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Journée de l’Europe : Olaf Scholz défend une Union “réformée et élargie” devant le Parlement européen

Le chancelier allemand a livré sa vision de l’Europe dans un discours attendu mardi 9 mai, à Strasbourg. Une allocution ayant suscité des critiques, mais qui donne un avant-goût des débats qui agitent le continent avant les élections de 2024.

Le chancelier a plaidé en faveur de l’élargissement aux Balkans et d’un passage au vote à la majorité qualifiée au Conseil de l’UE - Crédits : Parlement européen

L’Union européenne doit changer. Nous avons besoin d’une Union géopolitique, une Union élargie et réformée et enfin d’une Union qui est ouverte à l’avenir”, a déclaré Olaf Scholz devant le Parlement européen mardi 9 mai [Le Monde]. Le chancelier allemand a ainsi résumé sa pensée à Strasbourg, huit mois après son discours de politique générale européenne prononcé à l’Université Charles de Prague. Cette intervention “était d’autant plus attendu[e] que Berlin a beaucoup irrité ses partenaires européens ces derniers mois” sur des dossiers comme la fin des moteurs thermiques ou le soutien militaire à l’Ukraine, relèvent Les Echos.

S’en est suivi un débat animé dans l’hémicycle, “en particulier entre députés allemands, la preuve s’il en est que l’Allemagne ne parle pas toujours d’une seule voix”, au sein de la coalition au pouvoir comme au niveau international, analyse Arte.

Exercice traditionnel lors des sessions plénières, l’intervention d’un dirigeant devant les eurodéputés est un “rituel […] bien rodé”, ironise Le Point. “On [le] fait entrer dans l’arène du Parlement européen, on le laisse exposer un chant louangeur pour l’UE, ses vœux de prospérité, d’approfondissement, d’élargissement et faire sa révérence à l’institution parlementaire”, résume le magazine.

Tensions au sein de la coalition

A l’occasion du 9 mai, Journée de l’Europe, le dirigeant allemand “s’est contenté de réaffirmer de grands principes consensuels”, regrettent Les Echos. Néanmoins, “les députés européens ont eu droit à un double Olaf Scholz” selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung :  “l’un a lu un discours sur les questions européennes fondamentales : posture rigide, voix uniforme, sans aucun pathos. L’autre est apparu une heure plus tard” et s’est exprimé librement sur la relation entre l’UE et les Balkans occidentaux, région de plusieurs pays candidats à l’adhésion. Entre les deux, le dirigeant allemand a été chahuté dans l’hémicycle par les critiques des Verts, qui sont ses partenaires de coalition à Berlin, poursuit la FAZ. Ces derniers lui ont reproché de manquer d’ambition, tout comme le chef du Parti populaire européen (conservateurs), Manfred Weber [Die Zeit].

Ainsi, M. “Scholz n’aura pas dissipé toutes les irritations ce jour-là à Strasbourg”, juge Die Zeit. Car après sa prise de parole, “de nombreuses questions restent en suspens dans les domaines de l’énergie, de l’armement ou de la politique économique et sociale”.

Néanmoins, en ayant abordé des questions aussi fondamentales que la réforme des règles de vote ou l’élargissement, il “semble avoir donné le coup d’envoi de la campagne pour les élections européennes qui auront lieu dans un an exactement, en mai 2024″, estime Euractiv.

Union élargie et réformée

Olaf Scholz a d’abord “profité de l’occasion pour se distancier d’Emmanuel Macron sur plusieurs dossiers, sans mentionner une seule fois la France”, analysent Les Echos. Notamment au sujet du commerce car, “préoccupé par les débouchés de ses entreprises”, le chancelier a “réclamé de nouveaux accords commerciaux” et évoqué celui avec le Mercosur, sujet de discorde entre Berlin et Paris. Sur les Etats-Unis aussi, qui, a-t-il rappelé, “restent l’allié le plus important de l’Europe” [Le Figaro].

En outre, le chancelier a clairement pris position en faveur de l’élargissement de l’UE aux Balkans, “à l’Ukraine, à la Moldavie, et ‘à long terme’ à la Géorgie” [Les Echos]. Il a par ailleurs réitéré l’idée d’une extension du vote à la majorité qualifiée dans certains domaines “sans entrer dans les détails”, poursuit le quotidien.

Selon le principe de la majorité qualifiée au Conseil, “une politique est adoptée quand 55 % des Etats membres, représentant 65 % de la population du continent, sont réunis”, rappelle Le Monde. L’évocation de cette idée “a suscité d’importants applaudissements” dans l’hémicycle, note le journal. La question centrale de la majorité qualifiéeoppose, bien entendu, l’Allemagne et la Pologne”, souligne Le Point. Mais huit autres Etats membres sont favorables à ce projet : “Belgique, Finlande, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Slovénie et l’Espagne”, détaille Le Figaro. A l’inverse, les “petits” pays d’Europe centrale “ainsi que les partis situés aux extrêmes de l’échiquier politique y sont opposés”, poursuit le journal.

Dans son contrat de coalition fin 2021, le gouvernement “feu tricolore” allemand “avait annoncé une grande volonté de réforme” du principe de l’unanimité [Die Zeit], considérant qu’il pouvait entraver la capacité d’action de l’Union européenne en matière de politique étrangère ou de fiscalité. Malgré l’opposition nette de la Pologne et de la Hongrie, “il existe une véritable dynamique des débats désormais sur ce sujet”, estime un diplomate européen interrogé par Le Monde, reconnaissant toutefois que “le chemin sera long”.

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