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Dans les Hauts-de-France, la reprise post-Covid stimulée par le programme européen React-EU

Santé, électronique ou encore ameublement… Dans les Hauts-de-France comme ailleurs, ces secteurs ont vu leurs vulnérabilités mises en lumière par la crise du Covid-19. Pour les surmonter, ils ont bénéficié du dispositif React-EU géré par la Région. Une manne financière qui leur permet de s’engager davantage dans les transitions verte et numérique.

Certaines entreprises, dans les Hauts-de-France notamment, ont pu financer des projets de relocalisation de leur production avec l'aide du programme européen React-EU - Crédits : industryview / iStock
Certaines entreprises, dans les Hauts-de-France notamment, ont pu financer des projets de relocalisation de leur production avec l’aide de l’initiative européenne React-EU (image d’illustration) - Crédits : industryview / iStock

Ne pas revenir au monde d’avant et à ses travers. C’est le mot d’ordre qui a circulé dès le premier confinement en mars 2020. Nombre d’entreprises et de structures du service public l’ont repris à leur compte, en amorçant une reprise post-Covid qui se veut plus écologique et mieux adaptée à l’ère numérique.

Pour ce faire, les acteurs privés et publics disposent des ressources du Fonds européen pour le développement régional (FEDER), dont les Régions sont autorités de gestion. Le FEDER existe depuis 1975, mais le dispositif React-EU est venu le renforcer en y injectant plus de 50 milliards d’euros sur la période 2021-2022. Un apport conséquent destiné à faciliter la résilience de l’économie, tout en favorisant son verdissement et sa numérisation.

Dans les Hauts-de-France, React-EU a ainsi permis de financer les transitions écologique et numérique dans des secteurs aussi variés que la santé, l’électronique ou encore l’ameublement. Voici une sélection de projets phares soutenus par le programme.

Santé : le numérique au service des patients

Déjà fortement sollicités en temps normal, les services de santé ont été mis à rude épreuve avec l’apparition du Covid-19. Dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais par exemple, les pompiers ont connu plus de 12 000 interventions liées à la maladie au cours de l’année 2020.

Une charge de travail supplémentaire qui pourrait revenir en cas de nouvelle crise sanitaire. Des moyens d’optimiser le fonctionnement des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) ont donc dû être trouvés. Parmi les grandes pistes d’amélioration : le numérique. D’ici à juillet 2023, les fiches bilan des patients, remplies dès que les SDIS sont contactés pour une demande de secours, seront entièrement dématérialisées. A la place du papier et du stylo, les pompiers sur le terrain seront munis de tablettes.

Cette numérisation du parcours patient des SDIS du Nord et du Pas-de-Calais a été initiée en janvier 2021 avec un budget de 4,16 millions d’euros, dont 80 % sont pris en charge par le FEDER au titre de React-EU. A la clé, une communication plus simple, fiable et rapide entre les différents acteurs des interventions (SDIS, Samu et centres hospitaliers notamment). De quoi gagner un temps précieux, décisif dans le traitement des urgences. Les données des patients pourront par ailleurs être conservées dans de meilleures conditions. Et les processus d’intervention des SDIS dans les différents départements seront plus facilement homogénéisables. Enfin, moins de papier signifie également une empreinte environnementale réduite.

L’amélioration de la prise en charge des patients passe aussi par du meilleur matériel médical. Au CHU Amiens-Picardie, le projet “Endodis” avait été mis de côté pendant la pandémie pour gérer l’afflux de personnes atteintes du Covid-19. Celui-ci prévoyait l’acquisition d’un système d’imagerie afin de traiter le plus efficacement possible les urgences liées aux accidents vasculaires cérébraux (AVC). Pour rattraper le temps perdu, le projet a été relancé avec l’aide du FEDER, qui a couvert à 100 % dans le cadre de React-EU les 1,35 millions d’euros qu’il a requis.

Electronique : des fonds européens pour relocaliser

Le secteur de l’électronique a été durement frappé par la pandémie de Covid-19. Située à Bury dans l’Oise, CDVI Electronics est une société spécialisée dans la production de cartes électroniques. L’entreprise fabrique aussi les produits finis pour le groupe CDVI, détenteur de la plus large gamme au monde de systèmes de contrôle d’accès sécurisé et de verrouillage.

Si 25 000 cartes électroniques sont fabriquées chaque année par CDVI Electronics, la société a subi de plein fouet les difficultés d’approvisionnement liées à la crise économique du Covid-19 sur les marchés asiatiques, où elle se procure une partie importante de ses pièces. Délais allongés, prix en hausse… Cette nouvelle donne a menacé la compétitivité de l’entreprise, qui a vu sa production reculer de 10 % en 2020.

Pour y remédier, CDVI Electronics a misé sur la relocalisation. Un projet nécessitant plus d’un million d’euros, dont la moitié fournie par le FEDER pour React-EU, a ainsi été mis sur pied. Lancée en septembre dernier et devant s’achever en décembre, l’opération a pour but de permettre l’acquisition d’une nouvelle ligne de fabrication de cartes électroniques en remplacement d’une autre vieille de 20 ans. De même que des bancs de test pour créer de nouveaux produits, ainsi que d’une salle grise, qui servira à assembler des composants sensibles.

A moyen terme, le projet devrait multiplier la capacité de production de l’entreprise par cinq. Celle-ci réduira donc fortement sa dépendance vis-à-vis des fournisseurs extra-européens. En parallèle, CDVI Electronics maîtrisera mieux ses prix et délais d’approvisionnement. Sept employés devraient par ailleurs venir rejoindre les 42 actuellement présents au sein de la société. Et son bilan carbone s’en trouvera considérablement diminué grâce au recul des importations.

Ameublement : être au rendez-vous de la transition écologique

Etablie dans le Nord, Duriez Agencement est une entreprise qui produit du mobilier sur-mesure et haut-de-gamme. La société s’est dotée de nouveaux locaux, livrés mi-2021. Et elle a choisi d’accompagner ce changement de domicile d’une activité plus vertueuse sur le plan climatique. Pour y parvenir, elle a notamment opté pour une chaudière biomasse. Un projet chiffré à 870 000 euros, dont 200 000 euros ont été apportés par le FEDER pour financer ce projet au titre de React-EU.

La chaudière biomasse a permis à Duriez Agencement de se passer totalement du gaz pour chauffer ses ateliers de fabrication et s’alimenter en eau chaude sanitaire. Dans le même temps, l’entreprise peut désormais valoriser ses 350 tonnes de déchets de bois provenant de sa production, autrement vouées à l’enfouissement.

Avec cette réalisation au cours du second semestre 2021, l’entreprise a eu le nez creux. Etant donné la montée en flèche des prix du gaz après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la démarche réduit significativement ses coûts en matière d’énergie. Tout en limitant fortement son empreinte carbone.

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