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  • Synthèse

Elections européennes : les partis politiques se préparent en ordre dispersé

Faites vos jeux, rien ne va plus. Depuis plusieurs semaines, les partis politiques français préparent les élections européennes qui auront lieu du 22 au 25 mai 2014. Une partie des électeurs français d’Outre-mer voteront le samedi 24 mai, les autres le lendemain. Pour l’instant, l’heure est au choix des listes et chaque parti avance en ordre dispersé. En 2009, seuls 40% des Français avaient pris part au vote. En 2014, l’enjeu sera de taille. Avec le traité de Lisbonne, entré en application en décembre 2009, le prochain président de la Commission européenne devra tenir compte de la nouvelle majorité parlementaire. Outre le choix des têtes de liste au niveau national, les partis politiques européens s’activent donc également depuis plusieurs mois pour présenter leurs candidats qui devront faire campagne dans les Vingt-huit pays de l’UE et ainsi porter des thématiques identiques dans plusieurs Etats. Sont présentés ici les partis politiques français qui ont actuellement des représentants au Parlement européen.

Lamassoure

Parti socialiste : la région Sud-Ouest en difficulté

C’est le premier des deux partis français dominants à s’être attaqué au casse-tête de la constitution des listes pour les élections européennes. Après de longues tergiversations entre courants et représentants des ténors socialistes, le conseil national (“parlement” du parti) socialiste a enfin arrêté le 16 novembre 2013 les listes de candidats du parti socialiste aux Européennes. Ces listes ont été adoptées par les militants le 21 novembre, excepté dans le Sud-ouest. Les listes ont été ratifiées par une convention du PS le samedi 7 décembre 2013.

L’actuel président du Parlement européen Martin Schulz sera la tête d’affiche de la campagne socialiste au niveau européen. Une position qui le propulse également candidat à la présidence de la Commission européenne. Désigné le 6 novembre 2013 par le SPD allemand, il a reçu le soutien de 19 des 28 partis européens membres du parti socialiste européen.

Île-de-France : Harlem Désir, secrétaire général du PS, sera tête de liste dans la circonscription Ile-de-France. A ses côtés figurent Pervenche Bérès, députée européenne sortante, et Guillaume Balas, député proche de Benoît Hamon, secrétaire général du mouvement “Un Monde d’avance” .

Sud-Est : Le ministre de l’Education Vincent Peillon restera en poste pendant la campagne mais sera tête de liste de la région. Dans son équipe, on compte la numéro 2 Sylvie Guillaume, eurodéputée sortante, et Zaki Laïdi, numéro 3.

Nord-Ouest : L’eurodéputé également sortant Gilles Pargneaux sera tête de liste. Il comptera dans son équipe Claude Roiron, ancienne présidente du conseil général d’Indre-et-Loire, et Jean-Louis Cottigny, député européen sortant.

Ouest : Députée européenne sortante et spécialiste notamment des questions de pêche, Isabelle Thomas, soutenue par le ministre Jean-Yves Le Drian, est numéro un dans la circonscription Ouest. A ses côtés Emmanuel Maurel, numéro 2 et Françoise Mesnard, vice-présidente du conseil régional du Poitou-Charentes, en numéro trois.

Est : Le syndicaliste CFDT de Florange, Edouard Martin, conduit la liste. La présidente de la délégation socialiste française au Parlement européen, Catherine Trautmann, se retrouve en 2e position.

Massif Central-Centre : Le président du Conseil régional du Limousin Jean-Paul Denanot conduit la liste.

Sud-Ouest : Réunie à Paris le 7 décembre pour valider l’ensemble des listes pour élections européennes et municipales, la Convention du PS a validé l’accord conclu entre le Parti socialiste et le Parti radical de gauche (PRG). La directrice adjointe du cabinet de la ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme, Virginie Rozière conduira la liste PS-PRG en Midi-Pyrénées. Éric Andrieu, député européen de l’Aude sera en deuxième position et Laurence Harribey (Gironde) en troisième. La députée européenne gersoise Françoise Castex, qui s’est notamment fait connaître dans la lutte contre les écoutes et pour les libertés individuelles, ne figure pas sur la liste. Cette dernière a annoncé rejoindre le mouvement “Nouvelle donne” avec lequel elle pourrait être candidate le 25 mai prochain.

UMP : le jeu des chaises musicales

Après de longues semaines de débats, le verdict concernant les 8 têtes de liste est enfin tombé le 21 janvier 2014.

Lors d’un Congrès à Dublin les 6 et 7 mars 2014, le Parti populaire européen (PPE, dont l’UMP est membre) a choisi son candidat officiel au poste de président de la Commission : il s’agit du luxembourgeois Jean-Claude Juncker qui a été choisi face au commissaire français chargé du Marché intérieur, Michel Barnier.

Dans le Sud-Ouest, c’est finalement Michèle Alliot-Marie qui conduira la liste, secondée par Franck Proust (sortant).

En compétition avec l’ancienne ministre qui n’avait plus de mandat depuis sa défaite aux élections législatives en 2012, le député européen sortant du Sud-Ouest Alain Lamassoure se retrouve n°1 pour la liste Île-de-France, en tandem avec Rachida Dati (sortante).

Nadine Morano évince quant à elle l’eurodéputé sortant Arnaud Danjean pour conduire la tête de liste de l’Est. Ce dernier sera n°2.

Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet de Jean-François Copé, représentera l’UMP dans Nord-Ouest, secondé par Tokia Saïfi (sortante).

Ce rôle reviendra à Renaud Muselier dans la circonscription Sud-Est, avec Françoise Grossetête (sortante). Dans l’Ouest, Alain Cadec (sortant) sera n°1, aux côtés d’Elisabeth Morin-Chartier (sortante) n°2.

Enfin, Maurice Ponga (sortant) est investi dans la circonscription Outre-mer (section pacifique).

Ces investitures ont été proposées pour ratification définitive au Conseil national du parti le 25 janvier 2014.

Centre : une nouvelle alliance pour préparer les municipales et les européennes

Depuis le 5 novembre 2013, les deux des principaux mouvements centristes français (le MoDem de François Bayrou et l’UDI de Jean-Louis Borloo) se sont associés pour créer un nouveau parti politique, “L’Alternative” . Cette nouvelle alliance prépare depuis le 5 novembre 2013 de nouvelles stratégies en vue des municipales mais également des élections européennes.

Yves Jégo et Marielle de Sarnez ont annoncé simultanément sur Twitter le lancement de la campagne des européennes pour les centriste le 9 février 2014. Après une réunion mercredi, les listes ont été dévoilées jeudi 6 mars sous le sigle “Les Européens” . Les choix annoncés sont le reflet du rapprochement opéré entre les deux partis puisque sur les 7 têtes de liste déjà présentées sur les 8 (la liste Outre-mer n’a pas encore été présentée), 4 sont issus du MoDem et 3 de l’UDI.

Sous l’étiquette ADLE, l’ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt est candidat en 2014 pour le poste de président de la Commission européenne.

Pour l’Île-de-France, c’est finalement Marielle de Sarnez, actuelle n°2 du MoDem qui est en tête de liste, alors que Rama Yade (UDI) souhaitait cette place. Le deuxième sur cette liste est le député Jean-Marie Cavada (UDI), suivi par l’ancienne ministre Chantal Jouanno.

Nathalie Griesbeck (MoDem) - secondée par le journaliste Quentin Dickinson et l’eurodéputée sortante Michèle Striffler - conduira la liste dans la circonscription de l’Est, tandis que l’Ouest sera conduit comme pressenti par le sénateur Jean Arthuis (UDI). Ce dernier est suivi par Laurence Maillart-Méhaignerie et Stephen Boucher.

Pour ce qui est du Massif Central-Centre, la député européenne sortante Sophie Auconie (UDI) a été annoncée. Dans la liste pour cette circonscription, Hervé Prononce est n’°2 et Nadine Rivet n°3.

Dominique Riquet (UDI), eurodéputé sortant, se présente en tête de liste pour la liste du Nord-Ouest. Cette liste compte également Carole Ulmer (2ème sur la liste) et Jean-Christophe Loric (3ème), conseiller général de la Somme.

Les listes du Sud-Est et Sud-Ouest sont emmenées par des candidats Modem. La député sortante Sylvie Goulard (MoDem) est en tête pour le Sud-Est, suivie par Thierry Cornillet - qui a déjà une expérience au Parlement - et Elodie Humeau. Quant à Robert Rochefort (MoDem) pour le Sud-Ouest, il est secondé par Muriel Boulmier et Jean Iglesis.

Enfin, les listes pour la circonscription Outre-mer sont emmenées par Léonard Sam (UDI).

Europe écologie Les Verts : vote du Conseil fédéral le 14 décembre 2013

Jusqu’au 15 novembre, les militants d’Europe-Ecologie les Verts (EE-LV) étaient invités à se prononcer par correspondance sur les listes de candidats aux prochaines élections européennes dans chaque grande circonscription. Par le biais d’un système dit “préférentiel” , ils devaient choisir leur candidat(e)s préféré(e)s sur deux listes “hommes” et “femmes” .

Commission européenne 2014-2020

A l’issu de primaires ouvertes transnationales, José Bové et Ska Keller ont été désignés chefs de file du Parti vert européen.

A l’issue du Conseil Fédéral du 14 décembre 2013, Europe Ecologie Les Verts a désigné ses têtes de listes aux élections européennes :

Est : Sandrine Bélier
Île-de-France : Pascal Durand
Massif Central-Centre : Clarisse Heusquin 
Nord-Ouest
 : Karima Delli
Ouest : Yannick Jadot
Outre-mer : Yvette Duchemann
Sud-Est : Michèle Rivasi
Sud-Ouest : José Bové

Front de Gauche : Jean-Luc Mélenchon candidat

Le leader du Front de Gauche Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu’il serait candidat en mai 2014. L’eurodéputé sortant souhaite mener les listes Front de gauche.

Dans le cadre du Parti de la gauche européenne (PGE), dont sont membres les principales formations du Front de gauche, une campagne commune doit se tenir sous la houlette d’Alexis Tsipras, dirigeant de Syriza en Grèce, dont le PGE a confirmé sa candidature pour la présidence de la Commission européenne, lors de son congrès le 15 décembre 2013.

Lutte ouvrière

En 2014, que ce soit aux élections municipales ou aux européennes, le parti Lutte ouvrière partira sous ses propres couleurs. C’est ce qu’a annoncé sa porte-parole, Nathalie Arthaud, lors d’une conférence de presse le 9 décembre qui s’est tenue au lendemain du congrès du parti.

Front national : Marine Le Pen et son père à nouveau candidats

Certains sondages semblent prédire une forte poussée du Front national lors des prochaines élections européennes. Selon un sondage Ifop pour Le Nouvel Observateur, par exemple, le Front national arriverait en tête des élections européennes en 2014 avec 24% des intentions de vote devant l’UMP (22%) et le Parti socialiste (19%).
Le FN, qui avait obtenu 6,34% des voix aux élections européennes de 2009, compte aujourd’hui trois eurodéputés, dont Marine Le Pen et son père qui a fondé le parti.

Le 19 mai 2013, Marine Le Pen a annoncé qu’elle se représenterait pour représenter la région Nord-Ouest. Son père, âgé de 84 ans, avait annoncé dès le mois de mars qu’il se représenterait également pour la région Sud-Est. Pour les autres têtes de liste figurent Louis Aliot (Sud-Ouest), Florian Philippot (Est), Aymeric Chauprade (Île-de-France) et Gilles Lebreton (Ouest).

La présidente du Front national a annoncé vouloir lancer les bases d’un nouveau groupe politique au Parlement européen. Il lui faudra rassembler vingt-cinq députés et sept nationalités. Cinq pays européens seraient déjà intéressés par l’idée de ce nouveau groupe : l’Autriche, la Belgique, la Suède, l’Italie et les Pays-Bas.

Parmi les autres partis politiques qui présentent des candidats aux élections européennes 2014 figurent notamment : Debout la République, Démocratie Réelle, Force Vie, le Mouvement socialiste alternatif ou encore le Parti pirate.

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