Les 14 propositions de Roberta Metsola en réponse au scandale dit du Qatargate vont globalement dans la bonne direction, estime la médiatrice européenne Emily O’Reilly. Dans un courrier adressé à la présidente du Parlement européen, l’Irlandaise a commenté les premières pistes présentées aux chefs de groupes politiques le 12 janvier dernier.
Le processus de mise en place de nouvelles règles “doit se dérouler dans la transparence [et] doit aboutir à un système fort d’anti-corruption et d’éthique qui doit faire partie intégrante de toutes les institutions et organes de l’UE”, a souligné la médiatrice européenne. Cette dernière propose notamment que les informations sur les réunions de tous les députés européens et de leur personnel avec des lobbyistes, ainsi qu’avec des représentants de pays non membres de l’UE, soient publiées.
En outre, le comité du Parlement européen chargé de surveiller le comportement des eurodéputés devrait être renforcé. “Le comité consultatif surveille l’application du code de conduite, mais ses pouvoirs sont limités. Pour remédier à cette situation, il faut renforcer l’indépendance du comité, lui accorder des pouvoirs proactifs pour surveiller, enquêter et assurer le respect des règles d’éthique, et lui fournir des ressources suffisantes”.
L’annonce de ces mesures fait suite au scandale dit du Qatargate. Dans cette affaire, plusieurs parlementaires ainsi que leurs proches sont soupçonnés d’avoir reçu de l’argent du Qatar et du Maroc pour tenter d’influencer certaines décisions européennes en leur faveur. Désormais, une task force doit être créée au sein du Parlement européen afin d’étudier rapidement la mise en œuvre des propositions de Roberta Metsola.
Depuis 2013, Emily O’Reilly est la médiatrice européenne. Cet organe est chargé de renforcer les droits des citoyens européens ainsi que le caractère démocratique de l’UE. Basé à Strasbourg, il joue le rôle d’”ombudsman”, un intermédiaire entre la société civile et les institutions.