Actualité 1989 : un message d’accueil et d’espoir
Le discours de Jacques Delors nous plonge dans l’atmosphère de l’époque où l’incertitude et l’inquiétude régnaient quant à l’avenir de l’Allemagne et des pays de l’Est. L’accélération de l’histoire était telle que la Communauté européenne a dû réagir rapidement pour envoyer un « message d’accueil et d’espoir » aux Allemands de l’Est. Pendant les onze mois qui ont séparé la chute du mur de Berlin de la réunification, les institutions européennes ont soutenu le processus de démocratisation et de réunification du pays.
A l’époque, le Parlement avait adopté une résolution très importante sur les frontières, un des points les plus sensibles des négociations entre les deux Allemagne et les quatre puissances alliées (Etats-Unis, Russie, Royaume-Uni, France). De leur côté, le Conseil européen et la Commission européenne avaient souligné très tôt que la place de l’Allemagne de l’Est se trouvait au sein de la Communauté européenne. « La Communauté était en osmose avec ces événements » s’est souvenu M. Delors.
Pendant ces mois mouvementés, Lothar de Maizière avait la difficile mission « d’aider un pays en mettant fin à son existence ». Il a été un des acteurs principaux des négociations de réunification avec le chancelier de l’Allemagne de l’Ouest, Helmut Kohl. Durant son intervention, M. de Maizière a salué le courage des pays voisins de l’Allemagne qui avaient participé à la fin du communisme par leur action pacifique : « Ils ont commencé à ébranler le Mur de Berlin bien avant qu’il ne tombe », a-t-il rappelé.
Delors invite les Européens à ne pas oublier les valeurs des pères fondateurs
Cette cérémonie de commémoration a aussi donné lieu à des interrogations sur l’avenir de l’Union. « Vingt ans plus tard, alors qu’au-delà de la crise financière, l’aventure européenne suscite bien des interrogations, les vingt-sept pays sont devant une responsabilité historique : approfondir l’intégration européenne, ou bien vivre au jour le jour, grâce à des compromis certes nécessaires, mais non porteurs d’avenir » a lancé Jacques Delors devant les députés européens.
Sans nommer la chancelière Angela Merkel, il s’est interrogé sur l’engagement européen de l’Allemagne d’aujourd’hui : « En ce jour où nous célébrons avec joie la réunification allemande, comment ne pas questionner ce pays sur sa vision de l’avenir européen ». Citant « l’attitude de retenue » qui avait incité les gouvernements allemands à placer l’intérêt européen avant leur intérêt national lors de la création de la monnaie unique, il s’est demandé si l’Allemagne souhaitait toujours se situer à « l’avant-garde européen ». Enfin, s’adressant à tous les pays membres, il a conclu son propos en rappelant que l’héritage des pères fondateurs portait sur la question : « pourquoi voulons-nous être ensemble ? ».
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