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En Guadeloupe, l’Europe soutient des projets environnementaux

Photovoltaïque, gestion des déchets, ou encore biodiversité : appuyée par les fonds européens, la Région Guadeloupe développe une politique verte ambitieuse.

La déchetterie de Pointe-Noire fait partie des différents projets de préservation de l'environnement financés par les fonds européens qui ont récemment vu le jour en Guadeloupe - Crédits : Région Guadeloupe
La déchetterie de Pointe-Noire fait partie des différents projets de préservation de l’environnement financés par les fonds européens qui ont récemment vu le jour en Guadeloupe - Crédits : Région Guadeloupe

Situé au cœur des Caraïbes, la Guadeloupe a la particularité d’être un des deux territoires français classés parmi les sites mondiaux essentiels à la préservation de la biodiversité. Des plus petites bactéries jusqu’aux baleines à bosse, l’archipel abrite de nombreuses espèces. Un fourmillement de vivant menacé par la pression urbaine, le défrichement des terres, le recours à des pesticides toxiques pour les humains, les sols et les animaux, ou encore les catastrophes naturelles - cyclones, éruptions volcaniques - qui frappent régulièrement ces îles.

Face à ces menaces, la Région Guadeloupe, d’autres instances publiques locales et nationales, mais aussi des groupes privés s’engagent chacun à leur échelle dans divers projets “verts” allant de l’amélioration du mix énergétique local à une meilleure gestion des déchets en passant par la protection des écosystèmes fluviaux. Avec l’appui des fonds européens et l’ambition de concourir à un développement harmonieux de l’archipel tant sur les plans écologique qu’économique.

Aux Abymes et à Baie-Mahault, le plus grand espace photovoltaïque des outre-mer

Dans la lignée des ambitions française et européenne en la matière, la Guadeloupe, qui produit aujourd’hui 88 % de son électricité grâce au charbon et au fuel lourd, investit pour développer de nouvelles sources d’énergie verte. Une tendance observée depuis déjà plusieurs années, puisque la région a pour la première fois passé la barre des 20 % d’énergie propre dans la production de son électricité en 2017.

S’inscrivant dans cette dynamique, le groupe GBH, acteur important de la grande distribution dans les territoires d’Outre-mer, a apporté sa pierre à l’édifice de la transition énergétique en s’engageant à installer cinq centrales photovoltaïques sur les toits de ses enseignes. Ces panneaux solaires permettent de couvrir un tiers de la consommation des magasins concernés et s’inscrivent dans l’objectif affiché par la Région Guadeloupe d’atteindre 50 % d’énergies renouvelables dans son mix en 2020 et l’autonomie énergétique en 2030. “Ce projet de grande envergure est un bel exemple d’effort en faveur du développement durable, mais c’est également une belle opportunité à l’échelle du territoire pour construire un retour d’expérience significatif sur le comportement de tels systèmes en milieu tropical insulaire”, prolonge Sarah Darivon, responsable photovoltaïque chez GBH.

Outre l’investissement privé du groupe GBH, ces cinq centrales photovoltaïques ont également bénéficié de financements publics. Le projet a fait l’objet d’un investissement total de plus de 5,3 millions d’euros, dont 2,3 ont été alloués par le Fonds européen de développement régional (FEDER) sur sa dotation 2014-2020.

A Pointe-Noire, une nouvelle déchetterie pour une meilleure politique de retraitement

Autre dimension importante de la politique environnementale en Guadeloupe, la gestion des déchets, sur laquelle la Région a mis l’accent. Elle s’est ainsi fixée pour objectif d’atteindre le zéro déchet en 2035. Pour ce faire, elle peut aussi compter sur le soutien de l’Europe et de l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) qui cofinanceront la construction de huit déchetteries sur tout son territoire. L’objectif : valoriser les encombrants et éviter les dépôts sauvages. Grâce à ces nouvelles installations, la Guadeloupe ambitionne de passer de 157 kilos d’encombrants déposés en déchetterie par an et par habitant (moyenne observée en 2016) à 257 kilos par an, limitant dans le même temps les dépôts sauvages.

La première de ces déchetteries est sortie de terre le 1er décembre 2020 à Pointe-Noire. Elle a été divisée en plusieurs zones de dépôts permettant de valoriser déchets verts, batteries, encombrants, gravats, emballages ménagers recyclables, verre… Lors de sa réalisation, le projet a par ailleurs été pensé pour limiter son impact environnemental puisque les gravats des bâtiments détruits pour dégager l’espace nécessaire à la déchetterie ont été utilisés sur le chantier et que deux corridors écologiques ont été préservés sur le terrain. Sur les 1,7 million d’euros engagés pour les travaux, près de 60 % ont été financés par l’Union européenne via le FEDER.

Le “génie végétal” au service des rives des cours d’eau de Guadeloupe

L’archipel guadeloupéen regorge également de rivières qui serpentent sur son territoire. Ces cours d’eau participent de la richesse de la biodiversité locale. Elles font à ce titre l’objet d’une attention particulière de la part des pouvoirs publics, qui doivent trouver un équilibre subtil entre des aménagements rendus nécessaires avec le développement urbain et le souci de préserver le rôle de ses cours d’eaux dans l’écosystème local. C’est la raison pour laquelle le Parc national de Guadeloupe et une batterie de partenaires a monté le projet Protéger, doté d’un million d’euros et financé à 65% par l’union européenne via le fonds FEDER

Les rives des cours d’eau guadeloupéens permettent de dépolluer les eaux - Crédits : L. Procopio

Ce projet consiste à poursuivre l’aménagement des rives des cours d’eau locaux sans pour autant recourir à une bétonisation néfaste pour l’environnement. Il repose donc sur le “génie végétal”, soit la science de l’aménagement du territoire à travers la flore. Concrètement, cela signifie par exemple que des scientifiques ont listé l’ensemble des végétaux poussant le long des cours d’eau pour déterminer les espèces permettant le maintien le plus efficace des berges actuelles. Certaines plantes jouent en effet un rôle tout particulier dans la lutte contre l’érosion des berges, dont la sauvegarde est essentielle pour éviter les crues ou encore dépolluer des eaux.

Le génie végétal constitue donc une alternative au béton plus saine d’un point de vue environnemental mais aussi plus rentable d’un point de vue économique. Pendant trois ans, des chantiers pilotes seront donc menés sur différents cours d’eau de l’archipel. Les résultats observés permettront d’affiner les ouvrages à venir, et d’assurer le bon développement urbain et écologique de la Guadeloupe. 

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Article cofinancé par l'UE, en partenariat avec l'ANCT

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