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La présidence slovène vue de l’intérieur

Notre EuropeDe janvier à juin 2008, la Slovénie, assure présidence du Conseil de l’UE. C’est la première fois qu’un des nouveaux Etats membres assume une telle tâche. L’occasion pour Notre Europe de décrypter les tenants et les aboutissants de cette présidence.

Manja Klemencic revient dans un premier temps sur la politique européenne menée par la Slovénie avant et après son intégration à l’UE, qui a notamment permis à ce petit pays de gagner son statut de “bon élève” . Pour la Slovénie, la présidence de l’UE constitue “une opportunité unique de s’affirmer à l’échelle européenne et internationale comme compétente, efficace et comme un Etat membre à part entière. […] Dans tous les cas, cette présidence peut s’avérer être, pour le gouvernement slovène, un véritable catalyseur permettant de rationaliser ses priorités en matière de politique européenne, de clarifier ses intérêts nationaux dans ses échanges avec l’UE, et de signaler là où il en est en termes d’orientation politique vis-à-vis de l’UE.”

Concernant les priorités affirmées de la présidence slovène - la mise en œuvre de la Stratégie de Lisbonne, le changement climatique et la politique énergétique commune, la ratification du Traité de Lisbonne et l’intégration des Balkans occidentaux - Manja Klemencic estime que “c’est sur ce dernier point que la Slovénie s’attend à réaliser les avancées les plus importantes, mais que c’est aussi là que les risques d’échec sont les plus fort” . Cela tient à la difficile question du statut du Kosovo, mais aussi aux relations troubles de Ljubljana avec la Croatie, pays candidat à l’adhésion. Néanmoins, selon elle, “étant donné son passé avec la Yougoslavie, la Slovénie peut revendiquer à juste titre des avantages comparables en terme de connaissance, de contacts et d’influence dans la région” .

Cette présidence “constitue incontestablement un challenge considérable pour un petit pays, particulièrement au regard de ses ressources humaines et de la taille de son administration gouvernementale” . Afin de mener à bien ses objectifs et de “consolider ainsi sa réputation internationale de ‘bon élève’ […] un effort majeur a été fait dans l’acquisition de l’expertise nécessaire, la connaissance des dossiers, et la compréhension des circonstances liées à la politique intérieure qui déterminent les préférences nationales des différents Etats membres” . Manja Klemencic précise sur ce point que la Slovénie a reçu l’aide de la Commission européenne, du Secrétariat du Conseil, ainsi que celle de l’Allemagne et du Portugal dans le cadre de coopération avec la troïka” (les trois pays qui président successivement le Conseil de l’UE).

Dès lors, la Slovénie aura-t-elle les mains libres dans la définition des compromis et l’affirmation de son leadership lors des négociations ? L’Allemagne est le plus grand des pays de la troïka. Elle bénéficie d’une administration dont la taille est sans commune mesure avec les petites administrations du Portugal et de la Slovénie. Il en résulte que “les intérêts des grands Etats membres sont invariablement défendus” et que “l’Allemagne agira comme un prompteur durant la présidence slovène” .

Manja Klemencic conclut : “cette présidence constitue pour la Slovénie un instrument puissant pour la poursuite de son “européanisation” , à la fois pour l’adoption des pratiques, normes et valeurs européennes et pour la promotion de ses intérêts politiques à l’échelle européenne” .

Lire l’analyse (en anglais ou en slovène)

Manja Klemencic, “A star pupil playing it safe in the EU. An inside view of the first Slovenian EU Council Presidency, January-June 2008” , Notre Europe, décembre 2007

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