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Avec l’aide de l’Europe, les régions investissent dans l’insertion professionnelle pour tous

Les programmes de financement de l’Union européenne soutiennent des dispositifs qui cherchent à améliorer l’insertion professionnelle des Européens. Handicap, culture, service militaire ou parrainage : Toute l’Europe vous fait découvrir quatre projets dans les régions françaises.

Insertion professionnelle
Crédits : AzmanL / iStock

A l’occasion du sommet social de Porto qui s’est tenu les 7 et 8 mai derniers, les Etats membres de l’Union européenne ainsi que les partenaires sociaux ont validé le plan d’action de la Commission européenne pour la mise en œuvre du Socle européen des droits sociaux. Un texte qui fixe les ambitions sociales de l’Europe à horizon 2030, pour atteindre notamment un taux d’emploi de 78 % pour les 20-64 ans ainsi que le chiffre de 60 % des adultes européens accédant chaque année à une formation (contre 37 % en 2016).

L’Union européenne finance déjà des projets dont l’ambition repose sur une meilleure insertion professionnelle des jeunes et des personnes éloignées de l’emploi. Focus sur quatre dispositifs en Guyane, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine et Hauts-de-France.

En Pays de la Loire, travailler à l’acceptation du handicap

C’est dans le département de Loire-Atlantique que le Girpeh (Groupement Interprofessionnel Régional de Promotion de l’Emploi et du Handicap) a mis en place en 2016 le parcours professionnel jeune travailleur handicapé (PPJTH). Créée dès 1983 dans les Pays de la Loire, l’association accompagne ainsi les 16-29 ans en situation de handicap, afin de construire avec eux un projet d’avenir, en lien avec les contraintes qu’ils rencontrent. “Nous avons une vision professionnelle du handicap, en nous demandant toujours quelle solution trouver pour chaque problème”, expliquent Elodie Goueth et Nadège Maurice, chargées de projet au service jeunes du Girpeh. “L’acceptation du handicap est un aspect important de notre travail”, poursuivent-elles. Pour ce public, les difficultés peuvent en effet s’accumuler : certains bénéficiaires n’ont pas encore de diagnostic médical ou connaissent des problèmes familiaux. Il s’agit donc de cultiver “l’autonomie mais aussi l’image et la confiance en soi” des personnes accompagnées.

Ce sont Pôle emploi, la Mission locale ou Cap emploi qui dirigent les jeunes vers ce dispositif. Pendant la période de soutien qui peut durer jusqu’à 6 mois, les accompagnants restent d’ailleurs en contact régulier avec l’organisme qui a prescrit la formation. Le Girpeh travaille également avec de nombreux partenaires, comme des professionnels de santé ou des éducateurs spécialisés. Cette dynamique permet non seulement d’avoir une vision globale mais aussi de “construire un accompagnement complet”, selon Elodie Goueth et Nadège Maurice. Un jeune homme atteint de troubles psychiques a ainsi pu trouver un maître d’apprentissage après un CAP d’électricien. Il a également été accompagné pour passer le permis de conduire. Comme lui, environ une centaine de personnes bénéficient chaque année de ce dispositif financé en partie par le Fonds social européen (FSE).

En Nouvelle-Aquitaine, découvrir les métiers de la culture

Toujours près de la côte Atlantique, le collectif bordelais Bruit du frigo cherche entre autres à promouvoir un “urbanisme stimulant, qui lutte contre l’appauvrissement de l’espace public et le repli sur soi”. Fondé en 1997, hors “du modèle traditionnel des agences d’architecture”, Bruit du frigo rassemble des architectes, artistes, constructeurs, médiateurs et urbanistes. En partenariat avec le LABA, une agence spécialisée dans les financements européens dans le secteur des industries créatives, l’association girondine a mis en place depuis janvier les Parcours pluriels, un dispositif adressé aux jeunes Aquitains de 16 à 30 ans qui ne sont ni en emploi, ni en formation et qui souhaitent découvrir ou approfondir leurs connaissances des métiers de la culture.

Chaque projet démarre par un entretien personnalisé avec le bénéficiaire pour dresser le bilan de son parcours et de ses aspirations. L’initiation se poursuit avec des rencontres de professionnels de ses secteurs d’intérêts, comme la médiation culturelle, couplée à une expérience en immersion.

Trois parcours au choix permettent ainsi de s’impliquer dans des actions développées par Bruit du frigo. L’un d’entre eux associe par exemple les jeunes à l’artiste espagnole Susana Velasco afin d’expérimenter le processus de création collective d’une œuvre. De quoi confirmer, ou non, la vocation des Aquitains qui prennent part à ces activités.

Le dispositif est soutenu à hauteur de 120 000 euros par l’Union européenne, via le Fonds social européen.

En Guyane, les militaires accompagnent des jeunes

De l’autre côté de l’Atlantique, en Guyane, des jeunes de 18 à 25 ans éloignés de l’emploi bénéficient de formations durant en moyenne trois ans et apprennent différents métiers avec le service militaire adapté (SMA). Deux sites sont concernés : à Cayenne et à Saint-Jean du Maroni, près de la frontière avec le Suriname. Une double implantation qui permet de toucher les principaux bassins d’emploi du territoire guyanais. Créé en 2008, le dispositif est porté par le régiment du service militaire adapté (RSMA) et bénéficie du soutien du Fonds social européen.

Avec 20 filières au total, les formations proposées sont variées et cherchent à répondre aux besoins de la Guyane. Le site proche du fleuve Maroni accueille ainsi des parcours pour devenir horticulteur, maçon ou encore carreleur. A Cayenne, il est possible d’y apprendre les métiers de la petite enfance ou du transport et de la logistique. Le service militaire adapté s’appuie notamment sur “la globalité du projet éducatif : l’action du SMA porte dans les domaines du savoir, du savoir-être et du savoir-faire”, précise le site internet du RSMA. L’opération compte actuellement plus de 800 participants et a été renouvelée pour la période 2019-2021.

Dans les Hauts-de-France, la solution du parrainage

Au nord de l’Hexagone, dans les Hauts-de-France, Tous Parrains propose à des professionnels de devenir parrain ou marraine et d’aider des personnes en recherche d’emploi à trouver un travail. Créée en 2001 à Boulogne-sur-Mer, l’association cherche à entretenir les liens intergénérationnels et à faire profiter les demandeurs d’emplois de l’expérience acquise par leurs coachs provisoires. Les valeurs d’entraide et de convivialité sur lesquelles s’est fondée Tous Parrains sont toujours aussi solides, comme l’évoque le site Internet de l’association : “La professionnalisation du parrainage se poursuit aujourd’hui dans le même esprit : l’accueil des nouveaux parrains, les cafés filleuls, les tables rondes sont des lieux de partage d’informations, des moments d’échanges, des rencontres conviviales”.

Dans un premier temps, les filleuls sont reçus par un conseiller en insertion professionnelle : c’est lui qui va suivre le parrainage. Le rôle de la marraine ou du parrain est ensuite d’accompagner le filleul dans ses démarches, avec une durée de suivi d’environ 6 mois qui peut être renouvelée. En parallèle, l’association développe de nombreuses activités, comme des ateliers sur les stéréotypes et des moments d’information sur l’accès aux droits.

L'Europe en région
Article cofinancé par l'UE, en partenariat avec l'ANCT

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