“Deux ans après la dernière crise alimentaire mondiale, lors de laquelle plusieurs pays en voie de développement ont été le théâtre d’ ‘émeutes de la faim’, le monde assiste à nouvelle flambée des prix agricoles et de matière première. C’est pour prévenir de telles crises, provoquées en partie par la spéculation, que l’Union européenne et le G20 proposeront d’ici l’été 2011 une meilleure régulation des marchés” rappelle Touteleurope. La flambée des prix concerne également toutes les matières premières, d’où la volonté affichée par la présidence française du G20 d’y mettre fin.
Pourtant,“un rapport publié par Bruxelles conteste que la volatilité des prix des matières premières serait liée à la spéculation”[La Tribune] et vient jeter le trouble dans les relations entre Paris et Bruxelles. “Tandis qu’il y a une forte corrélation entre les marchés des dérivés et les prix au comptant, il n’y a aucun élément probant qui atteste d’un lien de causalité entre les marchés des dérivés, la volatilité excessive et la hausse des prix sur le marchés physiques” indique ce rapport controversé, selon le quotidien économique français.
Inacceptable pour la ligne directrice de la présidence française du G20, la présentation de ce rapport devant la Commission, intitulé “Relever les défis sur les marchés des produits de base et des matières premières” [AFP] va être reportée tant les pressions françaises sur Bruxelles ont été fortes. De l’aveu d’un responsable bruxellois “le texte n’est pas mûr, nous devons encore y travailler” . “Nous n’avons aucun doute qu’il y a des liens entre les marchés physiques et les marchés financiers” , a souligné le porte-parole Olivier Bailly ; mais les “nouvelles interactions” entre ces marchés sont “plus complexes” a-t-il nuancé [AFP].
Il était jusqu’alors considéré que la hausse des cours de matières premières était due à un accroissement de la pression de la demande sur ces marchés ou à un poids excessif de certains investissements, voire de la spéculation. Cette idée confortée par la France oblige donc le report du rapport “avant le 1er avril” , de l’aveu de M. Bailly, répondant par-là à l’ironie du Président français qui affirmait que l’étude de la Commission (pour laquelle il contestait la portée scientifique) devait être présentée “un premier avril” [euractiv.fr]. Pour rappel, le président s’appuyait sur les propos du ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, qui avait déclaré le 24 janvier ne pas se reconnaître dans les conclusions du document : “Il est évident qu’à l’origine de la volatilité des prix agricoles, il y a une réalité physique, mais il me paraît évident ou alors on ne vit pas dans le même monde que la Commission, que cette volatilité est accrue par la spéculation financière”[La Tribune].
En guise de réponse, le porte-parole a rétorqué que “plusieurs hypothèses peuvent expliquer la fluctuation des cours agricoles” . “Est-ce en raison de l’accroissement de la pression de la demande ? Est-ce un poids excessif de certains investissements voire de spéculations ?” , s’est questionné le porte-parole. Il a assuré que ces hypothèses n’étaient pas, à l’heure qu’il est, étayées par des “preuves”[Euractiv.fr], mais a souligné que l’exécutif bruxellois faisait en sorte de les trouver.
Quoiqu’il en soit, l’Union européenne “envisage de faire des réserves de matières premières et affrontera tout pays qui restreindrait l’approvisionnement, selon un document stratégique de la Commission européenne” [Euractiv.com]
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