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[Revue de presse] Le désamour de l’Europe à une semaine des élections européennes

“Si les électeurs boudent, c’est d’abord parce qu’ils s’interrogent sur le degré de réalité d’une Union aussi bourdonnante qu’insaisissable” écrit dans Le Monde Jean-Louis Bourlanges, professeur à Sciences Po et ancien membre de la Cour des comptes. A six jours du scrutin européen, la presse revient sur la perception de l’UE des Européens qui n’a rien de désopilant.

Déception euro

Le Monde s’intéresse à l’évolution de la place de la Commission européenne ainsi qu’à la procédure de nomination du président de l’institution. Bien que l’exécutif européen se soit démocratisé, le quotidien déplore toutefois le “paradoxe” qui est intervenu alors qu’on a également pu assister à un démembrement de l’exécutif, dont le président se trouve parfois en “concurrence” avec le Haut Représentant pour les affaires étrangères et le président du Conseil européen.

Malgré cette évolution démocratique interne à la Commission, l’UE souffre plus largement de la critique d’un déficit démocratique. “On a tort. C’est d’un déficit de substance que souffre l’Union européenne. Contrairement à une légende tenace, 80 % des décisions et des lois qui intéressent nos concitoyens dans l’ordre économique, social et international demeurent de la compétence quasi exclusive des Etats” vient rectifier Jean-Louis Bourlanges [Le Monde] qui critique l’incapacité actuelle des partis europhiles tout comme eurosceptiques de faire des propositions utiles pour améliorer les choses, et leur stratégie d’entretenir par défaut un faux débat sur le clivage gauche/droite.

Toutefois, c’est également les failles du Parlement européen qui sont mises en lumière. Ainsi, Mediapart souligne les divisions des partis eurosceptiques qui constituent une possible entrave au poids qu’ils entendent peser sur l’activité du Parlement européen : “au-delà de leurs slogans anti-Bruxelles, quoi de commun en effet entre ces groupes aux histoires et revendications multiples ?” . Au-delà des eurosceptiques, les eurodéputés français sont eux aussi trop dispersés au sein de l’institution, rapporte L’Opinion.

Outre ces faiblesses institutionnelles, ce sont les perspectives futures qui viennent entacher la croyance en l’Europe. Si un Français sur deux ne croit plus à l’Europe selon le sondage Ifop-JDD [Le Journal du Dimanche], Dominique Reynié, politologue et directeur général de la Fondation pour l’innovation politique, l’explique par une forte “attente d’Europe” chez une majorité des Français [Les Echos], alors qu’ “aujourd’hui plus personne, en France ou en Europe, ne porte de projet politique européen” , estime-t-il.

L’UE jouit toutefois d’un système de prise de décision efficace. Or, dans ce cadre, il paraît absurde à Jean-Louis Bourlanges de devoir mettre l’accent sur la prochaine présidence de la Commission : “le simulacre d’élection présidentielle qu’on nous propose fait figure de pantomime dérisoire” [Le Monde].

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