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Montagne, mobilités douces ou économie : dans les régions, l’Europe à la relance

A travers l’initiative React-EU, l’Union européenne finance la relance économique au sein des régions françaises. Illustration en Auvergne-Rhône-Alpes, en Normandie et en région Sud, où les fonds européens contribuent aux investissements dans divers projets, entre économie alpestre, soutien aux entreprises et promotion des mobilités douces.

La station de Val Thorens, dans les Alpes, fait partie des sites qui bénéficient de prêts pour redynamiser l'économie locale - Crédits : isa_Markiza / iStock
La station de Val Thorens, dans les Alpes, fait partie des sites qui bénéficient de prêts pour redynamiser l’économie locale - Crédits : isa_Markiza / iStock

Dans le cadre de Next Generation EU, le plan de relance européen financé par l’emprunt, l’Union européenne a créé un nouvel outil, baptisé React-EU. Ce dernier renforce des fonds de la politique régionale européenne, notamment le Fonds européen de développement régional (FEDER), pour faire face aux conséquences de la crise du Covid-19. Dans ce cadre, la France a bénéficié de 3,09 milliards d’euros supplémentaires de fonds européens en 2020. Comment cet argent est-il utilisé par les Régions françaises, et comment irrigue-t-il les territoires ?

En AURA, l’Europe au soutien de l’économie alpestre

En Auvergne-Rhône-Alpes, ces fonds sont notamment reversés sous forme de “prêts montagne” : des prêts consentis aux petites et moyennes entreprises installées sur les communes accueillant des stations de sports d’hiver. Des prêts aux termes avantageux : taux zéro, deux ans de différé avant un remboursement étalé sur sept ans, pour un décaissement allant de 10 000 à 300 000 euros.

Les 197 stations de la région Auvergne-Rhône-Alpes, situées dans les Alpes et le Massif Central, en font le premier territoire d’Europe en termes de tourisme hivernal. Cumulant habituellement 50 millions de nuitées chaque année, le secteur représente 120 000 emplois directs et 400 000 emplois indirects. Mais avec deux saisons blanches et la fermeture des remontées mécaniques, l’économie de ces territoires a été violemment frappée par la crise sanitaire.

Le prêt montagne tente ainsi de compenser ce manque à gagner en venant en aide aux PME confrontées à des besoins urgents de trésorerie. S’il cible les communes accueillant les stations de sports d’hiver, le dispositif s’intègre à une stratégie plus large de la Région, qui a engagé 80 millions d’euros de fonds FEDER aux prêts aux entreprises pour leurs besoins de trésorerie.

En Normandie, l’Europe abonde les prêts participatifs

A la manière du prêt rebond, disponible dans de nombreuses régions françaises, la Normandie a conçu son propre instrument financier : le prêt participatif, financé notamment par des fonds européens. Avec 40 millions d’euros de dépenses initiées par la Région, cet instrument permet aux petites et moyennes entreprises respectant certaines conditions de contracter des prêts allant de 15 à 500 000 euros. Là aussi pour résoudre des problèmes de trésorerie générés par le Covid-19. D’un montant moyen oscillant entre 70 et 100 000 euros, ce prêt est remboursable sur 7 ans, selon des taux variant entre 1 et 5 %.

Ce dispositif permet aux entreprises d’investir, de faire face à leurs besoins en fonds de roulement, ou bien de restructurer la dette déjà contractée lors de précédents emprunts tels que le PGE (Prêt garanti par l’Etat). “Pour les entreprises qui cumulent un PGE et des emprunts historiques, la pression de la dette peut être trop lourde d’autant plus qu‘ils n’ont pas d’activité et donc pas de ressources”, expliquait Alexandre Wahl, directeur d’AD Normandie, agence de développement de la région, à la Gazette des communes en janvier 2021.

En Région Sud, l’Europe finance les mobilités douces

Si le soutien aux PME constitue sans surprise l’une des priorités actuelles des Régions dans l’utilisation des fonds React-EU, d’autres projets sont également portés grâce à cette manne financière. En témoigne la politique de la Région Sud en termes de mobilités douces : cette dernière engage actuellement des travaux pour favoriser l’utilisation du vélo sur son territoire.

Dans les Alpes-Maritimes, entre la commune de Valbonne et le centre industriel et scientifique de Sophia Antipolis, l’un des gros pourvoyeurs d’emplois de la région, une piste cyclable a ainsi été financée à hauteur de 485 000 euros, dont 388 000 euros accordés par l’Union européenne. Un engagement écologique, mais aussi une réponse aux besoins pratiques des habitants des communes environnant Sophia-Antipolis, bien souvent confrontés à des routes encombrées voire des embouteillages rendant plus difficiles leurs déplacements domicile-travail.

Plus à l’ouest, dans le département du Vaucluse, un projet similaire a été lancé avec l’extension de la véloroute voie verte jusqu’à la ville de Cavaillon. Ce tronçon de la “véloroute de la Méditerranée”, qui relie Cadix à Athènes, passera donc par cette ville de 25 000 habitants. Elle permettra aux habitants des communes voisines telles que Les Taillades ou Robion de se déplacer plus facilement, aussi bien pour les trajets domicile/travail que pour se rendre à l’école. Sur 1,9 million d’euros que nécessite le chantier, plus d’un million est directement financé par l’Union européenne. 

Article cofinancé par l'UE, en partenariat avec l'ANCT

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