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Un 11 novembre aux couleurs de l’amitié franco-allemande

La semaine aura été chargée en événements exceptionnels. Après l’hommage de la France lundi soir à l’Allemagne à travers un spectacle parisien commémorant la chute du Mur, c’était au tour d’Angela Merkel, hier, de faire un geste inattendu en faveur de l’amitié franco-allemande. La chancelière était en effet présente à Paris pour les commémorations du 11 novembre. Une grande première dans l’histoire des deux pays. Et un symbole qui semble présager d’un rapprochement entre les deux “grands” Européens, comme le laisse à penser les déclarations de Nicolas Sarkozy.

Une grande première dans les relations franco-allemandes

Collector

La Monnaie de Paris fête a créé “une pièce exceptionnelle et unique à l’occasion de la venue à Paris de Madame Angela Merkel pour les cérémonies de l’Armistice et deux jours après le déplacement à Berlin de Monsieur Nicolas Sarkozy pour célébrer le vingtième anniversaire de la chute du Mur” . Il s’agit d’une pièce de monnaie de collection de 5 onces en argent pur.

La face représente la déesse Europa et symbolise la construction européenne et l’amitié des peuples européens.



Le revers célèbre le vingtième anniversaire de la chute du Mur de Berlin, par un dessin évocateur et poétique où le mur se transforme en colombes de la paix devant la porte de Brandebourg.



Le cours légal de cette pièce unique est de 500 €. Son millésime est 2009, année qui marque également le dixième anniversaire de l’Union économique et monétaire. Sur la tranche figure l’inscription “Nicolas Sarkozy à Angela Merkel, 9-11 novembre 2009, Berlin-Paris” .” Cette pièce de collection a été offerte par le chef de l’Etat à la chancelière.

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sur une même photo, ce n’est pas rare. Ce qui l’est plus, c’est de voir Angela Merkel et Nicolas Sarkozy se recueillir en commun sur la tombe du soldat inconnu, sous l’Arc de Triomphe, à Paris, à l’occasion du 11 novembre.

C’est en effet la première fois qu’un chef du gouvernement allemand participe aux côtés d’un président français à la commémoration de l’armistice de la guerre de 1914-1918.

On se souvient bien entendu du recueillement de François Mitterrand et Helmut Kohl, main dans la main, à l’ossuaire de Douaumont (Meuse), bâti en hommage aux morts de la bataille de Verdun, le 22 septembre 1984.

Il y avait également eu une photo à l’époque. Elle était devenue le symbole de la réconciliation franco-allemande.

Mais Nicolas Sarkozy a voulu aller plus loin. En invitant la chancelière allemande à participer à cette commémoration, au caractère profondément national, c’est un signal fort qu’il envoie à son voisin d’Outre-Rhin.

On a même entendu parler d’une “journée de l’amitié franco-allemande” qui remplacerait définitivement l’armistice. Mais il semble finalement que ce 11 novembre 2009 restera une édition exceptionnelle.

Une invitation, donc, en forme de déclaration d’amitié franco-allemande. Une amitié que le président français a qualifié de “trésor” , émettant le souhait d’une “association de plus en plus étroite” des politiques des deux pays.

La chancelière allemande débordait également de bons sentiments à l’égard de la France lors de son allocution : “la force de la réconciliation a donné corps à une amitié. Quel formidable cadeau ! Le cadeau de l’amitié s’est mué en volonté d’une responsabilité commune. Une responsabilité qui va bien au-delà du destin de nos deux pays” .

Et de lier cette relation privilégiée au destin de l’Europe elle-même : “l’amitié franco-allemande s’est trouvé un but : ce but, c’est l’Europe. Nous autres Européens, nous voici aujourd’hui unis pour notre bonheur.”

Au delà du symbole, quel projet commun ?

Après des débuts qui ont semblé difficiles, les relations entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy semblent désormais au beau fixe. Les deux dirigeants se sont rencontrés à de nombreuses reprises ses derniers mois, notamment en préparation des Conseils européens.

Mais la France et l’Allemagne sont-elles vraiment prêtes à définir un projet commun ?

Ces dernières semaines, les rumeurs de rapprochement franco-allemand allaient bon train. On parlait d’un échange des ministres entre les deux pays. Il aurait été question d’exhumer le traité de l’Elysée, qui rythme depuis 1963 les relations franco-allemandes, pour un petit “ravalement” .

Certains évoquaient encore un rapprochement des politiques économiques et budgétaires des deux pays, d’une volonté de commune de renforcer le rôle de l’Eurogroupe, ou de réfléchir au contenu d’une politique industrielle européenne.

Pourtant ces initiatives, toutes d’origine française, auraient été rejetées par la chancelière allemande.

Pour autant, les deux dirigeants ont démontré à de nombreuses reprises, notamment dans le contexte européen, qu’ils étaient capables de parler d’une seule voix. Ils ont ainsi envoyé une lettre commune, à laquelle s’est rallié le Royaume-Uni, à la présidence suédoise de l’Union en préparation du G20.

Mais les deux pays conservent des intérêts propres, politiques comme économiques. On s’attendait ainsi à ce qu’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy profitent de ce 11 novembre pour annoncer une candidature commune à la présidence du Conseil européen. Il n’en a rien été.

Seule annonce : ils se retrouveront à nouveau en janvier, à l’occasion de l’anniversaire du traité de l’Elysée signé en 1963 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer, et devraient alors présenter un train de mesures visant à doper le couple franco-allemand.

Il faudra donc encore patienter.

Sources

Célébration nationale du 91e anniversaire de l’Armistice de 1918 - Allocution d’Angela Merkel - 11/11/09 - Présidence de la République française

Allocution de M. le Président de la République à l’occasion de la célébration nationale du 91ème anniversaire de l’Armistice de 1918 - 11/11/09 - Présidence de la République française

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