L’Ukraine commémore aujourd’hui “le pire accident nucléaire de l’histoire” [Le Figaro], survenu il y a trente-cinq ans au nord de cet ancien territoire soviétique, près de la Biélorussie.
Le 26 avril 1986, “l’augmentation incontrôlée de la puissance du réacteur n°4 de la centrale nucléaire […] conduisait à la fusion du cœur et à l’explosion de l’installation”, rappelle Sciences et Avenir. L’accident s’est produit “alors que les ingénieurs de la centrale effectuaient un test pour voir ce qui se passerait en cas de panne de courant”, explique la BBC. “L’incendie […] a émis de grandes quantités de fumées radioactives dans l’atmosphère” [Sciences et Avenir], qui se sont propagées sur le continent.
“Ca n’est que deux jours après, grâce à l’employé d’une centrale nucléaire suédoise, à 1 100 km de là, que l’alarme [a été] donnée” : le 28 avril à 19 heures, “Moscou [a enfin confirmé] l’accident” [Le Monde]. “Au total, 116 000 personnes ont dû être évacuées en 1986 de la zone autour de la centrale” [Le Figaro]. 230 000 autres ont connu le même sort les années suivantes.
Commémorations
En Ukraine, la mémoire de l’événement “est toujours aussi vive” [Courrier international]. Pour commémorer la catastrophe, “la presse du pays donne la parole à des artistes, des historiens et des blogueurs”, poursuit le journal, relayant notamment l’information du portail ukrainien Media Sapiens, qui annonce “la création d’un site dédié et le lancement d’une application de réalité augmentée”.
Si la journée est notamment dédiée à la mémoire des victimes, le bilan humain de la catastrophe ne fait pas consensus pour autant. “Depuis 35 ans, les débats sont houleux, y compris au sein de la communauté scientifique, sur les données sanitaires autour de Tchernobyl”, relate France info. “Entre le rapport de l’Unscear qui estime que Tchernobyl a fait 28 morts et celui de Greenpeace qui compte jusqu’à 200 000 victimes sur tout le continent européen, les historiens veulent faire la lumière sur cette catastrophe”, poursuit le média.
L’évènement a également eu d’importantes conséquences géopolitiques. “Pour faire simple, l’explosion de Tchernobyl n’a pas seulement fait sauter le toit d’un réacteur atomique et libéré des radiations mortelles dans l’atmosphère, mais elle a aussi fait sauter le couvercle du système soviétique”, fragilisant l’URSS, estime le Kyiv Post.
Culture et tourisme
Les autorités ukrainiennes veulent cependant aller plus loin que ces commémorations, en faisant “entrer Tchernobyl au patrimoine mondial de l’Unesco” [La Croix]. “L’importance de la zone de Tchernobyl dépasse largement les frontières de l’Ukraine”, a déclaré le ministre de la Culture Oleksandr Tkachenko, cité par The Guardian.“Il ne s’agit pas seulement de commémoration, mais aussi d’histoire et des droits des personnes”, a-t-il ajouté.
Mais les autorités ukrainiennes espèrent aussi “tirer parti de la forte popularité du site auprès des touristes”, rapporte Courrier international. En 2019, le nombre de visiteurs dans la zone a “doublé pour atteindre 124 000 (…) après le succès de la série Tchernobyl”, qui retrace l’histoire de l’accident [Deutsche Welle]. “Des mini-bus, qui emmènent les touristes depuis Kiev, font étape à tous les points d’intérêt de la zone d’exclusion : les villages abandonnés autour de Tchernobyl, la ville de Prypiat et la centrale elle-même”, relate La Croix. Le média ukrainien Focus va jusqu’à qualifier le site de “Disneyland”.
Construite à l’époque pour accueillir les employés de la centrale et leurs familles, Prypiat est aujourd’hui “souvent décrite comme une ville fantôme” [Deutsche Welle], tout comme celle de Tchernobyl. Pourtant, “des milliers de personnes […] y sont restées, travaillant souvent par roulement pendant deux semaines et veillant à ce que les infrastructures essentielles des deux villes continuent de fonctionner”, poursuit le média. En 2016, “environ 180 personnes vivaient” dans toute la zone d’exclusion, selon les estimations de la Deutsche Welle.
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