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Comment les Régions profitent-elles du plan de relance européen ?

Face à la pandémie de Covid-19, l’Union européenne a engagé des sommes importantes pour relancer l’économie. Autant d’argent à destination des entreprises ou encore des hôpitaux. Exemples dans le Grand-Est, en Bourgogne-Franche-Comté, en Occitanie et en Guadeloupe.

A Besançon, la société Archeon a bénéficié de financements européens
A Besançon, la société Archeon a bénéficié de financements européens - Crédits : SerrNovik / iStock

Les négociations auront été ardues entre les chefs d’Etat et de gouvernements européens au mois de juillet 2020. Alors que l’Europe vient d’être frappée par le Covid-19 une première fois, les Vingt-Sept croisent le fer à propos du futur budget de l’UE. Reste un chiffre : 750 milliards d’euros, le montant du plan de relance baptisé “Next Generation EU”, finalement adopté au milieu de l’été (en complément du budget pluriannuel de 1100 milliards d’euros). Depuis, les premiers fonds ont été versés aux Etats membres – mi-juillet dernier pour la France – et alimentent les plans de relance nationaux. Tour d’horizon de projets soutenus dans les régions françaises.

En Bourgogne-Franche-Comté, financer l’innovation médicale

Spécialisée en technologies médicales, la société Archeon est née d’une rencontre. Ses deux fondateurs se rapprochent à Besançon : Alban de Luca travaille sur les équipements médicaux au service des urgences et Pierre-Edouard Saillard a une formation d’ingénieur. Leur aventure commune commence en 2018, ils lancent alors leur premier produit : un dispositif d’aide à la ventilation manuelle pour secourir les victimes d’arrêt cardiaque, baptisé “EOLife”. Mais toujours soucieux d’innover, ils parient rapidement sur l’intelligence artificielle et y voient un grand intérêt pour améliorer la prise en charge des patients.

Aujourd’hui, leur nouveau projet vise à simplifier l’utilisation des ventilateurs dans les services de réanimation des hôpitaux. Dénommé “Pulmon’Air”, cet instrument innovant permettrait d’assurer une ventilation autonome exigeant moins de surveillance. Un enjeu majeur rappelé pendant la pandémie de Covid-19, alors que les hôpitaux manquent parfois de bras : “les équipements actuels nécessitent des praticiens formés et qui ont de l’expérience”, nous explique Pierre-Edouard Saillard. L’utilisation d’un ventilateur basé sur l’intelligence artificielle aurait l’avantage de mieux guider le personnel soignant et de l’alerter plus rapidement en cas d’urgence.

Le fondateur d’Archeon va jusqu’à comparer leur projet à une “voiture autonome”. “Au départ, vous avez les phares qui s’allument tout seuls. Ensuite, la voiture peut freiner. Et à la fin, elle se conduit elle-même.” Il s’agit donc de développer des algorithmes afin de ventiler les personnes selon leurs besoins.

Depuis l’été 2021, 8 personnes travaillent sur ce prototype. Des ingénieurs en mécanique, en électronique et logiciel qui coopèrent avec des médecins réanimateurs et urgentistes pour que le produit final soit le plus adapté aux réalités de l’hôpital. Le prototype est financé à hauteur de 1,7 million d’euros par l’Union européenne, soit 80 % du montant total du projet. Plus largement, la Bourgogne-Franche-Comté touchera 116 millions d’euros du plan de relance de l’UE, au titre du Fonds de développement régional (FEDER) et du Fonds social européen (FSE).

Un nouvel IRM en Guadeloupe

C’est de façon plus directe que les hôpitaux sont bénéficiaires des fonds européens en Guadeloupe. Plus précisément, le Centre hospitalier de la Basse-Terre (CHBT), au sud de l’archipel, a pu recevoir une imagerie par résonance magnétique, plus connue sous le sigle “IRM”.

Un moyen supplémentaire, non seulement pour améliorer l’offre de diagnostic médical, mais aussi pour réduire les délais entre les rendez-vous. Car le besoin est bien réel : l’établissement dispose de plus de 232 lits ou places et dessert un bassin de population d’environ 100 000 habitants dans un territoire, au sud de la Guadeloupe, où seul un hôpital privé détenait auparavant un équipement IRM.

Ce projet s’inscrit dans un plan plus large destiné à équiper l’archipel d’une imagerie médicale plus performante. 5 scanners ont ainsi été octroyés à différents établissements.

Le FEDER a financé l’IRM de ce centre hospitalier à 100%, à hauteur de 2,4 millions d’euros. Dans le cadre de React-EU, la Guadeloupe a reçu une enveloppe supplémentaire de 134 millions d’euros en 2021. L’essentiel des financements sont à destination des infrastructures et concernent des projets comme la reconstruction aux normes parasismiques des écoles.

Un plan santé tous azimuts dans le Grand-Est

Dans le Grand-Est, la Région s’est également penchée sur le système de santé, en lançant un vaste plan de 55 millions d’euros pour soutenir l’équipement des hôpitaux. Le 15 octobre dernier, la collectivité a donné son aval à 7 premiers projets. Cet ensemble comprend du matériel médical, l’augmentation de la capacité d’accueil des malades ou encore l’aménagement des structures d’accueil des publics en difficulté. De nombreux établissements sont concernés, tels que le centre hospitalier de Colmar, ainsi que le groupe hospitalier de Mulhouse. A Saint-Dié des Vosges, l’hôpital a ainsi reçu 3 millions d’euros afin de réunir les étudiants infirmiers et les aides-soignants sur un seul site.

Au total, le Grand-Est bénéficie d’une dotation européenne de 188 millions d’euros. Une enveloppe bienvenue, dans une région qui a été particulièrement touchée par la première vague de Covid-19.

En Occitanie, soutenir les entrepreneurs

Avant la pandémie de Covid-19, les petites et moyennes entreprises d’Occitanie pouvaient déjà bénéficier du programme “Foster” pour les aider à se financer. L’instrument comprend un accès plus facile à une garantie d’emprunt bancaire, un prêt à taux 0 pour les entreprises en phase de lancement ou encore une entrée au capital pour soutenir les TPE et les PME qui pourraient connaître une forte croissance à l’avenir. Mais avec le plan de relance européen, l’enveloppe initiale a été rallongée pour financer la reprise de l’activité sur le territoire.

La Garantie Relance permet ainsi aux entrepreneurs occitans d’accéder à des prêts bancaires. Elle concerne les PME et TPE, hors entreprises agricoles et forestières. La Région Occitanie y consacre 25 millions d’euros pour 1 200 entreprises. Plus généralement, l’enveloppe de l’Occitanie via React-EU s’élève à 159 millions d’euros.

L'Europe en région
Article cofinancé par l'UE, en partenariat avec l'ANCT

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