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Kyrielle de sondages à la veille de la PFUE

A quelques jours du début de la Présidence française de l’UE, les sondages d’opinion sur l’Europe se multiplient dans la presse française. Deux enquêtes réalisées à la suite du “non” irlandais au traité de Lisbonne apportent des résultats contradictoires sur le vote des Français en cas de référendum.

Selon un sondage CSA pour Le Parisien-Aujourd’hui en France, si le traité de Lisbonne avait été soumis à référendum en France, le “oui” l’aurait emporté avec 56 % des suffrages. Néanmoins, près d’une personne sur deux (46 %) s’abstiendrait de voter. La proportion de “oui” a chuté de 12 points par rapport à l’enquête réalisée par le même institut en octobre 2007, selon lequel 68 % des personnes interrogées auraient voté “oui” . La question posée était la suivante : “Vous savez que les 27 pays européens ont signé à la fin de l’année 2007 un traité simplifié, le traité de Lisbonne, sur les institutions de l’Union européenne. Si ce traité simplifié était soumis à un référendum en France, comme ce fut le cas en Irlande la semaine dernière, voteriez-vous oui ou non ?”

Le même jour, Sud Ouest Dimanche publie une enquête d’Ifop qui donne un tout autre résultat : une majorité de Français voterait “non” (53 % des sondés) si un référendum était organisé sur le traité de Lisbonne. Mais cette fois-ci la, question était : “Vous savez que les Irlandais viennent de voter non lors du référendum sur l’adoption du Traité européen de Lisbonne. Si un tel référendum était organisé en France” que voteriez-vous ? A noter : 33 % des personnes interrogées choisiraient de s’abstenir.

Docteur Panel, dans un article de Rue 89 s’interroge sur la fiabilité des enquêtes d’opinion : “un sondage sur cette question n’est intéressant que s’il est fiable. On croyait que ça allait de soi, mais il faut croire que non. Les parasites qui brouillent la fiabilité. Alors qu’est-ce qui grignote la fiabilité des sondages ?”

En comparant les questions posées par les deux instituts, le Docteur Panel conclut : “Si je caricature, ça donne : CSA : ‘tes camarades de classe se sont tous mis d’accord pour faire un cadeau à la maîtresse, tu veux contribuer?’ Euh… ch’ais pas, faut voir… Ifop : ‘Les cousins d’Astérix le Gaulois de l’autre côté de la Manche résistent encore et toujours à l’Europe. Et toi qu’en penses-tu?’ Trop forts les Irlandais ! Le premier résultat vraiment intéressant, c’est que CSA a obtenu 46% d’abstention, pourtant sans même suggérer cette réponse, alors que l’IFOP n’en obtient que 33%.”


Etat des lieux avant la Présidence française

Concernant la notoriété de la Présidence française de l’Union européenne (PFUE), une enquête TNS Sofres pour Casino et L’Hémicycle, indique que plus de six personnes interrogées sur dix (66 %) ont entendu parler de cet événement, d’une manière précise ou vague. 34 % des sondés déclarent ne pas en être informés.

Toujours selon cette étude, la majorité des Français pense que la Présidence française aura plutôt des conséquences positives, d’une part pour la France et de l’autre pour l’Union européenne, avec respectivement 39 % et 40 % de réponses positives. Ces proportions augmentent lorsque la question est posée uniquement aux personnes qui ont entendu parler précisément de la PFUE, puisque près de la moitié des sondés considèrent alors que la Présidence aura des conséquences positives.

Interrogés sur les domaines qui leur paraissent importants à traiter pendant la Présidence, les Français mettent en première place la protection de l’environnement (31 % d’entre eux), suivie de la politique énergétique européenne (24 %). Ce classement s’inverse lorsque les personnes sont informées de manière précise sur la PFUE.

Eurobaromètre du printemps 2008

La vague 69 de l’Eurobaromètre sur l’opinion publique dans l’Union européenne, publiée le 24 juin, a été réalisée entre mars et mai 2008.

Après les bons résultats de la vague précédente, elle traduit un retournement du moral des Français sur les questions économiques, qui a des répercussions sur leur attitude à l’égard de l’UE.

En savoir plus

Un baromètre BVA - Les Echos - France Inter de la politique économique montre que les Français ne font pas confiance à Nicolas Sarkozy pour “donner un souffle” à la Présidence française de l’Union. 49 % des personnes interrogées ne pensent pas qu’il puisse faire preuve de diplomatie envers les partenaires européens et 53 % considèrent que le Président n’a pas un projet ambitieux pour l’Europe. A une semaine du début de la PFUE, moins du tiers des Français (32 %) fait confiance à Nicolas Sarkozy pour favoriser la croissance économique en Europe.

Près de six sondés sur dix ne croient pas non plus le Président capable de faire repartir la construction européenne après le rejet irlandais du traité de Lisbonne et plus de sept sur dix considèrent qu’il ne peut pas limiter la hausse des prix des matières premières et de l’énergie.

Autre élément intéressant avancé par BVA : la plupart des Français (52 %) pensent que ce n’est pas en France que l’on ne travaille pas assez mais que c’est plutôt ailleurs en Europe que l’on travaille trop. On note que la question était précédée de l’information suivante : “La durée légale du travail est fixée à 35 heures par semaine en France et à 48 heures par semaine dans l’Union européenne. En outre, les pays de l’Union ont prévu un accord pour autoriser les salariés à travailler jusqu’à 60 ou 65 heures par semaine” .

Un autre sondage réalisé par Viavoice pour Libération nous informe que 48 % des personnes interrogées considèrent que le “non” français au traité constitutionnel en 2005 n’a pas affaibli la position de la France en Europe, contre 44 % qui pensent que ce vote l’a affaiblie.

Questionnés sur les suites à donner au rejet irlandais du traité de Lisbonne le 12 juin dernier, 44 % des sondés pensent qu’il serait opportun de faire revoter les Irlandais sur un projet complété par des dispositions répondant mieux à leurs attentes. On remarque que dans les autres réponses proposées à cette question, l’institut Viavoice confond le projet avorté de traité constitutionnel, rejeté par référendum en 2005 en France et aux Pays-Bas, et le traité de Lisbonne (parfois appelé “modificatif” , “réformateur” ou “simplifié”).

Une très forte majorité de Français ayant répondu à l’enquête Viavoice (93 % d’entre eux) sont favorables à une politique plus intégrée en matière d’environnement. Un résultat qui confirme l’unanimité de l’opinion autour de cette thématique.


En savoir plus :


Le vote des Français au traité simplifié européen s’il était soumis à référendum

Enquête CSA réalisée par téléphone les 18 et 19 juin 2008 auprès d’un échantillon représentatif de 824 personnes, âgées de 18 ans et plus inscrites sur les listes électorales, constitué d’après la méthode des quotas.

Résultats complets de l’étude (pdf)

Le vote des Français en cas de référendum sur le Traité européen de Lisbonne

Etude de l’Ifop réalisée par téléphone du 19 au 20 juin 2008. Menée auprès d’un échantillon de 960 personnes âgées de 18 ans et plus, la représentativité de ce groupe a été assurée par la méthode des quotas.

Résultats complets de l’enquête (pdf)

La Présidence de l’Union européenne

Sondage TNS Sofres effectué en face-à-face, pour Casino et L’Hémicycle les 11 et 12 juin 2008, sur un échantillon de 1 000 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus. Représentativité assurée par la méthode des quotas.

Résultats complets de l’étude (pdf)

Baromètre de la politique économique

L’institut BVA a réalisé ce sondage par téléphone les 20 et 21 juin auprès d’un échantillon de 1008 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas.

Résultats complets du sondage (pdf)

Les Français et l’Europe

Sondage Viavoice réalisé les 19 et 20 juin 2008 par téléphone, auprès d’un échantillon de 1008 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Représentativité assurée par la méthode des quotas.

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