Le président français a rendu visite au Premier ministre néerlandais mardi 23 juin pour discuter du plan de relance européen proposé par la Commission européenne le 27 mai dernier. Celui-ci repose en partie sur un emprunt commun entre les Vingt-Sept, “dont le fruit doit être redistribué majoritairement vers les pays les plus en difficulté au sortir de la pandémie de coronavirus” , rappellent Les Echos.
Un principe auquel n’adhèrent pas les pays dits “frugaux” , une coalition de quatre Etats “financièrement conservateurs” regroupant la Suède, la Finlande, l’Autriche et à leur tête, les Pays-Bas [Reuters]. Cherchant à parvenir à un accord d’ici la fin du mois de juillet, “Paris et Berlin entendent avancer vite” . “D’où le déplacement d’Emmanuel Macron mardi soir à La Haye, moins d’une semaine après un Conseil européen infructueux” , rapporte Le Figaro.
Pression sur les Pays-Bas
Les deux dirigeants ne se sont pas exprimés devant les médias mais le président français a salué sur Twitter “des accords constructifs” avec le chef du gouvernement néerlandais. “Aucun accord n’a été trouvé à ce stade” , constate Le Figaro, mais la rencontre semble avoir néanmoins permis de progresser. “C’est le début d’un travail bilatéral mais il y a une réelle volonté commune d’aboutir rapidement à un accord” , a confié un conseiller du chef de l’Etat au média.
Selon son entourage, l’objectif d’Emmanuel Macron était de “comprendre les souhaits de Mark Rutte” [Le Figaro] pour “tenter de briser [sa] résistance” au plan de relance européen. “Il nous faut convaincre nos partenaires sur la base de cet accord franco-allemand. Les négociations avancent et chacun doit être entendu” , a également précisé le chef de l’Etat cité par Le Point.
La rencontre bilatérale devait aussi permettre de “contourner le bloc des quatre pays frugaux […] dont Mark Rutte est incontestablement le chef de file et sans aucun doute le membre le plus coriace” , estime Le Figaro. “C’est important de parler en bilatéral parce qu’ils essaient de parler souvent à quatre” , ajoute l’Elysée. “Autant dire que la pression est maximale sur le premier ministre néerlandais” , analyse le média qui s’appuie sur la communication active du président français autour de leur rencontre. Il faudra néanmoins “beaucoup de travail” et notamment “une grande pédagogie vis-à-vis de la classe politique néerlandaise” pour parvenir à un accord d’ici le prochain sommet européen [Le Figaro].
Conseil européen crucial
Celui-ci se tiendra les 17 et 18 juillet à Bruxelles “avec une présence physique des dirigeants européens cette fois, pour permettre une réelle négociation” , notent Les Echos. Un format réclamé depuis plusieurs semaines par les dirigeants et les diplomates [RTBF]. Mais alors que “Paris et Berlin espèrent pouvoir conclure lors de cette réunion” , La Haye a émis des doutes. “On ne sait pas si un accord sera finalisé à ce moment-là ou si nous aurons besoin de plus de sessions, ou si elles auront lieu pendant l’été ou plus tard” , avait déclaré Mark Rutte à l’issue du précédent sommet, virtuel, qui s’était tenu le 19 juin [Les Echos].
En annonçant hier la date du rendez-vous, le président du Conseil européen Charles Michel a ainsi “lancé le compte à rebours” pour permettre aux capitales de s’entendre. “Les échanges bilatéraux vont aller crescendo” , annonce Le Figaro. Charles Michel a ainsi annoncé “qu’il relancerait les négociations avec les capitales et formulerait une nouvelle proposition avant le sommet de la mi-juillet”, indique la RTBF. Côté néerlandais, le ministre des Affaires étrangères doit se rendre la semaine prochaine en Italie puis en Espagne, deux pays particulièrement touchés par la pandémie, rapporte le quotidien financier Het Financieele Dagblad.
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