité, mardi 17 avril, le rapport de Marc Joulaud (LR) sur “le renforcement de la cohésion économique, sociale et territoriale de l’UE” . Interrogé par Toute l’Europe, M. Joulaud explique qu’avec ce texte les parlementaires européens ont tenu à envoyer un message à la Commission européenne et réaffirmer que la politique de cohésion doit continuer “de couvrir l’ensemble des régions européennes” .
Régions intermédiaires
Plus précisément, plusieurs objectifs sont défendus par le Parlement européen pour l’avenir de la politique de cohésion. Parmi eux, la prise en compte des disparités de richesse pouvant exister au sein d’une même région, même lorsqu’elle bénéficie dans l’ensemble d’un fort dynamisme économique, comme par exemple l’Ile-de-France. Ou encore l’identification de régions intermédiaires, susceptibles d’être en partie oubliées par la politique de cohésion : avec un niveau moyen de revenu pour leurs habitants, elles souffrent souvent de difficultés économiques. En la matière, l’allocation des fonds régionaux en fonction du taux de chômage et plus seulement du PIB par habitant pourrait être une solution, estiment les eurodéputés.
Enfin, le Parlement européen ne s’est pas déclaré favorable à l’idée d’utiliser ces fonds de cohésion comme un moyen de rétorsion vis-à-vis des pays européens qui porteraient atteinte à l’Etat de droit, à l’instar de la Hongrie ou de la Pologne. “La cohésion ne doit pas être un instrument pour régler un certain nombre de situations qui posent effectivement question, mais qui la dépassent” , fait valoir Marc Joulaud.