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Martin Schulz - “J’ai demandé aux autres groupes parlementaires de se solidariser avec ma démarche en refusant de voter en faveur d’un représentant” de l’ITS.

© Parlement européenPrésident du Groupe socialiste du Parlement européen, Martin Schulz commente la création, le 16 janvier 2007, du nouveau groupe politique “Identité, Tradition, Souveraineté” au sein du Parlement européen.


Dans une lettre adressée aux présidents des groupes politiques démocratiques du Parlement européen vous avez demandé de bloquer l’accès des membres du groupe “Identité, Tradition, Souveraineté” (ITS) à des postes de responsabilité au sein de l’Assemblée européenne. Pourquoi une telle démarche ?

Selon le système de répartition des responsabilités dans les commissions parlementaires, ce nouveau groupe a droit à un poste de vice-président de la Commission des affaires culturelles. M. Jean-Marie Le Pen va se présenter à ce poste mais je refuse de voter pour lui et je ne pense pas que le système de répartition des responsabilités dans les commissions parlementaires justifie que M. Le Pen représente la culture européenne.

J’ai donc demandé aux autres groupes parlementaires de se solidariser avec ma démarche en refusant de voter en faveur d’un représentant des mouvements néonazis, xénophobes, homophobes et antisémites.

Bien évidemment, je ne peux pas éviter que le groupe ITS propose M. Jean-Marie Le Pen. Cependant, personne ne peut me reprocher de ne pas voter pour Jean-Marie le Pen, qui lui-même ne voterait certainement pas pour moi. Mais je ne vois pas pourquoi je voterais pour lui et j’invite mes collègues à faire de même.

Il existe déjà au Parlement européen deux groupes à tendance “souverainiste” (ID et l’UEN). Qu’est-ce qui distingue la nouvelle formation des deux autres ?

A la différence du nouveau groupe politique, les souverainistes sont des ultra-nationalistes mais ne sont ni antisémites ni racistes. C’est un nationalisme exagéré mais qui ne mobilise pas les bas instincts comme l’extrême droite en Europe.

Par le passé, toutes les tentatives en faveur de la constitution d’un groupe des “droites nationales” ont fait long feu. Cette nouvelle tentative d’unifier les extrêmes droites européennes au sein du PE vous semble-t-elle plus viable que les précédentes ?

Non. Je ne pense pas que cette nouvelle tentative d’unifier les extrêmes droites va durer. Les désaccords sont prévisibles car les contradictions au sein de ce groupe sont considérables.

Par exemple, en Belgique, le mouvement d’extrême droite Vlaams Belang, qui est membre d’ITS, lutte contre l’arrogance francophone. Pourtant, M. Le Pen et les siens, qui appartiennent aussi à ce groupe, représentent l’ultranationalisme français.

Le seul intérêt commun à ces partis d’extrême droite est d’obtenir des moyens financiers pour pouvoir propager leur politique de haine et de xénophobie dans toute l’Europe. Il n’y a pas de cohérence politique dans ce groupe. Comme l’a déclaré Mme Mussolini, membre d’ITS, il s’agit d’un groupe technique et non politique.

Propos recueillis le 24/01/07

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