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En métropole et dans les Outre-mer, l’Europe soutient l’insertion professionnelle des jeunes

Avec l’aide du Fonds social européen (FSE), les régions appuient des projets qui cherchent à améliorer l’insertion professionnelle de la jeunesse et ainsi lutter contre l’exclusion sociale. Focus sur quatre dispositifs.

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Crédits : Prostock-Studio / iStock

En France, à la fin de l’année 2020, plus de 13 % des jeunes de 15 à 29 ans n’étaient ni en emploi ni en formation. Parmi plusieurs dispositifs, des formations ciblées ou l’organisation de chantiers éducatifs ambitionnent de lutter contre l’exclusion sociale de cette partie de la population particulièrement touchée par le chômage.

En Martinique, des jeunes créent leur entreprise

En Martinique, le taux de chômage des jeunes est encore plus élevé que la moyenne française : en 2019, 48 % des 15-24 ans étaient sans emploi. C’est particulièrement vrai dans le nord de l’île, plus éloigné des bassins d’emploi. C’est pour cette raison que la mission locale Nord Martinique (MLN) a accompagné 30 jeunes vers la création d’entreprise, grâce à un dispositif de mentorat, afin d’aider les populations à sortir de la précarité.

En effet, l’objectif de cette opération est que les entreprises créent ensuite de nouveaux emplois, au fur et à mesure de leur croissance, et participent ainsi au développement de tout le territoire. Si plusieurs filières stratégiques ont été retenues, comme le numérique, le recyclage des déchets ou le tourisme, les projets demeurent variés. Un jeune homme propose, par exemple, une offre de location de voitures aux touristes et un autre a créé une entreprise de construction en bois. L’opération porte une attention particulière aux jeunes femmes qui souhaitent se lancer dans la vie active. A l’instar de Célia Bévis qui, après un master en génie civil, s’est aussi tournée vers le secteur du bâtiment, comme elle l’explique dans le reportage Jénès Doubout’ diffusé sur Martinique la 1ère.

Avec un budget total d’environ 500 000 euros, le projet a été en partie financé par le Fonds social européen. De quoi permettre aux jeunes entrepreneurs de recevoir des cours de gestion et même de partir au Canada le temps d’un voyage d’étude.

En Bretagne, coup de pouce aux jeunes handicapés

De l’autre côté de l’Atlantique, en Ille-et-Vilaine, le Fonds social européen participe au dispositif Cap Jeune. A destination des 16-30 ans, il permet à des personnes handicapées d’être accompagnées dans leur recherche d’emploi ou de formation. Ici, la notion de “handicap” est large : “80 % du public accueilli est reconnu comme travailleur handicapé mais on a aussi des jeunes qui n’ont pas cette reconnaissance”, nous fait savoir Renaud Roland, directeur du Cap Emploi d’Ille-et-Vilaine. L’autisme en général, les problèmes moteurs, ou encore tout ce qui se rapporte aux problèmes cognitifs, aussi appelés “dys” (dysorthographie, dyspraxie, troubles de l’attention, etc) font partie des freins potentiels à l’insertion professionnelle.

Cap jeune a une originalité : sa logique de guichet unique. L’idée est d’articuler les services offerts par les missions locales, qui aident les jeunes dans leurs recherches d’emploi ou de formation, et ceux de Cap Emploi, spécialisés dans l’accompagnement des personnes handicapées. “C’est vraiment une dynamique de partenariat qui permet aux deux structures d’apprendre l’une de l’autre et de monter en compétences sur les thématiques de la jeunesse et du handicap”, poursuit Renaud Roland. “Cela permet d’avoir une offre de service complète et intégrée, avec un lieu unique d’accueil et d’accompagnement”.

Logo de Cap jeune
Logo de Cap jeune

Tous les secteurs d’activité et tous les niveaux de diplômes peuvent faire l’objet de ce soutien, selon les besoins du public. Un jeune homme a ainsi pu intégrer une formation pour devenir crêpier. Si cette expérimentation est située à Rennes depuis 2020, avec 100 personnes aidées et une moyenne d’âge de 23 ans, elle s’est étendue à Saint-Malo à partir de février 2021.

En Centre-Val de Loire, se former aux métiers de bouche

A 375 kilomètres de là, le Centre de formation d’apprentis (CFA) de l’Indre propose à des personnes de moins de 26 ans, sans emploi et ne suivant pas d’étude, d’obtenir une qualification dans les métiers de bouche. Cinq certifications sont concernées, notamment en boucherie, cuisine ou pâtisserie. La formation mêle enseignements professionnels et généraux, la plupart du temps pour une durée de plus de dix mois. “On a mis en place une prépa métiers de trois mois qui a lieu chaque année au printemps”, détaille Arnault Canipel, référent formation Indre de la région Centre-Val de Loire. “Les candidats peuvent venir tester tous les métiers et sont souvent confortés dans leurs choix”, ce qui leur permet d’attaquer la formation au mois de septembre qui suit.

Dans le même ordre idée, une à deux journées par mois sont consacrées aux différents métiers “afin de créer des synergies”. “Un boulanger n’est jamais seulement boulanger, comme un charcutier n’est jamais seulement charcutier”, abonde Arnault Canipel. Il faut donc permettre aux jeunes en formation de développer des compétences transversales. Les alternants passent du temps en entreprise afin d’acquérir les savoir-faire et savoir-être nécessaires à l’exercice de leur métier : réceptionner, contrôler et stocker les marchandises, aménager leur poste de travail ou encore utiliser le matériel pour la transformation des matières premières.

En Ile-de-France, des chantiers pour se réinsérer

Dans les 18e, 19e et 20e arrondissements de la capitale, le bailleur social Paris Habitat participe à la mise en œuvre de chantiers éducatifs. Ce sont de petits projets de courte durée qui permettent à des jeunes de 16 à 25 ans en situation de décrochage de remettre le pied à l’étrier. Un premier pas vers une insertion professionnelle sur le long terme. “C’est une étape tremplin”, nous confirme Lucie Lahellec, chargée de développement local à Paris Habitat et coordinatrice du dispositif. “Pendant les chantiers, la mission locale va à leur rencontre pour parler de leurs projets d’avenir”. Le dispositif permet ainsi aux éducateurs de rue de travailler avec les participants et de leur inculquer posture professionnelle et savoir-faire.

Les salariés peuvent par exemple repeindre des murs - Crédits : Paris Habitat

Les missions sont diverses, mais l’objectif général, “c’est l’amélioration du cadre de vie des locataires”. “Pendant le confinement, il y avait une fabrication de gel hydroalcoolique avec les habitants et des campagnes de sensibilisation aux gestes barrières”, décrit-elle. Les salariés peuvent aussi être amenés à construire des boîtes à livres ou à repeindre un hall d’immeuble.

Sur la phase 2019-2020, le projet a connu un boom avec 104 chantiers et 422 participations, dont 91 filles. Sur la phase 2021-2022, l’objectif fixé est de 75 chantiers et de 350 jeunes. “Le Fonds social européen nous permet d’en faire plus, et ça oblige à avoir un suivi qualitatif”, conclut Lucie Lahellec.

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