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Maurice Ponga : “les territoires d’Outre-Mer ne doivent pas être vus comme un fardeau pour l’Europe”

Maurice Ponga est député européen, membre du Parti populaire européen. Originaire de Nouvelle-Calédonie, il représente la circonscription Outre-Mer et est l’eurodéputé le plus éloigné géographiquement de Bruxelles. A l’occasion d’un passage à Paris, Touteleurope.fr l’a rencontré à la Maison de la Nouvelle Calédonie. L’occasion de l’interroger sur son rôle d’eurodéputé, sur les principaux dossiers dont il a la charge ainsi que sur les rapports entre l’Europe et ces citoyens vivant de l’autre côté du globe.

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Faire le lien entre l’Outre-Mer et l’Europe

Maurice Ponga a été élu pour la première fois au Parlement européen lors des dernières élections de juin 2009, dans une circonscription toute particulière, l’Outre-Mer, qui regroupe des citoyens répartis sur les trois océans.

C’est une subdivision créée par la loi en 2007 qui permet aux trois principales aires ultra-marines d’être représentées au Parlement européen de façon égalitaire et de permettre l’élection d’un député européen sur les trois que compte la circonscription Outre-mer.

Il représente plus précisément la Section Pacifique de la circonscription Outre-mer, soit les trois collectivités françaises de l’océan Pacifique : la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française et Wallis-et-Futuna.

Mais l’eurodéputé considère qu’il représente “en premier lieu les citoyens européens, puis les citoyens français, et particulièrement les citoyens des territoires d’Outre-Mer” . Un éloignement géographique (“je mets 24 heures pour arriver à Paris et traverse la moitié du globe” rappelle-t-il) qui rend le travail de Maurice Ponga si ce n’est plus difficile, du moins différent de celui des autres députés européens.

La Maison de la Nouvelle-Calédonie

Installée au cœur de Paris, dans le quartier de l’Opéra, siège de nombreuses représentations des collectivités ultramarines ou d’Etats étrangers, la Maison de la Nouvelle-Calédonie est une vitrine de “l’île la plus proche du Paradis” . Au coeur de cet espace où nous avons rencontré Maurice Ponga se dressent avec fierté les huit poteaux kanak sculptés sur la terre de Hienghène, symbole des aires coutumières de la Nouvelle-Calédonie.

La Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris représente les intérêts de la Nouvelle-Calédonie et des trois Provinces, (la Province Sud, la Province Nord, la Province des îles Loyauté) en France Métropolitaine et en Europe. Parallèlement, elle assure aide et assistance aux calédoniens sur le territoire métropolitain et est chargée d’assurer la promotion de la Nouvelle-Calédonie en métropole sur tous les plans et notamment économique, social et culturel ainsi que la représentation des institutions de la Nouvelle-Calédonie dans leurs relations avec les services des ministères métropolitains et des institutions européennes.

Voir le site Internet

Présent la majeure partie de son temps à Bruxelles et à Strasbourg, Maurice Ponga ne rentre que rarement en Nouvelle-Calédonie. Dès lors comment faire le lien entre les territoires d’Outre-Mer et l’Europe ? Pour Maurice Ponga, il est clair qu’il serait faut de dire “que ces citoyens connaissent l’Europe (…) qui est quand même très loin de ces îles” .

Mais l’eurodéputé considère que les citoyens d’Outre-Mer se sentent “Européens de manière générale” , et que l’Europe devrait “bien cibler ses actions dans ces régions-là pour que ces citoyens puissent connaître ce qu’elle fait pour eux, mais ce que eux aussi peuvent apporter à l’Europe” .

En effet, Maurice Ponga souhaite que les territoires d’Outre-Mer ne soient pas vus comme “un fardeau” pour l’Union européenne, mais comme une richesse.

Ainsi ils représentent notamment des postes avancés de l’Europe dans le Pacifique ou l’Atlantique, fort utiles pour les relations entre l’Union européenne et les pays ACP.

Il est vrai cependant, comme l’explique M. Ponga que ces territoires doivent faire face à des enjeux en matière de développement économique.

L’Europe intervient financièrement en leur faveur par le biais des fonds structurels, même si l’eurodéputé remarque qu’il pourrait être intéressant de simplifier les procédures.

Il note d’ailleurs que la Réunion est l’une des régions françaises qui a le mieux utilisé les fonds européens qui lui ont été alloués.

L’Europe est donc présente dans ces territoires éloignés, et il est important pour les citoyens qui y vivent qu’un de leur représentant soit présent à Bruxelles, afin de représenter leurs intérêts et de créer un pont entre ces îles et l’Europe lointaine.

Des îles qui, comme le note Maurice Ponga, fascinent nombre de ses collègues au Parlement européen, qui ne seraient pas contre un petit voyage dans sa circonscription …

Mieux utiliser les richesses des territoires d’Outre-Mer au service de l’Europe

L’Union européenne dispose de neuf régions ultra-périphériques éparpillées sur l’océan Atlantique, les Caraïbes et l’océan Indien. Six d’entre elles sont françaises : la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, la Réunion, Saint-Barthélemy et Saint-Martin

Membre de la commission du Développement du Parlement européen ainsi que suppléant au sein de celle du Développement régional, Maurice Ponga est également membre de la délégation à l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE.

Des relations qu’il connaît bien puisqu’il a participé en mars de cette année à la mise en place d’un groupe de travail Régions ultrapériphériques (RUP)/ACP.

Selon l’eurodéputé, ce groupe de travail est “une opportunité fabuleuse pour favoriser un développement conjoint des RUP et des pays ACP en accroissant les échanges commerciaux et les liens entre les régions européennes voisines des pays ACP. L’Union européenne dispose, via ses RUP, de véritables relais dans le monde et il me parait donc essentiel de renforcer le rôle des RUP dans la politique de développement de l’Union européenne” .

Des régions ultra-périphériques dont le développement économique est encore à faire. Comme l’explique Maurice Ponga, “il faut faire en sorte que ces régions puissent bénéficier de la solidarité de l’Europe pour développer leur économie, la recherche, l’innovation etc.”

L’autre dossier important dont à la charge M.Ponga est celui des Pays et Territoires d’Outre-Mer ou PTOM. “Il faut réfléchir à partir de 2013 au régime statutaire de ces PTOM afin que ce dernier prendre en compte les relations que peuvent avoir ces territoires avec l’Union européenne” .


Sources

Site Internet de Maurice Ponga

Maison de la Nouvelle-Calédonie

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