Cet “ailleurs” , c’est à Bruxelles. Officialisant le délai supplémentaire de deux ans accordé à la France pour réduire son déficit budgétaire à 3% du PIB, la Commission européenne invite les autorités françaises à mettre en œuvre les réformes nécessaires afin de ramener le déficit du pays à 3,6% du PIB dès l’an prochain, puis 2,8% en 2015. Un mal nécessaire pour redynamiser l’activité et la compétitivité françaises. “L’heure des réformes courageuses a sonné” , a déclaré Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques [Le Figaro].
L’exécutif européen présente six recommandations prioritaires : réformes des retraites, du marché du travail, réduction du coût du travail, libéralisation des services, renforcement de la compétitivité des entreprises et simplification de la fiscalité, avec en toile de fond la réduction des dépenses publiques. En matière de retraite, la Commission préconise notamment de relever l’âge minimum de départ requis. Concernant le marché du travail, Olli Rehn insiste sur la réforme de l’assurance chômage, une mesure urgente et nécessaire à son attractivité. La réduction du coût du travail nécessiterait de son côté une diminution des charges sociales pesant sur les entreprises ainsi qu’une diminution du SMIC [Le Monde].
Alors que François Hollande estime que “la Commission européenne n’a pas à dicter ce que [le gouvernement français] a à faire” , le commissaire européen au Marché intérieur, Michel Barnier, a de son côté précisé qu’il ne s’agissait pas d’un “diktat” de Bruxelles mais bien de “recommandations” au micro d’Europe 1 ce matin. “La France est en récession, il y a donc quelque chose qui ne fonctionne pas, ne rien faire c’est le déclin (…) c’est se résigner à être sous-traitant, sous influence des Chinois ou des Américains, c’est pourquoi ce n’est pas une option de ne rien faire” , a-t-il souligné [Latribune.fr].
La Commission européenne donne un peu d’air aux Etats membres
De très nombreux journaux à travers l’Europe reprennent ce matin les recommandations pays par pays livrées hier après-midi par la Commission européenne. La plupart se réjouissent de l’arrêt demandé des “procédures de déficits excessifs ouverts contre plusieurs Etats membres” , dont la Lituanie, l’Italie ou encore la Hongrie [Les Echos]. Challenges affirme que “cinq pays sur vingt” vont sortir de cette procédure. L’Italie a notamment réalisé de nombreuses réformes, et devrait vraisemblablement ramener son déficit public en-dessous des 3% dès cette année (2,9%). Romain Renier, de La Tribune, décrypte de son côté la méthode utilisée par le Premier ministre hongrois Viktor Orban pour “ramener son pays dans les clous” .
“La France, la Pologne, la Slovénie et l’Espagne bénéficieront également de deux années supplémentaires pour ramener leur déficit au plafond de 3%” [Les Echos]. Quant aux Pays-Bas, “la Commission européenne [leur] a donné un délai d’un an pour respecter les objectifs européens” , délai qui sera difficile à tenir selon Mounia Van de Casteele, journaliste à La Tribune. Les conclusions de la Commission ne sont cependant pas les mêmes pour tous les pays. Ainsi, De Standaard fait sa une sur les trois milliards d’économies supplémentaires demandées à la Belgique pour l’année 2014. Le quotidien grec To Ethnos résume à sa manière les recommandations de la Commission, qui montrent “le changement de direction vers moins d’austérité et plus de croissance” .
La Grèce face à une vague de violences racistes
“Je n’avais jamais vu une telle barbarie” , a déploré le médecin Kikitas Kanakis au sujet de l’agression raciste d’un adolescent Afghan par trois individus néonazis à Athènes. Pourtant, l’affaire n’a pas permis à la coalition gouvernementale de soutenir le projet de loi antiraciste mis sur la table par le ministre de la Justice Antonis Roupakiotis. Le Premier ministre s’y était opposé au nom de la liberté d’expression. Faute d’accord, la gauche soumettra prochainement ce projet sous forme de proposition de loi au Parlement. Le défaut de cohésion de la coalition gouvernementale dans la lutte contre la xénophobie suscite toutes les inquiétudes alors que le parti d’extrême-droite Aube Dorée (18 députés) gagne en popularité [La Croix]. Mercredi soir, des centaines de militants d’extrême-droite ont parcouru la capitale à l’occasion de la commémoration de la chute de Constantinople et de l’empire byzantin en 1453. “Sang, honneur, Aube dorée” , “la Grèce appartient aux Grecs” , pouvait-on entendre scander par le cortège [Libération].
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