Dans le cadre d’une conférence organisée par le Centre d’Accueil de la Presse Etrangère, les ambassadeurs à Paris de la République tchèque, Pavel Fisher, et de la Suède, Gunnar Lund, ont commenté l’agenda des présidences, annoncé leurs priorités et débattu des leçons à tirer de cette crise. Pour le politologue Lukas Macek, également invité par le CAPE, les événements que nous vivons, interrogent l’existence même de l’Union européenne.
Les “3E” de la présidence tchèque
Economie. Selon M. Fischer, il faut réglementer le secteur financier sans pour autant sombrer dans la sur-réglementation. L’accent a également été mis sur l’importance de la concertation entre les 27 Etats membres dans la mis en œuvre des plans nationaux de relance.
Energie. L’ambassadeur a mis en avant une priorité qui reflète classiquement les inquiétudes des nouveaux Etats membres : la sécurisation des approvisionnements énergétiques par la mise en place d’un système européen d’interconnexions. Etait visée implicitement, le comportement de la Russie avec ses voisins.
Extérieur. L’agenda international est dense avec, notamment, l’arrivée du nouveau président américain, Barack Obama, sur le Vieux Continent. Le Partenariat Oriental est également pour Prague un dossier prioritaire.
La réponse suédoise : “oui à la mondialisation !”
“La Suède engagera une lutte acharnée contre le protectionnisme” . C’est dans ces termes que l’ambassadeur suédois a commencé son exposé sur les priorités de la présidence suède qui prendra le relais, le 1er juillet 2009.
La solidarité au sein de l’Union fera également l’objet d’une attention toute particulière par les autorités suédoises. Il ne faudrait surtout pas que les pays hors zone euro se retrouvent isolés face aux attaques spéculatives lancées sur leurs monnaies nationales, selon l’ambassadeur.
Un moment crucial pour l’Europe
Concluant le tour de table, le politologue Lukas Macek, directeur à Sciences Po Dijon, a estimé que ce trio de présidence - France, République tchèque, Suède - constituait finalement le test majeur de la viabilité de l’Europe à 27.
La capacité de ces trois chancelleries à accompagner la ratification du traité de Lisbonne à son terme illustrera en effet selon lui, la réussite ou non de cette troïka, aux intérêts souvent divergents.
Citant les propos de Jean Monnet, il a conclut son propos en rappelant que le “fédérateur de l’Europe, c’est la nécessité” .
Sources
L’Union Européenne face à la crise : la présidence tchèque et les perspectives suédoises - Centre d’Accueil de la Presse étrangère
Conférence-débat :“L’UE face à la crise : la présidence tchèque et les perspectives suédoises” - Association des journalistes européens
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Entretien avec Pavel Fischer - Touteleurope.fr
Présidence de l’Union européenne -Touteleurope.fr