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Jean-Louis Bourlanges et Renaud Dehousse : que faire après le “non” irlandais ?

A l’occasion d’un séminaire organisé par l’Ifri, Jean-Louis Bourlanges, ancien député européen et Renaud Dehousse, directeur du Centre d’études européennes de Sciences Po, ont débattu autour du thème “Après le ‘non’ irlandais : que faire ?”. Touteleurope.fr en a profité pour rencontrer les deux intervenants, fins connaisseurs des arcanes de l’Union européenne.

Jean-Louis Bourlanges, un Européen “désenchanté”

Député européen depuis 1989, où il siégeait à l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe, Jean-Louis Bourlanges a abandonné son mandat au Parlement européen en décembre 2007. Il revient sur les raisons de son choix, mettant en avant “une certaine panne d’enthousiasme” dans l’Union européenne. Selon lui, les compétences du Parlement européen ne lui permettent pas “d’intervenir massivement dans le débat politique de demain” . L’ancien eurodéputé semble regretter le temps de l’Acte unique européen, quand le Parlement adoptait des centaines de directives pour mettre en place le marché intérieur.

Jean-Louis Bourlanges estime que le traité de Lisbonne a sorti les Français du “purgatoire” . Il n’hésite pas à souligner le “courage” de Nicolas Sarkozy lorsque celui-ci a annoncé que le “mini-traité” serait ratifié par voie parlementaire. Mais l’ancien député nuance l’importance du nouveau traité : les changements par rapport à Nice sont “très limités” . Pour lui, le “non” irlandais est “l’indice d’une certaine et profonde désaffection des citoyens européens par rapport au projet européen” .

Quant aux conséquences immédiates du rejet irlandais, il ne croit pas à l’ouverture d’un nouveau chantier institutionnel. “Si la République tchèque ne ratifie pas, c’en sera fini du traité de Lisbonne” . Dans le cas contraire, les 26 en appelleraient au “devoir de solidarité” de l’Irlande. Jean-Louis Bourlanges ne pense pas que la France pourra favoriser une sortie de crise pendant sa Présidence.

Voir la vidéo (6′19″)

Renaud Dehousse : “la première des urgences, c’est de ne pas trop bouger”

Analysant le “non” irlandais, Renaud Dehousse insiste : ce “non n’est pas équivoque, il a des significations très différentes” . Il regrette que beaucoup d’Irlandais qui ont rejeté le traité l’aient fait parce qu’ils ne comprenaient pas. Pour le directeur du Centre d’études européennes, c’est aussi “un vote typique de petit pays” .

Deux leçons peuvent être tirées de ce vote : d’une part “l’absurdité d’un référendum” lorsque la question posée est ouverte et qu’aucune réponse claire n’est proposée, et d’autre part la question de l’unanimité qui entrave le processus de ratification. Renaud Dehousse rappelle que l’unanimité a été choisie par les Etats membres, qui ne doivent par conséquent pas s’en plaindre.

Interrogé sur les suites immédiates à donner au “non” irlandais, Renaud Dehousse insiste sur la nécessité de prendre du temps, solution privilégiée par les dirigeants européens avec la poursuite des ratifications. S’opposant à un nouveau référendum en Irlande, il propose d’explorer des alternatives, comme celle d’un “saucissonnage” des réformes, en les adoptant par petits paquets.

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