Les trois principaux “dirigeants européens” , le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, celui du Conseil Herman Van Rompuy et le patron de l’eurogroupe Jean-Claude Juncker, ont déclaré qu’il fallait aller plus loin dans la gouvernance économique de la zone euro.
Pour José Manuel Barroso, “une gouvernance économique plus forte est maintenant une question de bon sens” , ce qui nécessiterait une modification voire un changement de traité. Un pas que semble prêt à franchir le président de la Commission “si cela renforce vraiment l’UE” [Le PE en action]. Il s’apprête à présenter le 23 novembre prochain des mesures pour aller plus loin dans la surveillance budgétaire entre pays de la zone euro. Herman Van Rompuy lors du sommet européen du 9 décembre, soumettra ses suggestions de réforme institutionnelle. Le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker a ajouté quant à lui, que “nous avons besoin d’un gouvernement économique (…). Les ministres des finances nationaux ne devraient pas être les seuls à s’occuper de la coordination de la politique économique européenne” [Le PE en action].
Ces propositions ont provoqué de vives tensions du côté des eurodéputés. Nombre d’entre eux ont en effet souligné les dangers de la modification des traités : “Si vous voulez faire des changements de traité en catimini le Parlement s’y opposera” , a déclaré le député Daniel Cohn-Bendit (Verts/ALE). Les députés ont ainsi demandé une implication du Parlement européen et des parlements nationaux.
La question de la révision des traités est soutenue par la chancelière allemande Angela Merkel. Selon cette dernière, l’Europe connaît “l’une des heures les plus difficiles depuis la Seconde guerre mondiale” . Elle a ainsi tenté de rallier le parti conservateur allemand CDU à sa cause et appelle à des réformes en Europe qui ne doivent pas se traduire dit-elle par “moins d’Europe mais au contraire par plus d’Europe” , nous rapporte Euronews. Parmi les mesures proposées par la Chancelière figure notamment la mise en place d’un mécanisme européen permanent de gestion des crises financières. Une intervention massive de la Banque centrale européenne (BCE) ne pourra être réalisée que suite à la révision des traités. L’Allemagne serait prête à abandonner “un peu de sa souveraineté” en acceptant que les budgets nationaux soient surveillés à l’échelle européenne, selon Reuters.
Pour le Premier ministre britannique David Cameron au contraire, si la Grande-Bretagne reste dans l’Union européenne, c’est pour protéger ses intérêts économiques. S’il est d’accord avec le principe d’une réforme des traités européens, celle-ci ne pourrait se faire qu’en faveur d’un retour des pouvoirs aux Etats nations [Euronews].
Au vu des positions très divergentes sur la question, et pour parvenir à l’unanimité requise par toute modification des traités, gageons que de nombreux et tendus débats risquent de se dérouler prochainement …
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