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Claudie Haigneré : “L’Europe est conquérante, l’Europe est exploratrice”

Astronaute, ministre déléguée aux Affaires européenne de 2004 à 2005, après avoir été ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles technologies de 2002 à 2004, Claudie Haigneré est aujourd’hui Conseiller du Directeur générale de l’ESA, l’Agence spatiale européenne. A l’occasion d’un entretien avec Touteleurope, elle livre ses réflexions sur la politique spatiale européenne. (Photo ESA/CNES - Star City)

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(Durée : 2’47)


“L’Europe doit se saisir politiquement de la politique spatiale européenne”

L’histoire de la politique spatiale européenne est une histoire récente. En effet, si l’Europe mène des activités de recherche et de développement dans l’espace depuis plus de trente ans à travers l’Agence spatiale européenne, la politique spatiale de l’Union européenne, c’est-à-dire commune à ses vingt-sept Etats membres, et encore en cours d’élaboration.

L’Agence spatiale européenne (ESA) a pour mission d’élaborer la politique spatiale européenne. Elle siège à Paris mais ne compte à l’heure actuelle que 17 membres (l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni, la Suède, et la Suisse. Le Canada, la Hongrie et la République Tchèque participent à certains projets de l’ESA au titre d’accords de coopération).


Conseiller du Directeur général de l’ESA, Claudie Haigneré considère que l’élaboration d’une politique commune aux vingt-sept Etats membres dans le domaine de l’espace est indispensable “pour que l’Europe soit visible, audible dans ce concert des grandes puissances qui sont (…) tout à fait mobilisées pour le spatial aujourd’hui” .

L’ancienne astronaute précise que “avoir accès à l’information, aux données collectées dans l’espace c’est tout à fait majeur pour une puissance qui veut avoir sa capacité d’autonomie dans sa prise de décision, que ce soit de mieux connaître son environnement sur terre, d’avoir des communications de qualité et sécurisées tout aussi bien que d’aller plus loin dans sa connaissance de l’univers” .

Pourtant, la mise en oeuvre de cette politique est tout à fait récente. Ainsi, en 2003, la Commission européenne publie un Livre vert sur la politique spatiale européenne. Rédigée en collaboration avec l’ESA, cette publication affirme que “L’espace constitue depuis longtemps pour l’Europe une source de progrès” et que “L’objectif est de faire de l’Union européenne (UE) la société basée sur la connaissance la plus avancée du monde” .

Il faut cependant attendre 2007 et l’adoption d’une communication de la Commission par le Conseil européen du printemps et par le Parlement européen pour que la volonté européenne d’agir dans le domaine du spatial se concrétise en une politique commune.

Interrogée sur ses attentes vis-à-vis de la Présidence française de l’Union européenne sur ce sujet, Claudie Haigneré considère que “la France a toute cette légitimité de quarante années de présence dans le champ spatial, avec de grandes réalisations, que ce soit sur le plan scientifique ou sur le plan technologique, (…) pour parler de ce sujet et pour le porter à son bon niveau” .

“J’ai très envie que l’Europe se manifeste avec beaucoup d’ambition dans le champ de l’exploration”

Sur le plan scientifique, Claudie Haigneré souhaite que l’Europe mette l’accent sur les missions d’exploration, “à côté des missions de développement technologique sur des satellites” . Ces missions d’exploration permettent de “repousser nos connaissances” .

Parmi les réalisations de l’Union européenne dans le domaine spatial, Galileo, le système de radionavigation par satellite, devrait permettre à l’Europe d’acquérir une indépendance technologique par rapport aux Etats Unis, comme elle a pu le faire dans le domaine de l’aviation (Airbus) et le secteur aérospatial (Ariane), donc de disposer d’une plus grande influence et d’attractivité sur la scène internationale


L’ancienne astronaute précise qu’il peut s’agir d’une “exploration avec des sondes automatiques, pour aller dans le système solaire et au-delà” , mais également d’une “exploration habitée, au-delà de l’orbite terrestre, que sont aujourd’hui les stations spatiales internationales” .

Pour Claudie Haigneré, ces missions d’exploration sont très importantes car elles peuvent attirer de nombreux jeunes vers le spatial. De plus, elle considère que l’exploration est pour l’Europe “quelque chose qui représente son identité” puisque “L’Europe est conquérante, l’Europe est exploratrice” .

L’exploration permettra aux astronautes “d’aller vers la lune, d’aller vers Mars” . Il est évident pour Claudie Haigneré que “ce seront des grandes coopérations internationales, des entreprises mondiales et l’Europe doit y être présente, bien sur avec ses astronautes” .

Sources

Livre vert de la Commission sur la “politique spatiale européenne”
- 21/01/03 - Commission européenne
Politique spatiale européenne - Communication de la Commission au Conseil et au Parlement européen
[pdf] - 26/04/07 - Commission européenne


En savoir plus


GALILEO, le programme européen de radionavigation par satellite
Agence spatiale européenne

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