A l’approche du Conseil européen des 18 et 19 juin, la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président de la République français, Nicolas Sarkozy, se sont retrouvés à Paris pour un entretien bilatéral. Revigorés par la victoire de leurs familles politiques respectives aux Européennes, les deux responsables nationaux ont parlé d’une seule et même voix dans de nombreux domaines.
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Un soutien accordé sous certaines conditions à Barroso
C’est un soutien qui a été accordé au président de la Commission européenne, pas un blanc-seing. L’actuel locataire du Berlaymont doit en effet “préciser ses intentions” et faire connaître son programme. Nicolas Sarkozy a mis sur la table des exigences partagées par la chancelière :“protection des Européens” , “meilleure régulation financière” , “forte volonté politique pour l’Europe” . Le président français a ainsi indiqué à l’ancien premier ministre portugais les conditions de l’appui franco-allemand.
Concernant la ratification du traité de Lisbonne, Nicolas Sarkozy a apporté son plein soutien au premier ministre irlandais, Brian Cowen. “On est prêt à aller en Irlande pour soutenir la ratification du traité” , a ainsi déclaré le chef de l’Etat.
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Angela Merkel a été très claire sur ce point : “si le Parlement européen le souhaite, l’élection du président de la Commission pourra se faire en juillet” . Une opposition parlementaire structurée réduirait donc les chances de M. Barroso.
Pour les autres portefeuilles de la Commission, les deux capitales ne sont pas pressées pour désigner leurs “poulains” . Angela Merkel a qualifié de rumeur la candidature de Wolfgang Schäuble, l’actuel ministre fédéral de l’Intérieur. Quant à Nicolas Sarkozy, Michel Barnier est “en tête de liste” des nombreux postulants. Les choix pourraient être arrêtés à l’automne 2009.
L’unité retrouvée du couple franco-allemand
A l’occasion de cette conférence de presse, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont fait preuve d’une réelle unité. Le couple franco-allemand semble avoir retrouvé des couleurs après une période difficile dans les relations bilatérales.
Berlin et Paris se donnent un délai de réflexion de six mois supplémentaires pour faire le point sur les retards de livraison de l’avion d’EADS. Angela Merkel s’est néanmoins voulue rassurante : “nous avons besoin d’un avion de transport militaire” .
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Même volonté commune sur l’environnement. A six mois de la conférence internationale de Copenhague sur le réchauffement climatique, les deux dirigeants ont rappelé leur détermination à avancer sur la question de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les responsables allemand et français ont mis en garde les Etats qui “ne joueraient pas le jeu de Copenhague” . Paris et Berlin ont en effet laissé entendre que des mesures de protection seraient prises “aux frontières de l’Europe” à l’encontre de tout pays refusant de s’engager dans cette lutte.
Alors que Londres est fragilisé par une grave crise politique - le Labour a été balayé aux élections - le couple franco-allemand est décidé à passer à l’offensive sur la scène européenne et à réaffirmer son leadership dans la construction communautaire.
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