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Banque centrale européenne et Parlement européen se déchirent sur fond de parité

Réunis en Conseil la semaine dernière, les dirigeants européens n’ont pas réussi à trouver d’accord sur le budget de l’Union européenne mais ont préféré ne pas rentrer bredouille. Malgré l’opposition du Parlement européen et les nombreuses critiques depuis ces dernières semaines, le Conseil a tout de même décidé de statuer sur un sujet sensible : la nomination d’Yves Mersch au directoire de la Banque centrale européenne. L’actuel gouverneur de la Banque centrale luxembourgeoise prendra ses nouvelles fonctions le 15 décembre prochain.

Le Parlement européen fidèle au principe de la parité

Nouveau membre du directoire de la Banque centrale européenne, le Luxembourgeois Yves Mersch n’a pas fini d’être cité comme mauvais exemple de la parité en Europe. Le Conseil européen a décidé de passer outre l’avis du Parlement qui avait pourtant été formel le 25 octobre dernier. Les chefs de file de six des principales formations politiques du Parlement européen avaient rejeté cette nomination pour protester contre l’absence totale de femmes au sein de cette instance.

Un choix soutenu par de nombreux députés européens parmi lesquels la française Sylvie Goulard (ALDE). “Le Parlement européen est clair : nous voulons la diversité. Un directoire de la BCE uniquement composé d’hommes en 2012 et jusqu’en 2018 n’est pas acceptable” , avait-elle expliqué. Et d’ajouter : “Juridiquement parlant, le Conseil peut certes confirmer Yves Mersch, mais ce serait une énorme erreur politique et un mauvais signal” .

En validant cette nomination, les 27 exclut la possibilité de voir une femme ne siéger parmi les 23 membres du Conseil des gouverneurs de la BCE jusqu’en 2018, date prévue du prochain renouvellement.

Le rôle du Parlement européen remis en question

Agé de 63 ans, Yves Mersch a été choisi par les ministres européens des Finances pour succéder à l’Espagnol José Manuel Gonzales-Paramo.

La nomination, étape ultime, a été décidée à la majorité qualifiée au début du sommet européen consacré au budget pluriannuel, et l’Espagne est le seul pays à s’y être opposée mais pour une autre raison. Madrid estime que le poste devait revenir à un Espagnol après l’expiration cette année du mandat de M. Paramo, l’un de ses ressortissants. Pour bloquer cette décision, il aurait suffi d’une abstention d’un seul autre Etat membre, la majorité qualifiée se calculant sur 17 Etats membres.

Même si l’avis du Parlement européen n’est que consultatif, les réactions sont vives. Depuis le traité de Lisbonne, l’hémicycle devait bénéficier d’un pouvoir accru et c’est le principe même de démocratie qui est remis en cause aujourd’hui. “La décision prise [vendredi] sape et discrédite les efforts pour rendre le système de gouvernance de l’UE plus responsable sur le plan démocratique” , a regretté Sharon Bowles, présidente de la commission des Affaires économiques et monétaires (ECON) du Parlement européen.

L’actuel gouverneur de la Banque centrale luxembourgeoise entamera le 15 décembre son mandat au directoire de la BCE.

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