Forte de son expérience au sein du Grenelle de l’environnement, Sandrine Bélier revient sur les différences entre “croissance verte” , qu’elle rejette, et “développement écologique” , qu’elle soutient, sur le programme défendu par le rassemblement Europe Ecologie et sur sa vision d’une campagne qui peine à démarrer.
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“Rien n’a changé depuis le Grenelle de l’environnement !”
Le rassemblement se définit lui-même comme une “alliance indépendante entre les différentes sensibilités qui le composent, [qui] entend porter à l’échelle européenne la priorité de l’impératif écologique et social afin d’en tirer toutes les conséquences économiques, sociales et
institutionnelles au niveau des politiques de l’Union européenne.
Pour la tête de liste de la circonscription Est, la crise économique a été le déclencheur de son engagement politique.
Sandrine Bélier explique en effet que, ayant participé aux négociations du Grenelle de l’environnement, elle avait imaginé, avec l’éclatement de l’économie mondiale, “qu’on avait là l’opportunité de mettre en oeuvre les solutions (du Grenelle) pour sortir de la crise. Cela n’a pas été le cas” .
Elle dénonce ainsi les “premières mesures du projet de loi de relance nationale [qui ont été] de relancer les routes et le bétonnage (…) alors qu’on aurait pu avoir un plan de rénovation du bâtiment public pour correspondre aux conclusions du Grenelle de l’environnement, mais également pour contribuer aux économies d’énergie” et donc aux économies en général.
Sandrine Bélier a ainsi décidé de rejoindre le rassemblement Europe Ecologie, qui regroupe “les différentes familles de l’écologie politique” , pour “porter une réponse globale à cette crise (…) et de le faire à l’échelle européenne puisque c’est l’échelle la plus pertinente” .
Une campagne “pour”
La campagne menée par Sandrine Bélier s’inscrit dans le cadre du programme d’Europe Ecologie, intitulé “Contrat écologiste pour l’Europe” , et issu “à la fois du programme adopté par les Verts européens (…) croisé avec les retours des comités locaux. (…) Le programme national est ce croisement entre une vision européenne d’un projet de société et une vision locale de réponses pour maintenant mais qui s’inscrivent dans la durabilité” .
Elle précise que la campagne d’Europe Ecologie est “une campagne ‘pour’ et non ‘contre’ (…), une campagne pour sortir de la crise vers le haut” . L’idée étant de ne pas “sanctionner les vieux modèles” , mais d’apporter “des solutions, des perspectives d’avenir” .
Plus précisément dans l’Est, circonscription où elle se porte candidate, Sandrine Bélier souhaite mettre l’accent sur “la crise de l’emploi, le secteur automobile, qui est particulièrement important dans la région Grand Est” , mais également le problème de l’énergie, notamment nucléaire.
“Le débat sur les européennes se fait sur Internet !”
A six semaines du scrutin, Sandrine Bélier considère “qu’on en parle peu dans les médias papier et télé” , reconnaissant qu’elle trouve cela “surprenant” et même “un peu regrettable” compte tenu des enjeux de cette élection.
Elle précise cependant qu’elle a “remarqué que sur Internet il y a un certain nombre de blogs qui depuis janvier ont porté le débat européen” .
“Il y a quand même un certain nombre de personnes, et notamment les internautes et la jeune génération qui animent le débat depuis plusieurs mois” .
Croissance verte ou développement écologique ?
Sandrine Bélier s’est souvent déclarée défavorable à ce qu’on appelle désormais la “croissance verte” . Mais quelles différences avec le développement écologique qu’elle défend ?
Pour la candidate aux élections européennes, la réponse est claire : “Il ne suffit pas de mettre une couche de peinture verte sur les vieux modèles !” .
Elle considère en effet que “le terme de croissance [renvoie] aux vieux modèles de l’après-guerre (…) et implique l’idée de ‘plus plus plus’, l’idée qu’il faut croître” , alors même “qu’on ne peut pas éternellement croître sur une planète finie !” .
Elle préfère donc, “s’il faut mettre un nom sur les choses” , parler de “développement écologique” , car il signifie “un nouveau modèle” . Sandrine Bélier souhaite en effet que soit développée dans l’avenir “une approche écologique de l’économie et de l’ensemble des politiques publiques” .
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Rassemblement Europe Ecologie
Dossier Elections européennes 2009
Infographie Elections européennes