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[L’Europe en région] Dans le Centre-Val de Loire, des études financées par l’Europe pour mesurer l’impact du changement climatique sur le secteur viticole

Mis en place depuis 2018, le projet CLIMENVI ambitionne de donner aux viticulteurs des outils pour contrer les effets du changement climatique sur leurs récoltes. Un projet de recherche et de conseil qui bénéficie de subventions européennes.

La vallée de la Loire compte 21 000 hectares de vignes - Crédits : javarman3 / iStock

Depuis plusieurs années, la filière viticole est victime du réchauffement climatique, qui impacte directement son calendrier de récolte. La hausse des températures a en effet pour conséquence de faire fleurir les vignes plus tôt dans l’année. D’abord considérées comme prématurées, les vendanges désormais réalisées à la fin de l’été sous de fortes chaleurs (contre octobre en temps normal) commencent à devenir la norme. Le site internet covigneron.com précise que “cette précocité des récoltes est due au fait que la végétation en elle-même est condamnée à démarrer plus tôt à cause d’un hiver qui n’est plus aussi rude qu’auparavant” . Des transformations qui impactent fortement l’organisation du travail.

Deuxième producteur mondial en 2018 derrière l’Italie, la France exporte 14,1 millions d’hectolitres pour une valeur de 9,3 milliards d’euros, selon un rapport de l’Organisation internationale de la vigne et du vin. Le territoire de la Région Centre Val-de-Loire qui appartient au bassin viticole du Val de Loire, est particulièrement impacté par le changement climatique. En effet, celui-ci ne compte pas moins de 1 900 exploitations réparties sur 21 000 hectares.

Intégrer l’impact du changement climatique

C’est dans ce contexte que le projet CLIMENVI y a vu le jour en 2017. Son objectif : faire en sorte que les viticulteurs s’approprient la connaissance des impacts du changement climatique sur la vigne pour adapter le secteur. Pour cela, le projet qui s’étend sur une période totale de quatre ans (2018-2022) s’appuie sur trois sites pilotes dans des zones d’appellation : Chinon, Touraine et Sancerre.

Première étape pour les viticulteurs : acquérir une vision globale et concrète de l’évolution du climat d’ici 2030, grâce à une série d’indicateurs climatiques comme la pluviométrie, l’augmentation des températures, la diminution des jours de gel ou les dates de floraison. L’idée derrière cette démarche est de “prévisualiser le futur et de ne pas raisonner seulement pour aujourd’hui mais pour les 20 ou 30 ans à venir” , explique Michel Badier, conseiller viticulture à la Chambre d’agriculture du Loir-et-Cher et responsable du projet, pour le Réseau rural national.

Le projet vise ensuite à simuler les impacts de ces changements sur le secteur viticole en l’absence de stratégie d’adaptation. L’objectif est de mettre en évidence les problèmes auxquels les viticulteurs devront faire face dans les années à venir.

Au terme du processus, les vignerons élaborent le meilleur scénario pour s’adapter à ces changements et proposent un calendrier d’actions. Ces expériences permettront ensuite la création d’outils de formation et de conseil.

Innover dans l’agriculture grâce aux fonds européens

Le projet CLIMENVI s’inscrit dans le cadre d’un “Partenariat européen pour l’innovation” (PEI). Ces formes de coopération mettent en lien des acteurs issus de différents secteurs (scientifiques, entreprises, agriculteurs) afin de faire avancer la recherche et le développement dans des domaines clés pour l’Europe comme le vieillissement actif, les villes intelligents (smart cities) ou encore l’agriculture productive et durable (PEI-AGRI).

C’est par ce biais que le projet a pu bénéficier de fonds européens et notamment du FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural) à hauteur de 155 millions d’euros, sur les 193 nécessaires. Ce fonds est l’instrument de financement de la Politique agricole commune (PAC) et cherche à développer les territoires ruraux. Parmi ses priorités, on retrouve la volonté de promouvoir un secteur agricole à la fois plus respectueux de l’environnement mais également plus compétitif et innovant.

L'Europe en région Centre Val de Loire

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