Touteleurope.eu est le site pédagogique de référence sur les questions européennes : Qui sommes-nous ?

Ce que l'Europe fait pour moi

Allier naturel et local : ces initiatives qui favorisent le développement durable en Guadeloupe

Le développement d’une économie durable, locale et valorisant le territoire est une aspiration que l’Union européenne prône à travers sa politique régionale. Dans l’archipel guadeloupéen, trois entreprises ont pu bénéficier de cet appui. Avec l’objectif de rendre la planète plus vertueuse.

 Sur Grande Terre, la partie Est de l'île principale formant l'archipel guadeloupéen, la Pêcherie des îles a pu s'agrandir grâce aux financements européens. - Crédits : 1373303382/ iStock
Sur Grande-Terre, la partie Est de l’île principale formant l’archipel guadeloupéen, la Pêcherie des îles a pu s’agrandir grâce aux financements européens. - Crédits : 1373303382/ iStock

Des contenants 100 % végétal à Lamentin 

Innovation et développement durable sont les maîtres-mots de l’entreprise “Bio With You”. Établie dans la commune de Lamantin à l’ouest de l’archipel guadeloupéen, la société développe des contenants 100 % végétal à destination des consommateurs, mais aussi des entreprises. Il s’agit du premier industriel en plasturgie à proposer dans les Caraïbes, et en particulier dans la région, des contenants et bouteilles en bioplastiques biodégradables et compostables.

L’innovation réside dans l’utilisation de nouvelles matières uniques, dont la bagasse. Ce résidu fibreux collecté après le broyage de la canne à sucre possède en réalité de multiples atouts : résistante à de hautes températures et aux graisses, compostable, étanche mais aussi adaptée à l’usage alimentaire… De quoi en faire la matière première parfaite. D’autant plus que l’exploitation de la canne à sucre est la deuxième activité agricole de la région. Des centaines de milliers de tonnes en sont broyées chaque année, laissant derrière des tonnes de bagasse inutilisées. Développé à l’origine par l’ingénieur français Nicolas Moufflet, le processus consiste à transformer la bagasse en granulés, qui à leur tour permettent de réaliser flacons et bouteilles.

Le projet s’inscrit dans une démarche durable complète. Les bouteilles ne contiennent aucun pétrole qui peut être néfaste pour les écosystèmes, la faune et la flore lorsque les déchets se décomposent en microparticules de plastiques. Ici, la bouteille se décomposera de façon saine lorsqu’elle arrive en fin de vie (90 % en 6 mois). Avec ce processus, “on peut concevoir un développement agricole et en même temps une préversion de nos milieux naturels”, résume Maire-Luce Penchard, vice-présidente de la Région Guadeloupe présente lors de l’inauguration le 3 mars dernier.

C’est aussi permettre à d’autres producteurs guadeloupéens de conditionner leurs produits de manière écoresponsable. Ainsi, le projet a mis sur pied un bâtiment industriel moderne et fonctionnel pour la fabrication des bouteilles. D’une superficie de 750 m², il est composé d’une unité de stockage et de production et d’une chaine de fabrication automatisée. La somme déboursée pour ces investissement atteint 2,4 millions d’euros, dont 50 % sont pris en charge par le Fonds européen de développement régional (FEDER).

Retrouver l’essentiel et changer les codes de l’industrie cosmétique locale 

Faire d’un atout personnel une entreprise écoresponsable et respectueuse de notre santé ? Voilà le pari que s’est lancé Sandra Albertolli en créant sa propre marque de produits cosmétiques “La Source Cosmetics” en 2019, alors qu’elle produisait jusqu’alors uniquement pour ses proches. 

Une volonté forte entoure le projet : celle de changer les codes de l’industrie cosmétique actuelle, centrés autour des produits chimiques. Ainsi, la marque revient “à la source, à l’essentiel”, peut-on lire sur son site, avec des produits conçus entièrement en Guadeloupe et centrés autour d’un ingrédient phare : la vanille de l’île. Adieu sulfate, parfum de synthèse, silicone et autres composants artificiels ! 

Shampoing solide, démaquillant, crème hydratante… la gamme contient actuellement 9 produits “haut-de-gamme” 100 % naturels. La vanille, élément incontournable, est achetée à Vanigwa, un producteur médaillé d’or au concours agricole SIA en 2020. Depuis 2 ans, l’entreprise produit aussi sa matière première locale et certifiée issue de l’agriculture biologique avec l’ouverture d’une culture de vanille de 5 hectares en forêt domaniale à Sainte-Rose.

Outre la composition des produits, la créatrice de la marque artisanale place une attention toute particulière à l’ensemble de la chaîne de production, en passant de la transformation au stockage, mais aussi aux contenants, fournisseurs ou étiquettes. Toutes ces étapes sont placées sous le signe du réutilisable, du 100 % recyclable et du local. C’est dans cette optique qu’elle a souhaité se doter d’un laboratoire de fabrication écoresponsable en sollicitant une aide financière de l’Union européenne. Dans la continuité des valeurs de la marque, le lieu de fabrication est totalement autonome en énergie solaire, mais aussi en eau.

Sur les 37 000 euros nécessaires à la construction du laboratoire, “La Source Cosmetics” a reçu une aide de 26 500 euros dans le cadre du programme LEADER, qui finance des actions en faveur du développement rural. Véritable succès, la marque a d’ailleurs été récompensée en recevant le “Prix LEADER pour l’innovation et l’expérimentation en milieu rural”, le 14 novembre dernier. Une récompense décernée parmi 150 autres initiatives.

Revaloriser la restauration locale à Saint-François

Installée au sud-est de l’archipel depuis 2012, le succès de la Pêcherie des îles à Saint-François ne se dément pas. Burger de poisson sans produits ajoutés, produits frais, locaux et entièrement traités sur place ont notamment fait son succès. Après dix ans d’activité, l’entreprise de mareyage et de transformation des produits de la pêche locale a souhaité s’agrandir, pour pouvoir répondre à une demande importante à laquelle elle ne pouvait plus faire face, faute de stockage.

Deux ateliers de transformation et de stockage sont donc venus renforcer l’entreprise, ainsi que la création d’un restaurant et d’un snack mettant la pêche au cœur des assiettes. Autre investissement : ceux en faveur de chambres froides, d’un atelier cuisine et d’un espace de vente.

Cet agrandissement répond à trois objectifs que sont la valorisation des produits peu consommés, l’augmentation de la valeur ajoutée de ces espèces, mais aussi la garantie pour les producteurs d’avoir une structure contribuant à assurer la pérennité de leur activité.

Les fonds européens distribués par la Région Guadeloupe couvrent plus de 30 % du projet, soit près de 260 000 euros sur un total de 770 000 euros.

Quitter la version mobile