Le Sommet réunira ainsi les chefs d’État et de gouvernement du G20 (19 des économies nationales les plus importantes au monde, plus l’Union européenne), le secrétaire général des Nations Unies, le directeur général du FMI, le président de la Banque mondiale, le président de la Commission européenne et le président du Forum de stabilité financière. Les ministres des finances du G20 se sont auparavant réunis les 8 et 9 novembre à São Paulo.
Une réforme du système financier international
Les discussions des chefs d’Etat et de gouvernements porteront sur :
- l’amélioration de la régulation et de la surveillance financières, à travers l’adoption de décisions concrètes applicables à très court terme. L’Union européenne demandera que le secteur financier soit davantage réglementé, ou pour le moins surveillé, qu’il agisse de manière responsable et transparente et qu’il revoie sa méthode d’évaluation des risques.
- la réforme des institutions financières internationales, en particulier le renforcement des compétences et du rôle du Fonds monétaire international (FMI), que l’Union européenne a appelé de ses voeux lors d’un Conseil européen le 7 novembre.
- l’ordre du jour des prochains sommets en vue d’une réforme profonde de la gouvernance économique et financière mondiale. Soulignant la nécessité d’intervenir rapidement, l’Union européenne devrait exhorter les chefs d’État et de gouvernement à se donner cent jours pour agir et à prévoir une deuxième table ronde peu après l’entrée en fonction de Barack Obama, en janvier prochain.
Une nécessaire prise en compte du développement
Parallèlement, le Commissaire européen au Développement et à l’Aide humanitaire, Louis Michel, a lancé à la veille du sommet un appel pour que le développement ait sa place dans la nouvelle architecture de Bretton Woods II.
“La pauvreté est la crise la plus urgente au monde. Le Sommet de Washington ‘Bretton Woods II’ offre une occasion à ne pas manquer pour que la dimension du développement soit prise en compte dans la nouvelle architecture financière internationale” , a-t-il affirmé.
La déclaration du Conseil européen informel du 7 novembre 2008 mentionne par ailleurs que “[le] Sommet de Washington doit être l’occasion d’intégrer cette réforme du système financier international dans l’ensemble plus vaste des défis du XXIème siècle que nous restons déterminés à relever : la sécurité alimentaire, la lutte contre la pauvreté et le changement climatique, et la promotion du libre échange à travers l’achèvement rapide du cycle de Doha” .
Vers une internationalisation des mesures européennes ?
14/11 : La Commission adopte une proposition de modification de la directive sur la fiscalité de l’épargne.
12/11 : La Commission met en avant une proposition sur les agences de notation de crédit.
29/10 : La Commission prône une approche en trois points : une nouvelle architecture européenne pour les marchés financiers, des mesures pour la création d’emploi et la stimulation de la croissance, une réponse mondiale à la
crise.
15/10 : Les dirigeants de l’UE approuvent un plan d’action concertée, avalisant le plan de sauvetage concerté adopté le 12 octobre par les pays de la zone euro. Le montant des dépôts bancaires garantis par la législation communautaire passe de 20 000 à 100 000 euros. Les règles comptables sont modifiées.
13/10 : Les gouvernements de la zone euro garantissent les prêts interbancaires et prennent des participations dans les banques afin d’injecter davantage de liquidités dans le système. La réaction des marchés est positive, mais leur volatilité subsiste.
12/10 : Au cours d’un Sommet d’urgence de la zone euro, auquel le premier ministre britannique est convié, les dirigeants adoptent un plan d’action concerté destiné à coordonner les mesures nationales.
8/10 : Pour remédier à la pénurie de crédit, des banques centrales d’Europe et d’ailleurs baissent les taux d’intérêt de manière coordonnée.
1/10 : La Commission propose de nouvelles règles visant à améliorer la qualité des capitaux détenus par les banques et à renforcer la surveillance des banques multinationales.
Si, de son côté, l’Union européenne a déjà commencé à renforcer son propre secteur financier, en améliorant la surveillance et en durcissant les contrôles, la mondialisation impose de trouver des solutions globales à la crise économique et financière.
“Nous vivons un moment historique, où les États sont bien plus enclins à réformer non seulement l’architecture financière mondiale, mais aussi l’économie mondiale” , a déclaré le président Barroso lors de la rencontre du 7 novembre.
Parmi de nombreuses mesures destinées à lutter contre la crise en Europe, la Commission européenne vient d’adopter aujourd’hui une proposition de modification de la directive sur la fiscalité de l’épargne, en vue de combler les lacunes existantes et de supprimer l’évasion fiscale.
Au début du mois d’octobre, des banques centrales d’Europe et d’ailleurs ont abaissé leurs taux directeurs afin de remédier à la pénurie de crédit.
Les gouvernements de la zone euro ont ensuite pris des participations dans les banques afin d’injecter davantage de liquidités dans le système, et ont garanti les prêts entre banques afin de relancer les mouvements de capitaux.
Enfin, pour rassurer les citoyens, les dirigeants de l’UE ont fait passer à 100 000 euros le montant des dépôts bancaires garantis par la législation communautaire, ce avant la fin 2009.
La Commission a également modifié les règles comptables de l’UE pour éviter que les banques ne voient la valeur de leurs avoirs s’écrouler soudainement lorsque le marché est particulièrement volatile, comme c’est le cas aujourd’hui.
Des prévisions inquiétantes
Cependant, à elles seules ces mesures européennes ne permettront probablement pas d’enrayer la crise de manière suffisante.
Selon l’Office statistique des Communautés européennes (Eurostat), qui publie aujourd’hui des estimations rapides, le PIB de la zone euro comme celui de l’Europe des 27 ont diminué de 0,2% au cours du troisième trimestre 2008 par rapport au trimestre précédent.
Mais ce sont surtout les dernières prévisions de la Commission pour l’année 2009 qui reflètent l’impact de la crise.
Selon ces études parues le 3 novembre 2008, la croissance de l’UE tomberait à 1,4 % en 2008 (soit la moitié du taux de 2007), 0,2 % en 2009 et 1,1 % en 2010. Le taux de chômage devrait augmenter d’environ un point de pourcentage entre 2008 et 2010. Enfin, à politique constante, les déficits budgétaires devraient augmenter, passant de moins de 1 % du PIB en 2007 à 2,6 % en 2010.
Sources :
Sommet international sur la crise financière - Présidence française de l’Union européenne
Crise financière : aller de l’avant - Commission européenne
L’UE s’attaque à la pénurie de crédit - Commission européenne
La croissance à l’arrêt après la crise financière ? - Commission européenne
La Commission européenne lance un appel au G20 en faveur du Développement - Commission européenne
Refonte du capitalisme - des idées ? - Parlement européen
Estimations rapides pour le troisième trimestre 2008 - Commission européenne
Fiscalité de l’épargne : la Commission européenne propose des modifications pour mettre fin à l’évasion fiscale - Commission européenne
En savoir plus :
La Commission européenne annonce une récession pour 2009 - Touteleurope
Crise financière : la Commission prépare son plan de relance - Touteleurope