Pas de compromis au rabais sur la question de l’immigration” , a affirmé à la veille du sommet européen le président du Conseil italien, Enrico Letta, cité par Les Echos.
Selon le quotidien, trois semaines après le naufrage de Lampedusa, qui a fait 366 victimes le 3 octobre, Rome réclame des “engagements précis” de Bruxelles pour faire face à l’accélération des flux de réfugiés dans le canal de Sicile. Outre des “mesures immédiates“pour mettre en œuvre le programme de surveillance Eurosur et le renforcement des moyens de l’agence européenne Frontex, l’Italie mise sur la création d’une “task force” , dont le principe a été entériné par les ministres européens de l’Intérieur, qui étudiera concrètement les mesures à prendre concernant l’immigration maritime et rendra ses conclusions en décembre [Les Echos].
Le Conseil sera également l’occasion d’aborder le dossier numérique, un secteur où l’Europe a perdu pied en une décennie. François Hollande va notamment y défendre un plan d’action destiné à faire émerger des acteurs de rang mondial dans le marché prometteur du traitement massif des données, selon un document de travail auquel La Tribune a pu avoir accès.
La France proposera “un volet législatif et réglementaire harmonisé à l’échelle européenne favorable à l’émergence d’un marché unique des Big Data” , marché estimé à 8% du PIB européen en 2020. “L’Europe doit adopter une attitude offensive pour conquérir des parts de marché” , indique le document.
Enfin, face aux révélations sur un espionnage américain massif en France, François Hollande réclamera “un règlement européen” pour protéger les données personnelles, indique la Croix. Le quotidien explique que ce projet de règlement est en réalité sur la table depuis presque deux ans mais a longtemps été plombé par un puissant lobbying industriel, venu surtout des géants américains du Net, comme Google, Microsoft ou Facebook.
Le texte, dont l’application est prévue en 2016, est désormais présenté par Bruxelles comme un rempart juridique à l’espionnage numérique et à l’exploitation commerciale incontrôlée de données privées. Mais le Royaume-Uni s’oppose farouchement à plus de “bureaucratie” pour les entreprises. Tandis que d’autres capitales, dont Berlin, se sont montrées critiques.