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La guérison de l’Europe au programme du Sommet Social Tripartite

En marge du Conseil européen, jeudi 16 octobre à Bruxelles, s’est déroulé le Sommet Social Tripartite. Un événement réunissant la Confédération européenne des syndicats (CES), BusinessEurope et les représentants de l’Union Européenne. Dès le matin, la question d’une nouvelle forme de l’Union économique et monétaire a été abordée par les différents acteurs sociaux de l’Union Européenne. Les discussions ont également porté sur l’immigration, le numérique et le marché du travail. Si ce sommet n’a intéressé que peu de journalistes trop occupés par le Conseil Européen du soir même, les résultats n’ont pas manqué.

Sommet Social Tripartite

Un nouvel élan

Si la croissance est légèrement de retour (2% pour les 28, 1,6% pour la zone euro prévus pour 2016), il est important de ne pas se reposer sur ses lauriers, ont expliqué les intervenants. Selon eux, les efforts doivent se poursuivre et se diversifier afin d’être le plus efficace possible.

Le Fond européen pour les investissements stratégiques (FEIS) a largement été abordé. Les investissements devront être diversifiés dans des secteurs tels que l’innovation afin de faciliter le passage au numérique des entreprises européennes, ont expliqué les participants en ajoutant que l’émergence du numérique est une des modifications majeures du marché intérieur européen que l’Union doit être en mesure de gérer.

Selon Emma Marcegaglia, présidente de BusinessEurope, l’Europe doit se rendre plus compétitive et ne plus chercher à intégrer des marchés émergeants hors de l’UE tout en mettant au plus vite en application le TTIP afin de garder des liens commerciaux privilégiés avec les Etats-Unis. Sachant qu’un emploi sur dix en Europe provient d’entreprises de l’autre côté de l’Atlantique, cette initiative, bien qu’elle soit immensément décriée, pourrait selon elle permettre aux PME de créer de l’emploi et s’agrandir.

“A la fin, chacun doit être gagnant”

Le nouveau secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) Lucas Visentini a apporté une vision différente. Selon M. Visentini, le social doit apparaître pour que l’Union fonctionne. “Il faut donner une autre perspective, une autre dimension à l’UE, celle de l’Europe sociale !” , a également insisté Nicolas Schmit, ministre du travail du Luxembourg. Il faut contrer les détracteurs de l’Union en changeant le point noir qu’ils mobilisent sans cesse. De plus, il faut faire en sorte que l’Union soit prête pour faire face aux chocs comme la crise de 2008. Et cela passe avant tout par plus d’ambitions.

Mais aussi plus de solidarité entre les différents Etats membres. Ceux-ci doivent véritablement mettre la coopération économique au cœur de leur politique européenne. Les conditions de mobilité doivent être équitable pour faciliter les transferts et éviter la concurrence interne. Une solution proposée par Vladis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne chargé de l’Euro et du dialogue social. “A la fin chacun doit être gagnant, on ne peut accepter qu’il y ait de perdant” a souligné le ministre du Luxembourg.

Donald Tusk, président du Conseil européen et la présidente de BusinessEurope ont tous les deux souligné le fait que de nombreuses directives et promesses n’étaient pas respectées. Un message également adressé lors du Conseil européen.

Migrants et jeunes, difficultés et disparités

On doit aider, sauver et porter secours aux réfugiés” , a souligné M. Visentini au nom de la CES. Pour Emma Marcegaglia, le côté « business » se sent investi par cette cause et agira avec tous les moyens à sa disposition. Le commissaire Dombrovskis a ajouté qu’il fallait gérer la migration en essayant d’intégrer au mieux les réfugiés.

Donald Tusk s’est étonné de voir à quel point la discussion était « sans préjudice, sans orthodoxie idéologique, cherchant à aider et pleine de bon sens ». Selon lui, c’est parce que l’Union européenne a besoin de ces migrants pour diversifier son marché du travail, développer son économie ainsi que son multiculturalisme. Reste à mettre en place de véritables missions de coopération avec les partenaires africains et du Proche-Orient tels que la Turquie. Un sujet au programme du Sommet de La Valette.

Le chômage des jeunes a également figuré au menu du Sommet. Les chiffres du chômage baissent, mais selon Nicolas Schmit, l’Union Européenne maîtrise encore mal l’emploi des jeunes. Les conditions sont telles que se développent les emplois précaires et une dégradation des conditions de travail. Lucas Visentini remarque quant à lui qu’il ne suffit pas d’avoir de la croissance et de l’emploi, il faut surtout de meilleures conditions, une qualité et des standards supérieurs tout en améliorant la mobilité. Et ceci passe par le dialogue social.

La guérison est en bonne voie, mais l’Europe continue de payer le prix social de la crise” , a résumé Donald Tusk, en mettant en garde l’Europe des dangers du populisme grandissant. Lucas Visentini a conclu la conférence de presse en informant ses partenaires que les représentants sociaux étaient prêts à agir mais qu’il fallait qu’ils deviennent de véritables acteurs.

* Article rédigé par Pierre Le Mouel et Victoria Amann-Lasnier dans le cadre de notre partenariat avec Open diplomacy

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