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[Vidéo] Parlement européen : quelles conséquences au lendemain du référendum sur le Brexit ?

Depuis plusieurs mois, une majorité de parlementaires européens craignait cette issue. Le 23 juin dernier, après un long suspense, le camp du Brexit a finalement remporté le référendum sur la sortie du pays de l’Union européenne. Au lendemain de ce tremblement de terre, l’Europe doit retrousser ses manches, faire face à une situation totalement inédite et répondre à de nombreuses interrogations. Comment cette sortie va-t-elle s’organiser sur le plan institutionnel ? Quel impact économique et quelles conséquences pour l’Union européenne ? Pour la France ? A quoi ressembleront les futures relations entre l’UE et le Royaume-Uni ? Pour en parler à l’occasion de cette première session plénière post-Brexit, Toute l’Europe a interrogé Sylvie Goulard (ADLE) et Evelyne Gebhardt (S&D).

Brexit : quelle ambiance au Parlement européen ?

Les conséquences du Brexit auront occupé une grande partie des débats à l’occasion de la première session plénière post référendum. Dix jours après le résultat en faveur du Brexit et une semaine après le Conseil européen qui s’en est suivi, les présidents du Parlement européen, de la Commission européenne et du Conseil européen sont intervenus en session plénière et ont affiché leur fermeté. “Nous ne pouvons pas forcer le Royaume-Uni à prendre cette décision de quitter l’UE, nous agirons toujours dans l’intérêt de l’UE (…) mais c’est à lui qu’il revient de lancer cette procédure de sortie de l’UE” , a déclaré Donald Tusk. Les eurodéputés ont tour à tour analysé cette campagne. Pour Sylvie Goulard, qui constate l’ambiance désormais morose au Parlement, “il y a eu de la désinformation à un degré que l’on a rarement vu dans nos démocraties, ce qui pose un vrai problème de démocratie et de respects des citoyens à qui l’on pose des questions difficiles” . Un avis partagé par Evelyne Gebhardt, pour qui le respect des points de vue différents n’était plus visible pendant la campagne sur le référendum. “Nous devons nous poser des questions, comment gérer à l’avenir les discussions européennes dans l’Europe” , explique-t-elle.

Brexit : quels changements au Parlement européen ?

Quel sort faut-il réserver au députées européens britanniques ? C’est l’une des principales questions juridiques post-Brexit au Parlement européen. Tant que la procédure de sortie n’est pas achevée, les députés européens britanniques continuent en principe de siéger au Parlement européen. Une situation contestée par nombre de leurs collègues des autres pays.

Pour Sylvie Goulard, membre de la Commission des affaires économiques et monétaires, “même si strictement sur le plan juridique, ce n’est pas nécessaire, j’ose espérer que nos collègues britanniques auront la décence de ne pas voter” , tous bords confondus. “Il est difficile de continuer à les impliquer sur des décisions qui ne s’appliqueront pas dans leur pays” .

Brexit : quelle contribution de la France et de l’Allemagne au budget de l’UE ?

La réponse d’Evelyne Gebhardt

La réponse de Sylvie Goulard

L’Union européenne dispose d’un budget fixé pour des périodes de sept ans et est constitué de la contribution des Etats membres, de la TVA et des droits de douane. Depuis 1984, le Royaume-Uni bénéficie d’un “rabais” qui lui permet de réduire sa contribution au budget européen.

Avec la perspective d’un Brexit, la question se pose de savoir quel sera l’impact d’une sortie de l’UE du Royaume-Uni sur le budget européen.

Sylvie Goulard rappelle que pour l’instant tant que le pays est toujours dans l’UE, rien ne change. Pour l’eurodéputée, il aurait davantage fallu s’interroger sur la compensation de ce rabais par d’autres pays : “Est-il normal que la France paie 1,6 milliard par an pour un pays qui veut sortir de l’UE ?” .

Un budget européen que regretteront les Britanniques, estime Evelyne Gebhardt. Sans lui, “les citoyens britanniques seront démunis” , met en garde l’eurodéputée allemande.

Brexit : quel modèle pour les relations UE/Royaume-Uni ?

La réponse de Sylvie Goulard

La réponse d’Evelyne Gebhardt

“Que ce soit avec le système d’accords bilatéraux de la Suisse ou que ce soit le système norvégien, si vous gardez l’accès au marché intérieur, vous devez accorder la liberté de circulation, la Norvège contribue au budget européen” , rappelle Sylvie Goulard.

Un thème sur lequel la campagne du Leave s’est largement appuyée tout en trompant ses électeurs, estime la députée européenne. Dans les deux cas, la Grande-Bretagne serait obligée d’accepter des règles auxquelles elle ne participerait pas, cela signifierait moins de pouvoir pour le pays sortant avec les mêmes obligations à respecter.

Brexit : vers une Union européenne réduite au marché ?

Membre de la Commission du marché intérieur et de la protections des consommateurs, Evelyne Gebhardt explique : “En aucun cas nous ne pouvons accepter de réduire l’Union européenne à celui du marché” . “Nous n’allons pas mettre en place des conditions particulières pour le pays fasse partie du marché intérieur sans appliquer toutes les lois qui en découlent” .

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