Un Conseil centré sur la gouvernance économique
La question de la création d’un Fonds monétaire européen, proposé par le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble, est dans tous les esprits européens. Mais au sein des gouvernements nationaux et des institutions européennes quels sont ses supporters et ses détracteurs ? Découvrez qui est pour et qui est contre sur eToile.
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La situation économique de la Grèce sera sans nul doute le principal enjeu de ce Conseil européen. C’est même plus précisément la question de l’aide financière à ce membre endetté de la zone euro qui se pose.
Une question tellement sensible que les partenaires privilégiés que sont la France et l’Allemagne semblent avoir du mal à se mettre d’accord.
Nicolas Sarkozy et José Luis Zapatero, au titre de la Présidence espagnole du Conseil de l’UE, ont d’ailleurs demandé que soient réunis les 16 membres de l’Eurozone quelques heures avant l’ouverture du Conseil européen.
Ils souhaitent en effet que ces derniers s’accordent entre eux sur la question de leur soutien financier à la Grèce avant d’en débattre en séance plénière, considérant que le problème doit être résolu au niveau de la zone euro.
Mais à la veille du Conseil, aucun accord sur cette réunion extraordinaire de l’Eurogroupe n’a été obtenu. L’Allemagne notamment ne semble pas prête à y consentir.
En effet, depuis le début du mois de mars, les Européens ne réussissent pas à s’accorder sur les solutions à apporter à la crise de l’euro. Nombreux sont ceux qui souhaitent venir en aide à Athènes.
Mais l’Allemagne, première puissance économique européenne, s’y oppose fermement. Angela Merkel a notamment évoqué la possibilité d’exclure de la zone euro les mauvais élèves.
L’Union européenne pourrait soutenir la Grèce par le biais de prêts aux conditions strictes. Mais Athènes pourrait également faire appel au Fonds monétaire international (FMI).
La crise de l’euro a mis en lumière les limites du Pacte de stabilité de la zone euro et a lancé le vaste débat sur la gouvernance économique. Ces enjeux, et notamment la question de la création d’un Fonds monétaire européen, qui divisent encore beaucoup, pourraient aboutir d’ici vendredi.
Quelle stratégie européenne de l’emploi et de la croissance ?
Le projet proposé par la Commission européenne s’appuie sur trois axes phares : l’importance de l’innovation avec des politiques encourageant la recherche et les projets communs ; l’augmentation du taux d’emploi ; une croissance plus verte.
En savoir plus sur la Stratégie 2020
La Stratégie de Lisbonne arrivant à son terme à la fin de l’année, la Commission européenne a présenté le 3 mars dernier sa proposition pour une nouvelle stratégie pour la croissance et l’emploi en Europe, intitulée “Europe 2020” .
Le Conseil européen a inscrit l’étude de cette proposition à son ordre du jour, même si les lignes directrices de cette stratégie devraient être définies ultérieurement, à l’occasion d’un prochain Conseil, probablement en juin.
La Stratégie 2020 proposée par la Commission s’inscrit dans le contexte de sortie de crise. Elle vise à maintenir les investissements dans la recherche, l’innovation et la formation tout en prônant des réformes structurelles.
Reprenant ou amendant plusieurs objectifs de la stratégie de Lisbonne, la nouvelle stratégie soutient une croissance “intelligente, durable et inclusive” s’appuyant sur une plus grande coordination entre les politiques nationales et européennes.
De plus, cinq objectifs quantitatifs sont proposés, dont l’augmentation du taux d’emploi à au moins 75 % et l’affectation de 3 % du produit intérieur brut à la recherche et au développement, au lieu des 2 % actuels qui laissent l’Union loin derrière les États-Unis et le Japon.
Le projet réaffirme également les objectifs de l’Union européenne en matière de lutte contre le changement climatique, et recommande entre autres de prendre des mesures ramenant le taux d’échec scolaire à moins de 10 % et permettant à 40 % des jeunes d’aborder la trentaine en étant titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur (contre 31 % aujourd’hui).
La stratégie envisage enfin sept initiatives phares à mettre en œuvre par l’Union pour stimuler la croissance et l’emploi. Il s’agit notamment de programmes visant à améliorer les politiques de recherche et développement et à faciliter le financement de la R&D, à accélérer le déploiement de l’internet à haut débit, et à promouvoir l’utilisation d’énergies renouvelables.
Poursuivre les efforts entrepris avant Copenhague
Dernier point de l’ordre du jour officiel du Conseil européen de printemps, le suivi des travaux entrepris à Copenhague en décembre dernier.
Le Conseil considère en effet que “l’issue [de cette conférence] ne reflète pas l’ambition qui était de faire en sorte que le monde s’engage en faveur des objectifs auxquels l’Union a souscrit” .
Les chefs d’Etat et de gouvernement seront donc invités à réfléchir sur les solutions pour relancer les négociations internationales sur les questions de changement climatique, en vue notamment de la conférence de Mexico qui aura lieu à la fin de l’année.
Les discussions environnementales pourraient amener les Européens à évoquer la question de la taxe carbone. Le gouvernement français a en effet décidé d’abandonner la mise en place de la taxe carbone au niveau national … tant que l’Europe ne l’aura pas adoptée.
Or cette question divise sérieusement au sein de l’Union. Si certains Etats l’imposent déjà sur leur propre territoire, il n’y a pas d’harmonisation européenne de cet impôt… une étape nécessaire selon le président français Nicolas Sarkozy.
Sources
Prochain sommet de printemps - Conseil européen
Europe 2020 : une nouvelle stratégie économique - Commission européenne
En savoir plus
La Stratégie Europe 2020 - Touteleurope.fr
FME : l’idée qui divise les Européens - eToile
Crise économique dans la zone euro - Touteleurope.fr