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“Womanpower” au sommet !

Diana Wallis, Eurodéputée de la région du Yorkshire & du Humber au Royaume Uni depuis 1999 et membre du Parti Libéral, explique pour Touteleurope.fr la campagne qu’elle mène pour une meilleure représentation des femmes dans les hauts postes européens, aux côtés d’autres représentantes féminines.

Pourquoi vous engagez vous en faveur de candidatures féminines pour les nouveaux postes de Président(e) et Haut(e) représentant(e)?

Nous sommes engagés en faveur des candidatures féminines depuis des années et évidemment d’autant plus depuis les élections de juin et la ratification du traité de Lisbonne. Et étant donnée l’imminence des nominations, on y revient évidemment encore plus depuis la semaine dernière. Nous avons donné une grande conférence de presse hier pour expliquer l’importance qu’il y avait à garantir la parité dans les nominations.

Aujourd’hui, des Eurodéputées de nombreux pays ont défilé entre les bâtiments du Parlement et du Conseil, habillées en costume cravates et CV en mains, pour démontrer que les femmes étaient aussi qualifiées pour ces postes et qu’il était nécessaire d’établir un processus de nomination transparent et non discriminatoire.

Diana Wallis, Eurodéputée : “Ce processus de nomination sent la vielle Europe, celle où les hommes décident pour nous, à part dans des arrières salles enfumées”

Dans votre lettre au Financial Times, vous évoquez Catherine Ashton comme candidate potentielle pour le poste de Haut représentant. Pensez vous que Gordon Brown voudrait la nommer ?


Catherine Ashton a travaillé dur en tant que membre de la Commission actuelle et je pense qu’elle mérite d’être renommée. Selon moi, il est trop tard pour que le Royaume Uni change de position vis à vis de Tony Blair mais je pense que si Catherine Ashton est renommée à la Commission, elle a toutes les chances de devenir Haute Représentante.


Pensez vous qu’il y aura un vote de censure des eurodéputés s’il y a moins de femmes commissaires nommées dans cette commission que dans la dernière ? Les Eurodéputés masculins soutiennent ils cette campagne ?


La crainte de voir moins de huit femmes commissaires et qu’aucune ne soit désignée pour les hauts postes est de plus en plus grande. Beaucoup de femmes députées seront tentées de refuser la commission pour cette raison. Cela n’aboutira sûrement pas, mais symboliquement, cela serait un bien mauvais départ pour la nouvelle équipe de Barroso. Nous ne souhaitons pas initier ce genre de tension entre les institutions mais nous devons montrer notre désaccord sur la façon de procéder. Je pense que beaucoup de nos collègues masculins nous soutiendront également, car cette façon de faire sent la vielle Europe, celle où les hommes décident pour nous à part dans des arrières salles enfumées. Ce n’est pas ce genre d’ère que le Traité de Lisbonne devait ouvrir.


Quel est votre candidat(e) favori(te) pour la Présidence du Conseil ?

Mary Robinson aurait été ma candidate favorite pour la présidence du Conseil européen, mais malheureusement elle a choisi de ne pas se porter candidate.


Etes-vous en faveur de quota féminin pour les hauts postes européens ?

Je n’aime pas les quotas. Je suis une libérale. Je pense que les femmes peuvent réussir parce qu’elles le méritent et qu’elles sont compétentes. Cependant, dans certains cas spécifiques, notamment pour enclencher un processus, la discrimination positive peut être nécessaire. Mais je le répète, cela doit rester, de mon point de vue, sur une base purement exceptionnelle.



Quel est votre avis sur le processus de sélection des postes de Président et Haut Représentant ?

Nous devons parvenir à avoir moins l’impression que les gens en discutent entre eux, en cercle fermé. Nous avons assisté à des semaines de spéculations avec des noms sortis du chapeau un jour pour être mieux critiqué et abandonné le lendemain. On entend beaucoup de noms sans savoir lesquels sont vraiment candidats. Ce n’est pas un beau spectacle.

Il pourrait exister un système, où chaque pays présenterait des candidats qui pourraient expliquer pourquoi ils veulent ce poste, quelle en est leur vision et quelles sont leurs qualifications pour l’occuper.

Si c’était un poste comme un autre dans un Etat Membre, la législation anti-discrimination s’appliquerait sans problème !

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